Pérou : Des mennonites sont expulsés des zones déboisées

Publié le 24 Juillet 2024

Publié : 22/07/2024

Photo : Ivan Bréhaut

Ce qui avait été annoncé tant de fois s'est produit à Ucayali. Face à la réticence de la Direction Régionale de l’Agriculture à mettre fin aux conflits entre la colonie chrétienne mennonite de Masisea et la communauté autochtone Caimito, les indigènes ont décidé de se faire justice eux-mêmes. 

 

Les mennonites sont expulsés des terres déboisées à Masisea, Ucayali

 

Des membres de la Garde indigène du CN Caimito ont expulsé les étrangers en les accusant d'envahisseurs

Par Ivan Brehaut*

La Mula, 22 juillet 2024.- Ce qui avait été annoncé tant de fois s'est produit à Ucayali. Face à la réticence de la Direction Régionale de l’Agriculture à mettre fin aux conflits entre la colonie chrétienne mennonite de Masisea et la communauté autochtone Caimito, les indigènes ont décidé de se faire justice eux-mêmes. 

Le 19 juillet, les habitants Shipibo Conibo de la communauté autochtone de Caimito ont expulsé les membres de la colonie mennonite de Masisea, qui depuis 2017 occupent et déboisent illégalement les forêts du district.

Chariot mennonite abandonné après l'expulsion à Masisea

La communauté réclamait judiciairement et devant les autorités agraires d'Ucayali l'expulsion des membres de la secte mennonite, qui ont envahi les terres communales de Caimito, Buenos Aires et Nueva Denmark, toutes des communautés Shipibo Conibo, dans le cadre d'un projet de trafic de terres largement documenté. 

Fatiguée d'années d'efforts infructueux, la Garde indigène de Caimito a décidé d'expulser les mennonites, qui disposent depuis décembre 2023 d'une ordonnance du tribunal pour arrêter la déforestation dans les forêts de Masisea. Cependant, la colonie a continué la déforestation, ne se conformant pas à la justice péruvienne.

La version des Mennonites est que les terres qu'ils occupaient possédaient des certificats de possession délivrés par la Direction Régionale de l'Agriculture et qu'elles n'appartiennent en aucune façon à la communauté autochtone Caimito.

Une vidéo publiée par le site La Voz Ucayalina montre une réunion au cours de laquelle les mennonites montrent un prétendu document avec lequel ils prouvent les paiements privés effectués aux autorités communales afin qu'elles abandonnent la plainte contre les mennonites.

De son côté, William Barbarán, un communicateur indigène, a publié le document sur ses réseaux sociaux, où il souligne qu'il s'agit d'un reçu de 12 000 soles, prétendument signé par Abner Ancón, président de Caimito. Cette autorité a nié les faits, la falsification de sa signature et l'engagement de poursuites judiciaires contre les mennonites pour diffamation.

Les crimes commis par les mennonites au Pérou incluent la déforestation et le changement d'utilisation des terres sans avoir les permis nécessaires. En outre, ils font l’objet d’une enquête pour usurpation et sont liés au trafic de terres.

Les mennonites de l’ancienne colonie, comme on les appelle également, constituent une branche hautement orthodoxe des groupes mennonites mondiaux et sont accusés de crimes environnementaux dans presque tous les pays où ils se sont installés. Ces crimes sont la déforestation, l’usurpation des terres, la destruction des plans d’eau, la pollution de l’eau, entre autres.

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*Ivan Brehaut est un journaliste en apprentissage constant. Amazonie, peuples autochtones et crimes environnementaux. @IvanBrehaut

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Source : Publié sur le portail La Mula.pe le 22 juillet 2024 et reçu directement de l'auteur pour diffusion : https://ibrehaut.lamula.pe/2024/07/22/menonitas-son-expulsados ​​- des-terres-déboisées-à-masisea-ucayali/ibrehaut/

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 22/07/2024

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