Mexique : Quand les menaces deviennent réalité et la réponse de l'état continue à être le silence . Ils assassinent 2 de nos frères du CIPOG-EZ

Publié le 19 Juillet 2024

18 JUILLET 2024

 

À l'Armée Zapatiste de Libération Nationale

Au Congrès National Indigène

Au Conseil Indigène de gouvernement 

A la Sexta internationale

À ceux qui ont signé la Déclaration pour la Vie

Aux réseaux de résistance et de rébellion

Aux organisations de défense des droits de l'homme

Au peuple mexicain

Aux médias libres et autonomes

18 juillet 2024

Frères et sœurs du Mexique et du monde : vers 8 h 49 aujourd'hui, le 18 juillet 2024, le groupe narco-paramilitaire Los Ardillos a assassiné deux de nos frères alors qu'ils arrivaient dans la municipalité de Chilapa. María de Jesús Pasado Margarito, 43 ans, et Alberto Verales Tepetitla, 32 ans, respectivement originaires des communautés d'Alcozacán et de Buenavista, tous deux appartenant au CIPOG-EZ.

Après que des menaces ont été proférées contre des membres de notre organisation mardi dernier, le 15 juillet, ces menaces sont devenues réalité, causant douleur et mort dans nos communautés. Nous avons informé les autorités de l'État de Guerrero des menaces, nous avons signalé les agresseurs ainsi que leurs liens avec les autorités de l'État. Une fois de plus, nous recevons leur indifférence, leur silence et voici le résultat : los Ardillos assassinent à nouveau deux de nos frères. Nos vies ne les intéressent-elles pas ? N'est-il pas de la responsabilité des autorités de l'État de Guerrero d'assurer, au moins pour la sécurité de ceux d'entre nous qui habitent le territoire ? Ou est-ce que pour les autorités fédérales et étatiques, le Guerrero, c'est seulement Acapulco et les sites touristiques ? Pourquoi tant de mépris pour nos territoires, pour nos vies ?

Nous voulons souligner que là où ont été assassinés notre sœur María de Jesús et Alberto Verales, c'est un endroit où il y a une présence de la Garde Nationale ainsi que du Secrétariat de la Défense Nationale ; Il existe évidemment aussi des polices municipales, étatiques et ministérielles, mais cela n'est rien, puisque beaucoup de ces éléments travaillent pour le crime, c'est pourquoi nous disons que les autorités municipales et étatiques sont liées à ceux qui assassinent et sèment la terreur dans l'état de Guerrero. Il y a ensuite la présence des autorités fédérales : à Colotepec-Tula il y a un filtre du Secrétariat de Défense Nationale (SEDENA), à l'entrée de Jaguey-Quechultenango il y a un autre filtre de la SEDENA, à El Ajo, entrée de Chilapa, pour entrer dans la municipalité, il y a la Garde Nationale (GN) et les militaires (SEDENA); Ensuite, nous disons très clairement que s'il y a des exécutions dans l'État de Guerrero, elles ont lieu avec l'approbation et le silence complice des autorités municipales, étatiques et fédérales.

Nous voulons faire comprendre que nous sommes seuls, que l'ETAT nous a abandonnés à notre sort, qu'il nous a laissés entre les mains de la délinquance, comme c'est le cas au Chiapas, au Michoacán, à Guanajuato, à Colima, à Oaxaca, dans l'Etat de México et dans pratiquement tout le Mexique. C'est pourquoi nous appelons les différentes organismes et organisations de défense des droits de l'homme, les collectifs, au Mexique et dans le monde, à dénoncer ce qui se passe dans notre État, dans notre pays ; parce que le gouvernement actuel, celui de Morena, dirigé par Andrés Manuel López Obrador, dit que rien ne se passe, que nous exagérons, que nous voulons salir son gouvernement, que les choses changent, c'est avec cette facilité il veut effacer le sang de nos morts. Nous ne savons pas s'il maintiendrait cette position si les meurtres concernaient un gouverneur, ses fils, ses petites-filles, sa femme ou lui-même ; si la balle qui nous a tués était destinée à l’un de ses proches, nous sommes sûrs que celui qui a tiré cette balle aurait été arrêté immédiatement, et pourquoi n’y a-t-il pas de justice pour nous ? Nos vies valent-elles moins que la leur ?

Nous continuons de tenir la présidente municipale de Chilapa, Evelyn Salgado, gouverneure de l'État de Guerrero, et le gouvernement fédéral dirigé par Morena pour responsables de ces décès et de ce qui pourrait arriver dans les heures et les jours suivants. Nous restons en état d'alerte élevé contre ces attaques ; ici, nous poursuivons notre histoire de résistance et nous resterons fermes, pour la vie de nos communautés.

Cordialement:

CONSEIL INDIGÈNE ET POPULAIRE DU GUERRERO EMILIANO ZAPATA.

traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CNI le 18/07/2024

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