Mexique : Conclusion des tables de dialogue de la Communauté Otomí face au manque de volonté politique du gouvernement du CDMX et du gouvernement fédéral
Publié le 8 Juillet 2024
6 JUILLET 2024
Au Comité Indigène Révolutionnaire Clandestin Commandement Général de l'EZLN
À l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, EZLN
À la Commission Sexta de l'EZLN
Au Congrès National Indigène, CNI
Au Conseil Indigène de Gouvernement, CIG
A Ma de Jesús Patricio Martínez, Porte-parole du CNI-CIG
Aux Peuples Indigènes, Tribus, Nations, Communautés et Quartiers qui n'ont jamais été conquis
A la Sexta Nationale et Internationale
Aux Réseaux de Résistance et de Rébellion
À l'Europe Insoumise, Digne et Rebelle
À ceux qui ont signé la Déclaration pour la Vie
Aux médias libres, indépendants, alternatifs ou peu importe leur nom…
Frères et soeurs,
Depuis cet espace de Résistance et de Rébellion, la Maison des Peuples et Communautés Indigènes, nous nous adressons à vous pour vous informer de ce qui suit :
1. Nous réclamons depuis plus de 30 ans le droit à un logement digne et décent, tel qu'établi par l'article 4 de la Constitution et cela nous a été refusé, tout comme nous a également été refusé, la santé, l'éducation, le travail, la nourriture et la justice. Le sexennat et les administrations du CDMX sont passés et aucun, y compris la mal nommée « Quatrième Transformation », n’a eu la sensibilité politique nécessaire pour répondre à nos revendications.
2. 3 ans et 9 mois se sont écoulés depuis la prise en charge des installations de ce qui était l'Institut National des Peuples Indigènes, INPI ; aujourd’hui connue pour notre résistance et notre rébellion, comme la Maison des Peuples et Communautés Indigènes « Samir Flores Soberanes » et pendant toutes ces années, Adelfo Regino Montes, le traître des Peuples, n’a pas eu la sensibilité d’écouter notre communauté. Il ne s'est présenté qu'une seule fois, pour présenter de fausses « excuses » et prendre note de nos demandes. Il ne s'est plus jamais présenté aux tables de dialogue, encore moins pour répondre à nos revendications. C'est l'ampleur du mépris et de la discrimination d'Adelfo Regino, chargé de prendre soin des peuples indigènes de cette nation.
3. Le 16 octobre de l'année dernière, sous prétexte de libérer la route sur l'avenue México-Coyoacán, ils ont décidé d'expulser violemment la Maison des Peuples et des Communautés Indigènes. Cependant, c'était notre résistance et notre rébellion, mais surtout la solidarité de nos peuples qui a empêché l'expulsion. Ici on continue, on résiste et on s'organise.
4. 15 jours se sont écoulés depuis que la Commission fédérale de l'électricité a coupé l'alimentation électrique de la Maison des Peuples, cette action répressive ayant été ordonnée par Adelfo Regino Montes comme seule issue. À la veille de la passation de pouvoir entre l'administration sortante et l'administration entrante, il n'est pas question de remettre le bâtiment de l'ancien INPI à son successeur. De cet endroit où le traître était en fonction, nous vous disons qu'il n'a eu la gloire d'être en fonction que pendant deux ans, le reste de son administration étant en exil.
5. En accordant le bénéfice du doute aux gouvernements local et fédéral, nous avons lancé un « compte à rebours » afin que dans les 95 jours qu'il reste au gouvernement du CDMX et au gouvernement fédéral, ils puissent pleinement répondre à nos demandes. Cependant, « NOUS NE VOYONS PAS LA MOINDRE INDICATION DE RÉPONSE AUX DEMANDES, ET ENCORE MOINS POUR TROUVER UNE SOLUTION ».
6. Depuis la prise de l'INPI, comme dernière décision entendue, nous avons mis en place des tables de dialogue avec les autorités et celles-ci n'ont pas été pleinement suivies ; de même, nous présentons officiellement à Martí Batres Guadarrama, chef du gouvernement du CDMX ; Inti Muñoz, secrétaire au Développement urbain et au Logement, commissaire présent aux tables de dialogue ; Tania Libertad Argumedo Chávez, de l'INVI et secrétaire et sous-secrétaire du gouvernement, une proposition en 9 points pour trouver une solution juste et digne aux revendications de notre communauté, mais surtout, compte tenu de l'insistance du gouvernement du CDMX et du coût que cela représente à l'extérieur, pour récupérer le bâtiment qui est aujourd'hui connu sous le nom de Maison du Peuple.
7. Nous dénonçons que tous les efforts ont échoué, notre volonté de dialogue demeure jusqu'au dernier moment ; cependant, nous sommes également conscients du manque de volonté du gouvernement à répondre à nos demandes. Face à cette situation, nous annonçons :
QUE FACE AU MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE DU GOUVERNEMENT DU CDMX ET À L'ABSENCE DE VOLONTÉ DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL D'ÉCOUTER ET DE RÉSOUDRE LES DEMANDES DE LA COMMUNAUTÉ INDIGÈNE OTOMÍ, NOUS LEVONS AUJOURD'HUI LE BLOCAGE DE L'AV. MEXIQUE-COYOACÁN ; AUJOURD'HUI NOUS ANNONCONS QUE NOUS CONCLUONS LES TABLES DE DIALOGUE AVEC LE GOUVERNEMENT DU CDMX DIRIGE PAR MARTÍ BATRES GUADARRAMA ; AU NIVEAU NATIONAL, ILS NE S'EN SONT PAS PREOCCUPE ET NOUS AVONS ANNONCÉ QUE NOUS GARDERONS LA MAISON DES PEUPLES INDIGENES ET DES COMMUNAUTÉS POUR UNE DURÉE INDÉTERMINÉE.
D'AUTRE PART, NOUS INFORMONS QU'UNE FOIS LA LIVRAISON-RÉCEPTION DES ADMINISTRATIONS TERMINÉE, LE 1ER OCTOBRE, NOUS FAIRONS UN APPEL PUBLIC À CLARA BRUGADA, NOUVELLE CHEF DU GOUVERNEMENT DU CDMX ET CLAUDIA SHEINBAUM, PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE POUR ÊTRE CELLES QUI ASSUMERONT LA RESPONSABILITÉ D’ÉCOUTER ET DE RÉPONDRE AUX DEMANDES DE LA COMMUNAUTÉ INDIGENE OTOMI.
NOUS AVERTISSONS QUE FACE À UNE DÉCISION DE CETTE TAILLE, UNE EXPULSION PEUT ÊTRE RÉALISÉE CONTRE LA COMMUNAUTÉ !!
Cordialement.
Pour la reconstitution intégrale de nos peuples
Avoir un toit est un droit
Eau, terre et liberté
Zapata vit, le combat continue
Samir vit, le combat continue
Arrêtez la guerre contre les peuples zapatistes
Jusqu'à ce que la dignité et la justice deviennent des coutumes
Parce que vivants ils les ont pris, vivants nous les voulons
Vive le CNI, Vive le CIG, Vive l'EZLN
Non au train maya
Non au projet global de Morelos
Non au corridor interocéanique
Communauté Indigène Otomí Résidente de Mexico, membre du CNI-CIG
et de la Coordination Métropolitaine, Anticapitaliste et Antipatriarcale.
traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CNI le 06/07/2024