Mexique : COMPTE À REBOURS! « 100 jours pour que le gouvernement de Mexico réponde aux demandes de la communauté autochtone Otomí résidant au CDMX - "Avoir un toit est un droit !"

Publié le 3 Juillet 2024

 

2 JUILLET 2024

 

Aujourd'hui, 1er juillet 2024, le « compte à rebours » a commencé pour que Martí Batres Guadarrama, chef du gouvernement de la ville de Mexico, mette officiellement fin à son gouvernement à la tête de cette administration.

À travers les médias et les réseaux sociaux, nous avons pu entendre Martí Batres Guadarrama annoncer 50 actions, dans le cadre d'un plan de travail qu'il réalisera au cours de ses 100 derniers jours à la tête de cette administration. Nous avons entendu beaucoup de promesses, d'engagements et de bonnes intentions... des  discours. Pour beaucoup, ce sera encourageant dans la dernière ligne droite de cette administration. Surtout, lorsque cette administration tente de nous convaincre que nous vivons dans une « Ville innovante des droits à accent social » ; cependant, ce discours contraste avec la réalité que vit actuellement la communauté autochtone Otomí résidant au CDMX, la même qui occupe actuellement ce qu'étaient les bureaux de l'Institut National des Peuples Indigènes, INPI, et cela face à l'arrogance des traître des Peuples, Adelfo Regino Montes, ce bâtiment a été rebaptisé Maison des Peuples et Communautés Indigènes « Samir Flores Soberanes »

Dans ses 100 engagements pour fermer cette administration, Martí Batres Guadarrama a oublié de mentionner un engagement en cours avec la communauté indigène Otomí, qui réclame depuis plus de 25 ans le droit à un logement décent dans les différentes administrations comme établi dans l'Article 4 de la Constitution.

Monsieur le Chef du Gouvernement, nous vous rappelons ici que nous existons, parce que nous résistons...

Cela fait 12 jours que la Commission Fédérale de l’Électricité, CFE, a coupé l’électricité dans la Maison des Peuples et Communautés Indigènes « Samir Flores Soberanes » dans la Communauté Otomí. La panne de courant a laissé plus de 40 familles sans électricité, sans eau, sans évacuation, puisque le puisard des eaux usées s'est effondré, le risque de contamination des eaux usées par les citernes d'eau potable est imminent.

Ces 12 jours d'incertitude, de répression et de harcèlement ne se comparent en rien aux presque 4 années que nous menons à la tête de l'INPI, où nous avons dû résister à la discrimination, au mépris, à l'oubli, à la criminalisation et à la persécution politique comme stratégie gouvernementale pour soumettre notre digne combat. À tout cela s’ajoute le manque de volonté politique pour répondre à nos revendications et l’échec de la tentative d’expulsion menée le 12 octobre.

Depuis la prise de l'INPI et jusqu'à aujourd'hui, nous avons réitéré notre volonté et notre vocation de parvenir à des accords à travers les tables de dialogue, même si, en raison du peu de temps qui reste à cette administration, la sortie pourrait être violente, c'est-à-dire un expulsion.

En 30 ans, nous avons revendiqué le droit au logement, à la santé, au travail, à l'éducation, à l'alimentation, à la justice, à la tranquillité et au bonheur pour nos garçons et nos filles ; quelle que soit la couleur du parti, en retour, nous avons reçu jusqu'à présent du racisme et de la discrimination dans six administrations gouvernementales du CDMX, six administrations de l'ordre fédéral ; y compris celui dirigé par Andrés Manuel López Obrador, soit 6 gouvernements qui n'ont pas voulu apporter de solution à nos revendications.

Avec les récents processus électoraux, non seulement il y a continuité de la soi-disant « Quatrième Transformation », le Plan « C », déjà en cours, destiné à imposer au peuple mexicain ce qui est décidé au Palais National, mais ceci est conçu pour mettre fin à toute résistance et rébellion qui s’oppose au système capitaliste et patriarcal, c’est-à-dire que si vous n’êtes pas avec la Quatrième Transformation, vous êtes son ennemi. Claudia Sheinbaum, en tant que Chef du Gouvernement, n'a jamais daigné recevoir et écouter la Communauté Otomi. Etant Présidente de la République, elle ne se contentera pas de continuer dans sa logique d'indifférence gouvernementale, car avec Harfuch à la tête de la sécurité de ce pays, ce sera très sûrement une solution violente qui sera proposée.

Pendant ce temps, on les entend dire que « ce gouvernement est différent », « que le néolibéralisme n’existe plus », « qu’ils ne sont pas égaux ». Eh bien, nous leur disons que s'ils ne sont pas égaux, alors le compte à rebours de 100 jours commence pour que : Andrés Manuel López Obrador ; Adelfo Regino Montes - le traître des Peuples - et chef de l'INPI ; Martí Batres Guadarrama, chef du gouvernement de la ville de Mexico, Tania Libertad Argumedo Chávez, de l'Institut du logement du CDMX et Inti Muñoz, secrétaire au développement urbain et au logement du CDMX, ACCOMPLISSENT UNE FOIS POUR TOUTES, LES EXIGENCES DES AUTOCHTONES OTOMÍ RÉSIDENT DE LA CDMX.

NOUS LEUR DONNONS LE BÉNÉFICE DU DOUTE, POUR QU'ILS PUISSENT ACCOMPLIR EN 100 JOURS CE QUE LEURS PRÉCESSEURS N'ONT PAS PU FAIRE

Il n'y a plus de compagnons...

Dans 100 jours, nous verrons si ce gouvernement est aussi raciste et menteur que les autres. Dans 100 jours, nous verrons s’ils nous laissent simplement derrière eux ; si dans 100 jours ou moins, ils reviennent avec des grenadiers pour nous battre et nous expulser comme ils l’ont fait en 2018 à Roma 18, ou lors de leur procès le 16 octobre 2023 à la Maison des Peuples et Communautés Indigènes, « Samir Flores Soberanes. »

Compañerxs, nous appelons à ce que dans tous les coins et territoires du Mexique et du monde, selon vos calendriers et géographies, vous puissiez participer à ce compte à rebours. Nous appelons également à ce que dans ces 100 jours de « compte à rebours » du gouvernement du CDMX, la Communauté Otomí devienne elle aussi « 100 jours de solidarité, de résistance et de rébellion contre le mauvais gouvernement.

Nous appelons à toutes les actions sur les réseaux sociaux, virtuelles ou physiques, pour s'approprier cette initiative, tout en étant reconnaissants de pouvoir vous joindre à ce « compte à rebours » avec des activités très diverses. Chaque jour, nous compterons les jours qui s'écoulent jusqu'à ce que le gouvernement tienne parole. Si vous souhaitez participer à une activité, vous pouvez l'envoyer à l'e-mail : comunicacionotomi@gmail.com

Compañerxs, nous laissons cette question au gouvernement de Mexico :

En 100 jours, un gouvernement à vocation sociale ne peut-il pas fournir un logement à une communauté indigène Otomí ?

Nous continuerons à résister malgré leurs mensonges et leurs trahisons, comme nous l’avons fait au cours de ce sexennat, comme nous l’avons fait depuis 36 ans et comme nos parents, grands-pères et grands-mères ont résisté pendant plus de 532 ans.

Cordialement

 

Nous ne nous vendons pas, nous n'abandonnons pas et nous ne trahissons pas

Avoir un toit est un droit

Pour le droit à la ville

Plus jamais une ville ne sera sans ses peuples et communautés autochtones

Ils les ont pris vivants, nous les voulons vivants

Arrêtez la guerre contre les peuples zapatistes

Vive le CNI, Vive le CIG, Vive l'EZLN

 

Communauté Indigène Otomí résidant au CDMX, membre du Congrès National Indigène, du CNI-CIG et de la Coordination Métropolitaine Anticapitaliste et Antipatriarcale avec le CIG.

traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CNI le 02/07/2024

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Peuples originaires, #Otomis

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