#SaveToomaj !
Publié le 5 Mai 2024
Par Hosseinronaghi — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=112679809
mercredi 1 mai 2024
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La vague de protestation en Iran qui fit suite à la mort de Mahsa Jina Amini ne pouvait laisser indifférents les musiciens, eux même durement traités par le pouvoir. Une semaine après le décès de la jeune kurde, une chanson vient ainsi percuter le mur du silence imposé par les gardiens de la révolution. Le morceau a pour titre Baraye , un terme persan que l'on peut traduire par "pour" ou "à cause de". Nous en avons déjà parlé sur le blog. Le 24 septembre 2022, dans une vidéo rapidement devenue virale, une jeune femme anonyme reprend en persan Bella Ciao, la chanson érigée en symbole de résistance à toutes les oppressions. L'interprétation, sublime, propose une variante aux paroles originales. "O peuple, sois uni. Nous qui sommes debout jusqu'à demain, notre droit n'est pas faible."
Ces initiatives musicales, critiques du régime, font courir de grands risques à leurs autrices ou auteurs, comme le prouve la récente condamnation à mort de Toomaj Salehi. Rappeur engagé et très populaire, originaire d'Ispahan, Toomaj Salehi (توماج صالحی) naît en décembre 1990, dans une famille opposée à l'intégrisme religieux des mollahs. Adolescent, il se passionne pour le hip-hop et la figure de Tupac Shakur, ce qui le place très vite en porte-à-faux dans un pays où la police des mœurs traque et prohibe toute influence culturelle occidentale. Dans ses textes, Toomaj fustige l'ordre moral rétrograde imposé par la République islamique, les injustices et inégalités qui fracturent la société iranienne, la suppression des libertés fondamentales et l'assujettissement des femmes. En 2021, il obtient un succès important avec le morceau "Soorakh mooshe" (Trou de souris), dénonciation en règle de la corruption d'un régime rapace, dont les détournements financiers s'inscrivent dans une société en proie à la pauvreté. "Si tu as vu la douleur du peuple, / mais que tu as choisi de détourner ton regard. / Si tu as aperçu la répression des opprimés, / mais que tu as passé ton chemin. / Si tu l'as fait par peur / ou pour ne pas nuire à tes intérêts personnels, / alors, tu es complice du tyran, / tu es un criminel".
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