Pérou : Ratification d'un arrêt historique sur le rio Coata

Publié le 29 Mars 2024

Publié : 27/03/2024

Rivière Coatá. Photo : Agence Andina.

Servindi, 27 mars 2024.- La Chambre civile de Juliaca a ratifié le jugement qui tient les institutions publiques de Puno responsables des conditions insalubres dans lesquelles vivent les habitants de Coata, Huata, Capachica et Caracoto.

La demande constitutionnelle de protection a été présentée en 2017 par les dirigeants Brígida Curo et Dionicio Barreda en raison du déversement d'eaux usées et de déchets solides dans le bassin du rio Coata et du lac Titicaca.

Les plaignants ont bénéficié du parrainage de l'association Droits de l'Homme et Environnement et de l'Institut de Défense Juridique (IDL).

En 2023, le tribunal a condamné les entités impliquées, mais celles-ci ont tenté d'ignorer la contamination et ont fait appel de la résolution, mais en deuxième instance elle a été ratifiée. 

Actions qui doivent être suivies par les entités impliquées

Suite à cette résolution, le ministère du Logement et la municipalité de San Román doivent gérer la construction d'une usine de traitement et d'élimination finale des déchets solides dans la province de San Román et dans le district de Juliaca dans les 30 prochains jours.

De son côté, la Direction Régionale de la Santé de Puno, à travers sa Direction Exécutive de Santé Environnementale, doit suspendre le déversement de déchets hospitaliers biologiques solides dans les rios Coata et Torococha et mettre en place un système de traitement de ces déchets.

Parallèlement, le ministère du Logement, la municipalité de San Román, la municipalité de Puno et le gouvernement régional de Puno (GRP) mettront en œuvre des services d'eau potable pour la population des districts de Juliaca, Coata, Huata, Capachica et Caracoto. 

À leur tour, la municipalité de San Román et l'entité de services d'assainissement du district de Juliaca (SEDA Juliaca) mettront en œuvre un système de traitement et d'épuration des eaux pour la consommation humaine et suspendront le déversement des eaux usées.

De même, le GRP, la Direction de la Santé et la Municipalité de San Román adopteront des mesures pour la prise en charge médicale de la population de Juliaca, Coata, Huata, Capachica et Caracoto exposée à la contamination. 

À propos de la pollution du lac Titicaca

Des études de l'Autorité nationale de l'eau (ANA) concluent à une forte contamination du rio Torococha, car il contient des substances polluantes qui dépassent les valeurs réglementées par les normes de qualité environnementale de l'eau. 

Cela fait du fleuve, dont les courants se joignent au Coata et se jette dans le lac Titicaca, un danger pour la santé des personnes qui vivent sur ses rives.

De même, un rapport technique de l'ANA met en garde contre 15 sources polluantes dans le rio Coata. Quatre d’entre elles sont des eaux usées provenant de l’exploitation minière et les autres sont des points d’épuration. 

Cette situation empoisonne les eaux du lac Titicaca, la plus grande source d'eau douce d'Amérique du Sud et le plus haut des grands lacs du monde inscrits sur la Liste indicative du patrimoine mondial de la Convention de l'UNESCO.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 27/03/2024

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