La légende de la fondation de Tenochtitlán

Publié le 8 Mai 2024

Chac-mool du Templo Mayor Par Adriel A. Macedo Arroyo — Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3353304

 

La fondation de la ville de Tenochtitlan est l'objet d'une des principales légendes des Aztèques.

Un jour, Huitzilopotchli, le dieu du sang, de la guerre et du Sud, apparut à son grand prêtre. Il lui annonça que les Aztèques étaient son peuple élu, et qu'un formidable destin les attendaient, mais que, pour cela, ils devraient partir, et migrer vers le Sud pour s'installer en un lieu que Huitzilopotchli leur indiquerait.

 

Huitzilopochtli dans le codex Telleriano Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1761816

Le grand prêtre raconta son aventure, et tenta de convaincre toutes les tribus Aztèques de le suivre vers le Sud. La plupart refusèrent, mais certains décidèrent tout de même de partir, conduits par leur chef, et par leur grand prêtre. Leur voyage fut extrêmement long : ceux qui partirent n'arrivèrent jamais, ils moururent en route, mais leurs enfants continuèrent le voyage.

Alors que les Aztèques avaient établi leur camp pour un moment, ils virent un gigantesque aigle descendre du ciel, et se précipiter sur un serpent. L'oiseau attrapa le serpent dans ses serres, et partit se poser sur un cactus appelé nopal pour le manger. Les chasseurs voulurent prendre leurs frondes pour tirer sur l'animal, mais l'aigle se transforma : c'était en fait Huitzilopotchli déguisé, qui s'adressa aux Aztèques : ce signe, un aigle perché sur un cactus, et tenant dans ses serres un serpent, leur permettrait de reconnaître l'endroit que Huitzilopotchli avait choisi pour eux quand ils y arriveraient.

Alors que les Aztèques avaient repris la route, des chasseurs ramenèrent un jour au grand prêtre deux sacs qu'ils avaient trouvés en chemin. Le grand prêtre leur annonça qu'il s'agissait d'une épreuve, et, du premier sac, il sortit une pierre précieuse, et du second, deux morceaux de bois. Le grand prêtre demanda à chaque Aztèque de choisir entre la pierre et les morceaux de bois : la plupart choisirent la pierre. Alors le grand prêtre annonça à tous ceux qui avaient choisi la pierre qu'ils s'étaient trompé : grâce aux deux morceaux de bois, il leur montra comment on pouvait faire du feu. Puis il invita tous ceux qui avaient choisi les morceaux de bois à le suivre, et laissa la pierre aux autres en leur ordonnant de partir de leur côté.

Des années plus tard, les Aztèques étaient de moins en moins nombreux. Ils n'étaient toujours pas arrivés, et beaucoup avaient refusé de continuer à marcher. Ceux qui restaient étaient les descendants de ceux qui étaient partis, il y a bien longtemps, et qui étaient nés durant le voyage. Le chef des Aztèques à cette époque-là s'appelait Mextli, et le grand prêtre, Ténoch. Les Aztèques finirent par arriver sur les rives d'un grand lac, où ils décidèrent de camper. Mais ils furent rapidement chassés, par les tribus qui s'étaient installées sur les rives : c'étaient les descendants de ceux qui avaient autrefois choisi la pierre précieuse, et qui avaient décidé de s'installer là, il y a bien longtemps.

Les Aztèques, réputés particulièrement barbares auprès de leurs voisins, ne furent accueillis nulle part. Quelques pêcheurs furent envoyés, en secret, sur le lac, pour y récupérer un peu de poisson, pour nourrir la tribu.

Au centre du lac, se trouvait une petite île, et, sur l'île, un très grand cactus nopal. Quand les pêcheurs arrivèrent sur l'île pour s'y reposer, ils furent attaqués par un serpent. Mais, immédiatement, un grand aigle attrapa le serpent, et alla se poser sur le cactus pour le manger. Les deux pêcheurs reconnurent immédiatement le signe, et allèrent vite raconter leur histoire à Ténoch.

 

De Ludovicus Ferdinandus can have elements by Sodacan and Heralder - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=33122529

 

Ténoch et Mextli décidèrent qu'il fallait qu'ils puissent s'installer sur l'île. Ils allèrent donc trouver le roi de Tlatelolco, à qui elle appartenait. C'était une toute petite île sans importance, et le roi n'aimait pas l'idée que les Aztèques se soient installés juste à côté de chez lui : il accepta donc de leur donner l'île, afin de ne plus être embêté.

Mais cela l’intrigua : pourquoi les Aztèques voulaient-ils cette île sans importance? Il envoya des espions sur le lac, qui lui apprirent une nouvelle étonnante : l'île avait grandi!

En fait, les Aztèques s'étaient installés sur l'île et y avaient construit une ville. Ils étaient de plus en plus nombreux, et, manquant de place, ils avaient fabriqué des sortes de radeaux flottant sur le lac, qu'ils avaient recouvert de terre et sur lesquels ils faisaient pousser des jardins... Petit à petit, l'île grandit de plus en plus, et les Aztèques finirent par construire des ponts entre l'île et les berges du lac. Devenus très puissants, ils finirent par conquérir tout le territoire autour du lac, puis tout le Mexique.

La grande cité prit les deux noms de ses fondateurs : Mexico, du nom du grand chef Mextli, et Tenochtitlan, du nom du grand prêtre Ténoch, même si c'est le nom de Tenochtitlan qui fut le plus utilisé. L'aigle, le serpent et le cactus, devinrent un symbole des Aztèques : ils figurent encore aujourd'hui sur le drapeau du Mexique.

https://fr.vikidia.org/wiki/Tenochtitlan

Teocalli de la Guerre Sacrée

 

Une sculpture montre le mythe fondateur de Mexico-Tenochtitlan à Cecut

La réplique d'une sculpture mexicaine contient l'une des plus anciennes représentations des armoiries nationales, datant de 1507 et qui fait partie de la collection de sculptures mésoaméricaines du Centre culturel de Tijuana.

« L'iconographie du Teocalli célèbre le triomphe du Soleil dans l'univers et justifie la puissance des Mexica, après la fondation de leur ville en l'an 2-Casa (1325), date inscrite sur la partie supérieure de la face principale. du monolithe», rapporte le Musée national d'anthropologie.

Et il précise : « La pièce originale a été sculptée en 1507, en pierre volcanique, mesurant 1,23 mètre de haut sur 92 centimètres de large et un mètre d'épaisseur. Sur sa face arrière est gravé le symbole de la fondation de Mexico-Tenochtitlan : l'aigle debout sur le cactus et du bec duquel sort le symbole de la guerre : l'atl-tlachinolli en langue nahuatl, ou double courant, d'eau et de feu, dont l’image peut être confondue avec deux serpents entrelacés.

La pièce contient, entre autres éléments, la représentation du mythe de l'aigle et du cactus. Selon la mythologie mexica, Huitzilopochtli, leur dieu tutélaire, ordonna à son peuple de fonder son royaume où se trouvait « un aigle debout sur un cactus dévorant un serpent », événement que diverses sources situent au 13 mars 1325 et qui est considéré comme l'événement fondateur. date de l'ancienne capitale aztèque.

Le Teocalli de la Guerre Sacrée est un corps pyramidal sculpté directement dans la pierre et fut sculpté en 1507 pour la cérémonie du Nouveau Feu, qui marquait chacune des périodes de 52 ans du calendrier aztèque avec une nouvelle menace de fin du monde et l'occasion de sa renaissance. Les Mexicas célébraient la cérémonie lorsque les calendriers solaire et lunaire coïncidaient, ce qui se produit une fois tous les 52 ans.

 

De Aztec artist – Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21220496

Vu de face, le Teocalli de la Guerre Sacrée montre les images de Moctezuma II (à droite) et Huitzilopochtli (à gauche), flanquant un grand disque solaire, communément appelé calendrier aztèque, au sommet du corps pyramidal. .

Au dos de la pièce se trouve l'une des plus anciennes représentations du bouclier national, dans laquelle des artistes mexicains ont sculpté il y a plus de 500 ans le symbole de l'origine de Tenochtitlan : l'aigle debout sur un cactus dévorant un serpent.

Cette figure de l'aigle sur le cactus est issue de la légende fondatrice de Tenochtitlan, dont l'étymologie la reflète également, puisqu'elle vient du nahuatl te-tl, pierre ; nochtli, figue de Barbarie ou nopal ; toi, particule euphonique ; et le suffixe abondant tlan, qui donne le sens de « figuier de Barbarie entre des champs pierreux », comme le documente l'Encyclopédie du Mexique (Mexique, 1987).

La même source souligne que « pour les anciens Mexicains, l'aigle, considéré comme le plus majestueux des oiseaux, était le costume zoomorphe ou l'habit du soleil, dieu, dispensateur de lumière et donneur de vie ; et la figue de Barbarie, le cœur de l’homme, du précieux liquide, du sang, dont l’étoile s’est nourrie pour entreprendre son vol quotidien d’est en ouest, combattre la nuit et se relever victorieusement.

Le Teocalli de la Guerre Sacrée fait partie de la collection d'art sculptural mésoaméricain, qui rassemble trente pièces, réparties en cinq sections qui incluent les régions et cultures les plus importantes du monde préhispanique : des civilisations de la côte du Golfe à celui qui a prospéré en Occident ; du monde maya au sud-est à la puissance mexica dans les hauts plateaux du centre et à la grandeur de la région mixtèque à Oaxaca.

traduction carolita (extraits de https://www.gob.mx/cultura/prensa/muestra-escultura-mito-fundacional-de-mexico-tenochtitlan-en-el-cecut)

De Aztec artist – Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21220052

De Aztec artist – Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21220052

By PauloCalvo – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50354557

By PauloCalvo – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50354557

A l’arrière : sur le visage se trouve une sculpture représentant le symbole de la fondation de Mexico/Tenochtitlan où sur le lac (vagues d’eau), un nopal émerge de l’embouchure de cópil d’où poussent des figues de Barbarie qui symbolisent selon Caso les cœurs humains (quauhnochtli tlazotl). Selon la mythologie mexica, Cópil a trahi Huitzilopochtil, il a donc extrait son cœur et l’a jeté dans la lagune où Mexico Tenochtitlan serait fondée.

Au sommet du nopal se trouve un aigle symbolisant le soleil qui appelle à la guerre sacrée alors que le signe atl-tlachinolli émerge de son bec et dévore les cœurs humains (quaunochtli).

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mexique, #Peuples originaires, #Aztèques, #Cosmovision, #Les oiseaux

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