La chevêchette brune dans les cultures indigènes
Publié le 30 Mai 2024
caburé (chevêchette brune) https://peuplesautochtones.wordpress.com/2021/08/25/argentine-bolivie-le-peuple-wichi-ou-weenhayek/
L'attirance du caburé pour les autres oiseaux qui est plus un phénomène passif qu'autre chose, a conduit les gens de la campagne à supposer que même avec une seule de ses plumes, il pouvait attirer des choses précieuses telles que la chance au jeu, à la guerre, aux affaires ou à l'amour.
Ambrosetti affirme qu'en matière d'amour, rien n'est plus efficace que le payé (ou amulette) fait avec un mélange de plumes et de cervelle de caburé avec du vermillon. Ce talisman était très utilisé dans les provinces de Misiones et Corrientes, où un Indien Chunupí voulait lui vendre un de ces payés, en lui disant qu'il était bon pour conquérir les « chinas ».
Les payés étaient fabriqués par les chamans à la demande personnelle des intéressés. Ils étaient fabriqués en mettant deux plumes de caburé, une petite pierre d'aimant et une pincée de contrayerba, de taropé ou de caápia (Flaveria trinervia) dans un petit sac appelé guayaca. Le guayaca est porté autour du cou, en essayant de le garder sous le bras gauche sans jamais l'ouvrir.
Il n'y a pas d'accord sur les plumes qui conviennent le mieux au payé, mais on dit que ce sont celles qui se trouvent sous l'aile gauche, soit la septième rémige de l'aile gauche, soit les plumes de l'alula. Si le payé est destiné à des affaires d'amour, deux plumes suffisent, mais s'il s'agit d'argent, il faut utiliser deux plumes plus grandes. Dans tous les cas, il est conseillé de ne jamais tuer un caburé pour lui arracher ses plumes ; les plumes les plus efficaces sont celles qui se détachent d'elles-mêmes.
Plume de caburé conservée comme talismán
Foto Alex Mouchard
Les Qom du Chaco fabriquent un talisman ou iyaxaic avec des plumes de tonelec (caburé) qui leur permettent de conquérir l'amour comme possession d'une autre personne. Mais si cette possession conduit à des abus, l'effet de l'iyaxaic est inversé et celui qui l'a utilisé devient mélancolique, triste et solitaire .
L'ARBRE DU CABURÉ
Le caburé-iba, caburehida ou cabreúva ( Myrocarpus fastigiatus ) est un arbre de la famille des légumineuses que l'on trouve au Brésil. —Le nom Tupi vient de caburé , et yba , arbre, bâton. Le fruit dégage une résine appelée caburé-icica ou básamo (baume), qui sert à soigner les blessures fraîches. Il semble même que les animaux vont se frotter sur cet arbre pour panser leurs blessures. L'huile essentielle est utilisée en parfumerie et dans le traitement du rhume, bien que des réactions asthmatiques provoquées par l'inhalation de sciure de bois aient été signalées.
Cabreuva
LA LÉGENDE DU CABURE
Dans la mythologie guarani, le dieu suprême Tupang a créé un très bel oiseau avec une belle voix, comme exemple pour les autres oiseaux. Le caburé, comme ils l'appelaient, enchantait les autres habitants de la forêt par la magie de son chant. Mais une nuit, il fut surpris par le diable Añang qui lui jeta une malédiction. Dès lors, sa voix se dégrada en un coassement rauque, son beau plumage devint un vêtement pauvre et terne, et sa bonté se transforma en mal criminel, et il commença à utiliser l'attrait de son chant pour se procurer sa proie.
Dans une autre version, Caburé était un chef féroce des rives du rio Paraná qui voulait la belle fille appelée Panambí (Papillon). Pour la conquérir, il conclut un pacte avec Añá, mais Tupá, voyant la tromperie, punit le chef en le transformant en un petit hibou féroce.
Au centre de la province de Misiones, dans la vallée de Cuñá-pirú se trouve le magnifique Salto Encantado, lié au caburé à travers la légende suivante. Apparemment, il y avait deux tribus ennemies dont les chefs respectifs étaient Aguará et Jurumí. Aguará avait une jolie fille, Yete-í, qui était recherchée comme épouse par tous ceux qui la connaissaient et de nombreux chefs de la région lui offrirent leurs plus belles richesses. Le fils de Jurumí, l'ennemi féroce de la tribu, s'appelait Cabure-í et était célèbre pour sa bravoure et son habileté à la guerre et à la chasse. Un jour, Cabure-í chassait dans la jungle lorsqu'il entendit le cri de Yete-í, qui était sur le point d'être attaquée par un jaguar. Le jeune homme tua le félin et ils tombèrent immédiatement amoureux, et lors de la bataille suivante entre les deux tribus, lorsqu'ils se virent, ils coururent se serrer dans les bras, recevant une pluie de flèches des deux côtés en guise de punition. À ce moment-là, Tupá envoya un puissant tonnerre comme une malédiction, la terre s'ouvrit pour embrasser les amants morts, et les eaux du ruisseau formé par les larmes de Yete-í tombèrent là, créant la chute enchantée. Deux communautés du groupe ethnique Mbyá vivent aujourd'hui dans la région : Ñamandú et Y-Ovy.
*****
Chez les Wichis, le pouvoir des plumes du polit (cabure) vient du héros mythique Tokjuaj. Il demanda au caburé de chasser des oiseaux pour qu'il les mange et lui donna trois pouvoirs ou katchá : un sur l'aile droite pour chasser, un autre sur la gauche pour tomber amoureux et un autre sur le cou pour pêcher. Ainsi, le polit captura quelques oiseaux, les attirant avec son chant et les tuant avec son bec, mais lorsqu'il les emmena à Tokjuaj, il savait que Tokjuaj envisageait de lui retirer ses pouvoirs de peur d'être trompé par l'oiseau. Le polit s'est échappé et a ainsi réussi à conserver le pouvoir de ses plumes, qui sont utilisées par les Wichis pour fabriquer leurs talismans ou katchá.
traduction carolita
source
https://historiaszoologicas.blogspot.com/2014/06/la-magia-del-cabure-glaucidium.html
L'oiseau
Par Nicolas Huet le Jeune/ Jean Gabriel Prêtre — Nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19892289
Nom français : chevêchette brune
Nom latin : Glaucidium brasilianum
Nom espagnol (Argentine) : Caburé
Nom wichi dans cet article : polit, autre nom wichí : fwulit
Nom guarani : kavure'i
Famille : strigidés