Brésil : Des agriculteurs assassinent une indigène Pataxó

Publié le 23 Janvier 2024

Publié : 22/01/2024

L'attaque a eu lieu sur le territoire de Caramuru, à l'extrême sud de l'État de Bahia. | Photo : @LemusteleSUR

L'APIB réitère que la démarcation des terres indigènes est le seul moyen d'atténuer l'escalade de la violence qui affecte la population de la région sud de Bahia.

Servindi, 22 janvier 2024.- Une femme de la communauté indigène Pataxó-hã-hã-hãe a été tuée par balle dimanche 21 lors d'un incident qui a fait plusieurs blessés dans un territoire disputé entre les peuples indigènes et les colons de l'État de Bahia. 

L'Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB) a dénoncé que l'attaque armée avait été perpétrée par un groupe de propriétaires fonciers qui cherchaient à s'emparer des lieux. 

« La cacique Nailton a été abattue et sa sœur, Negra Pataxó, a été assassinée. Deux autres personnes ont été battues et une femme a eu le bras cassé », a déclaré l'APIB.

"D'autres blessés ont été hospitalisés mais ne risquent pas leur vie", a indiqué l'organisation indigène dans un message publié sur ses réseaux sociaux.

L'attaque a eu lieu sur le territoire de Caramuru, à l'extrême sud de l'État de Bahia, une zone qui relève légalement de la juridiction de la municipalité de Potiraguá, mais qui était à l'origine habitée par les Pataxós. 

Le rapport indique que la police est intervenue pour mettre fin à l'affrontement qui, selon la version officielle, a fait deux indigènes blessés par balle et un propriétaire foncier blessé par une flèche, qui ont été transportés à l'hôpital de Potiraguá.

La police a également signalé avoir saisi deux pistolets, deux revolvers, des chargeurs et des munitions auprès de deux membres du groupe de propriétaires fonciers, qui ont été arrêtés et inculpés de meurtre, tentative de meurtre et détention illégale d'armes.

Le Secrétariat de la Sécurité Publique de l'État de Bahia a nié que ses agents soient intervenus directement dans la fusillade.

Ces affrontements se sont encore aggravés après que le Congrès brésilien a approuvé une loi qui permet uniquement la démarcation des territoires occupés par les peuples indigènes en 1989, lorsque la Constitution actuelle a été approuvée, laissant ainsi les groupes ethniques qui avaient été expulsés de leurs terres à cette date. .

Les Pataxós sont une communauté indigène qui tente depuis des années de redonner de la dignité à son patrimoine historique. Cependant, le peu d'action en faveur des peuples indigènes a poussé les propriétaires fonciers à agir avec violence et impunité en s'emparant progressivement des terres. 

Ce conflit est même porté devant les tribunaux où la Fondation Nationale des Peuples Autochtones (Funai) cherche à ce que l'État tranche en faveur des peuples indigènes. 

Alors que la bataille juridique se déroule devant un tribunal, des épisodes comme celui vécu ce dimanche se répètent avec une férocité croissante. Il s’agit d’une agression réciproque entre ceux qui cherchent à défendre leurs racines et ceux qui revendiquent le droit légal au territoire.

L'APIB exige une surveillance de la part des autorités et une solution à cette affaire. Il réitère que la démarcation des terres indigènes est le seul moyen d'atténuer l'escalade de la violence qui affecte la population de la région méridionale de Bahia.

Source : Avec des informations de Telesur :  https://www.telesurtv.net/news/mujer-indigena-muere-enfrentamiento-brasil--20240122-0001.html

Traduction caro d'un article de Servindi du 22/01/2024

Communiqué de la FUNAI

 

La Fondation Nationale des Peuples Autochtones (Funai) exprime son profond regret et son indignation face à l'assassinat de la leader indigène Pataxó Hã Hã Hãe Maria de Fátima Muniz de Andrade, survenu lors d'une violente attaque perpétrée par un groupe se faisant appeler "Invasão Zero", dans la reprise du territoire de Caramuru, municipalité de Potiraguá, au sud de Bahia.

Connue sous le nom de « Nega Pataxó », Maria de Fátima a consacré sa vie à lutter pour les droits et la culture de son peuple, étant un exemple de résistance pour les peuples autochtones.

Cet épisode regrettable implique, outre le meurtre, des tentatives d'assassinat et des agressions physiques contre des dizaines d'indigènes de l'ethnie Pataxó Hã Hã Hãe. Parmi les blessés, un indigène a subi une intervention chirurgicale d’urgence, une femme indigène a eu des fractures et les autres ont été hospitalisés mais ne risquent pas de mourir.

La présidente de la Funai, Joenia Wapichana, et la directrice de la Protection Territoriale, Janete Carvalho, font partie de la délégation du Ministère des Peuples Autochtones (MPI) présente dans la région, conduite par la ministre Sonia Guajajara, à travers le Département de Médiation et Conciliation des conflits fonciers autochtones. La Funai, à travers la Coordination Régionale de Bahia Sud (CR-SBA), suit le cas depuis qu'elle en a eu connaissance et a collaboré activement en soutenant les populations indigènes.

La Funai exprime sa solidarité avec les familles et le peuple Pataxó Hã-Hãe-Hãe en cette période de deuil. Engagée en faveur de la justice, la Funai suit de près les enquêtes afin que les auteurs du crime répondent de leurs actes et que la sécurité du peuple indigène Pataxó Hã Hã Hãe soit assurée.

Conseil en communication/Funai

traduction caro du site de la FUNAI 

https://www.gov.br/funai/pt-br/assuntos/noticias/2024/nota-ataque-aos-indigenas-pataxo-ha-ha-hae-no-sudoeste-da-bahia

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