Pérou : Le Minam lance un fonds climatique sans le soutien des autochtones

Publié le 13 Décembre 2023

Publié : 12/12/2023

La ministre de l'Environnement, Albina Ruiz, a proposé la création du Fonds climatique pour les femmes autochtones lors de la COP 28. Photo : Gouvernement du Pérou

L'Onamiap dénonce le fait que le gouvernement ait lancé un fonds climatique pour les femmes autochtones lors de la COP 28, même si sa version finale n'a pas été approuvée par les organisations autochtones.

Servindi, 12 décembre 2023.- Le Ministère de l'Environnement (Minam) a lancé lors de la COP 28 un fonds climatique pour les femmes autochtones, sans mentionner que l'initiative est née d'organisations autochtones qui n'ont pas approuvé sa version finale.

C’est ce que dénonce l’Organisation nationale des femmes autochtones andines et amazoniennes du Pérou (Onamiap), qui qualifie ce fait d’« attaque contre les droits de participation des peuples autochtones ».

Selon Onamiap, le fonds annoncé par le gouvernement lors du sommet sur le climat est né d'une proposition des organisations autochtones membres de la Plateforme des peuples autochtones contre le changement climatique (PPICC).

« C'était surtout une proposition de femmes autochtones car il y a 5 ans, quand Onamiap a demandé des fonds pour le climat, les organisations nous ont refusé », explique Ketty Marcelo López, présidente d'Onamiap.

Le Minam a ensuite approuvé la proposition et a présenté une version finale au PPICC, qui a fait plusieurs observations parce que, entre autres, « elle n'était pas conforme à la loi ou aux aspects techniques de base ».

Onamiap, en tant que membre du PPICC, a observé que la proposition du Minam renforçait non seulement la monétisation de ses territoires, mais contredisait également ses propres formes d'économie indigène.

En plus de l’absence d’une approche collective et du protagonisme des peuples autochtones et des femmes, le rôle transcendantal que joue cette population dans la construction de stratégies pour contrer les impacts de la crise climatique a été omis.

Pour autant, ils ont demandé au Minam de repenser sa proposition d’une « approche fragmentée de nos territoires », une demande qui n’a pas été entendue puisque la proposition a été lancée sans plus attendre lors de la COP 28.

L'Onamiap rappelle que le PPICC et les plateformes régionales sont les organes appelés à articuler et à être les canaux faisant autorité pour la gouvernance et la gestion des fonds et des actions climatiques.

« Il est urgent que le MINAM repense l'approche fragmentée de nos territoires intégraux de peuples autochtones qu'il a eue lors de la COP28 », réitère l'organisation dans un communiqué .

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 12/12/2023

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