Colombie : Dénonciation publique : Les FARC-EP ont détenu l'autorité traditionnelle de la réserve de Santa Rosa et les coordinateurs de la garde indigène
Publié le 30 Novembre 2023
28 novembre 2023
DENONCIATION PUBLIQUE À LA COMMUNAUTÉ NATIONALE ET INTERNATIONALE
Les (139) Autorités Traditionnelles du Conseil Indigène Régional du Cauca CRIC – NATIONAL appartenant à 11 Peuples : Nasa, Misak, Eperaara Siapidaara, Yanakuna, Inga, Totoroez, Kokonuko, Polindara, Ambaló, Kisgó et Embera Chamí, REJETENT les menaces de mort dans contre nos dirigeants indigènes et confrontation entre groupes armés illégaux au sein de nos territoires
FAITS:
Le 24 novembre 2023, la Garde indigène de l'Association des autorités territoriales Juan Tama, dans le cadre d'une mission humanitaire, a signalé que des membres de la colonne Dagoberto Ramos de l'état-major central des FARC-EP retenaient l'autorité traditionnelle du Resguardo de Santa Rosa, les coordinateurs de la Garde Indigène de l'Association des Cabildos Juan Tama et le coordinateur de la Garde Indigène de la Réserve Santa Rosa du village de San Luis de Cohetando, municipalité de Páez.
Pendant leur détention, leurs téléphones portables ont été confisqués, ce qui a permis d'en examiner le contenu et de prétendre qu'ils resteraient comme « butin de guerre ». Après l’appel au calme des autorités, les hommes armés battent en retraite, mais non sans les avoir prévenus qu’ils seraient bientôt « exécutés » (assassinés).
Selon un communiqué publié par le Conseil Territorial des Autorités Indigènes de l'Est COTAINDOC, depuis le 27 novembre vers 5 heures du matin, il y a eu un affrontement armé entre les dissidents de la FARC-EP et de l'ELN, dans le cadre d'une entente territoriale du village d'Aguada, zone de nos frères paysans, plus tard les hommes appartenant à ces groupes se sont déplacés et sont entrés dans les maisons des membres de la communauté indigène du peuple Kisgo, en les utilisant comme instrument de protection et comme point d'attaque contre leur adversaire , exposant ainsi les familles qui y vivent et causant des dégâts matériels dus aux impacts des projectiles.
REJET ET PLAINTE PUBLIQUE
Nous rejetons et dénonçons ces actes de violence contre nos dirigeants, autorités et gardes indigènes qui affectent l'harmonie et l'équilibre de nos territoires. De même, tout acte qui menace la vie, l'intégrité physique et la tranquillité de la population, qui viole les droits de l'homme et porte atteinte aux droits humains, ainsi qu'aux droits internationaux dans le cadre du bloc constitutionnel.
Nous appelons le gouvernement national à garantir la participation active des peuples autochtones aux processus de paix, le respect des accords de cessez-le-feu et la mise en œuvre de mécanismes de surveillance et de vérification. Les peuples autochtones du Cauca sont engagés en faveur de la paix et défendent la vie sur nos territoires ancestraux.
En raison des faits présentés, nous actionnons l'alarme et faisons appel au gouvernement national, aux organisations nationales et internationales, aux défenseurs et garants des droits de l'homme DD., HH et DIH, au Bureau du Médiateur, à MAPP OEA, à l'ONU, afin qu'ils suivent d'urgence et en priorité les actions violentes qui affectent les communautés et territoires autochtones, pour éviter les actions d'extermination physique, culturelle et spirituelle qui se produisent dans notre pays et que les mesures nécessaires soient prises pour garantir notre survie en tant que peuples.
PROGRAMME DE DÉFENSE DE LA VIE ET DES DROITS DE L'HOMME CONSEIL RÉGIONAL AUTOCHTONE DU CAUCA CRIC- NATIONAL POPAYÁN CAUCA 28 NOVEMBRE 2023
traduction caro d'un communiqué du CRIC du 28/11/2023