Brésil : Le ministre du STF interrompt l'expulsion des envahisseurs des terres indigènes les plus déboisées sous le gouvernement Bolsonaro (TI Apyterewa)

Publié le 30 Novembre 2023

Le Ministre du STF répond à la demande des associations d'agriculteurs ; les entités autochtones demandent la révision de la décision

Brasil de fato | Rio de Janeiro (RJ) |

29 novembre 2023 à 15h28

Les rivières de la TI Apyterewa sont polluées à cause de l'élevage et de l'exploitation minière - Police fédérale

Une décision du ministre de la Cour suprême fédérale (STF), Nunes Marques, a suspendu le processus d'expulsion des envahisseurs de la terre indigène Apyterewa (TI), dans le Pará, qui était le territoire indigène le plus déboisé sous le gouvernement de l'ancien président Jair Bolsonaro ( PL ) .

Nunes Marques, nommé par Bolsonaro à la Cour suprême en 2020 , a répondu à une demande de deux associations de producteurs ruraux de la région où se trouve la TI. L'allégation est que le territoire n'était pas occupé à l'origine par des peuples autochtones.

L'Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (Apib) et la Coordination des Organisations Indigènes de l'Amazonie Brésilienne (Coiab) ont exprimé leur inquiétude et ont demandé que la décision, publiée mardi soir (28), soit annulée par la Cour Suprême.

Le coordinateur juridique de l'Apib, Mauricio Terena, a qualifié la décision de Nunes Marques d'"inadmissible" et a déclaré que la mesure garantit aux envahisseurs "la libre circulation dans la zone".

L'opération d'expulsion des envahisseurs a commencé en octobre. Le mois précédent, le ministère de la Justice avait autorisé le déploiement de la Force nationale dans la zone . Fief bolsonariste, la région connaît des envahisseurs soutenus par des politiciens locaux et étatiques et est marquée par de violents conflits entre occupants non autochtones et forces de sécurité.

La TI Apyterewa a perdu une superficie équivalente à la ville de Fortaleza (CE) à cause de l'élevage, de l'exploitation minière et de l'accaparement des terres. La moitié de la déforestation s'est produite sous le gouvernement Bolsonaro, lorsque, selon l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), les invasions proliféraient « sans restriction ».

Cette année, l'Ibama a commencé à désactiver les camps clandestins et a réussi à réduire la déforestation de 94% au premier semestre, selon les chiffres de l'Instituto Socioambiental.

Edition : Rebeca Cavalcante

traduction caro d'un article de Brasil de fato du 28/11/2023