Pérou : Indignation suite à l'arrestation de dirigeants Asháninka
Publié le 7 Septembre 2023
Publié : 05/09/2023
Fabián Antúnez et Ángel Pedro Valerio, deux dirigeants Asháninka renommés contre lesquels une arrestation préliminaire a été ordonnée. Photo : diffusion
Les Asháninkas rejettent l'ordre d'arrestation contre Fabián Antúnez et Ángel Pedro Valerio, présidents de CART et CARE, pour la disparition de quatre personnes.
Servindi, 5 septembre 2023.- Les dirigeants Asháninka qui réclamaient justice pour l'assassinat de Santiago Contoricón ont fait l'objet d'une enquête pour la disparition de quatre personnes, ordonnant leur arrestation immédiate.
L'ordre d'arrestation vise, entre autres, les célèbres dirigeants Fabián Antúnez Camacho et Ángel Pedro Valerio, présidents des organisations CART et CARE, ce qui a déclenché l'indignation des Asháninkas.
Antúnez avait déjà été arrêté le 4 septembre avec le chef de la communauté de Puerto Ocopa, José Saavedra, suscitant le rejet de la Centrale des Communautés Indigènes de la Selva Centrale (CECONSEC).
Dans un communiqué, la CECONSEC affirme qu'Antúnez est un « défenseur courageux et passionné des droits indigènes et de la préservation de la culture ancestrale », c'est pourquoi ils exigent qu'on lui garantisse une procédure régulière.
Entre-temps, le mandat d'arrêt contre Ángel Pedro Valerio, qui n'a pas été exécuté, a été rejeté par son organisation, la Central Asháninka del Río Ene (CARE), qui affirme que la disposition manque de justification.
CARE a annoncé dans un communiqué qu'elle ferait appel de la décision et a demandé l'intervention du ministère de la Justice car "les garanties seraient violées et un défenseur de l'environnement et des droits humains serait mis en danger".
La Confédération des nationalités amazoniennes du Pérou (CONAP) s'est également jointe à ces affirmations, avertissant que cela « stigmatise les peuples autochtones » et « criminalise la protestation ».
Pourquoi les arrestations ont-elles été ordonnées ?
Selon les médias locaux, l'arrestation des dirigeants intervient dans le cadre des enquêtes sur la disparition de quatre personnes lors de la grève Asháninka menée en avril.
Lors de cette grève, les communautés indigènes de la selva centrale ont exigé que les autorités adoptent des actions rapides qui ne laissent pas impuni le crime du leader Asháninka Santiago Contoricón.
Dans ce contexte, José Valdivia (32 ans), Brandom Cruz (19 ans), Erick Cabrera (43 ans) et Adrián Ramírez (51 ans) ont disparu alors qu'ils empruntaient des itinéraires alternatifs entre Puerto Ocopa et Satipo.
Les personnes contre lesquelles l'arrestation a été ordonnée – huit au total – font l'objet d'une enquête pour atteinte à la liberté (enlèvement), à la vie, à l'intégrité physique et à la santé (homicide qualifié) et pour délit de dommage aggravé.
Les arrestations surviennent alors que les images des personnes présumées disparues ont commencé à se répandre sur les réseaux sociaux, confirmant qu'elles ont été arrêtées par des manifestants de la grève Asháninka avant de disparaître. L'affaire est toujours sous enquête.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 05/09/2023
Indignación por detención de líderes asháninkas
Asháninkas rechazan la orden de detención contra Fabián Antúnez y Ángel Pedro Valerio por la desaparición de 4 personas.