KANAKY-Nouvelle-Calédonie : le principal parti indépendantiste suspend les discussions avec l'Etat
Publié le 18 Septembre 2023
SOLIDARITÉ KANAKY
Nouvelle-Calédonie : le principal parti indépendantiste suspend les discussions avec l'Etat
Nouméa, 14 sept 2023 (AFP) -
L'Union calédonienne, composante majoritaire du front indépendantiste FLNKS, suspend ses rencontres prévues avec l'Etat pour préparer l'avenir institutionnel de l'archipel du Pacifique Sud, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué publié à l'issue d'une commission exécutive élargie.
Jugeant "irrecevable" le projet d'accord de "cinq pages" proposé à Paris la semaine dernière sous l'égide du ministère de l'Intérieur, l'Union Calédonienne estime qu'il ramènerait "30 ans en arrière" la population kanake. Elle annonce suspendre "toutes [ses] rencontres avec les représentants de l'Etat, y compris les réunions techniques", jusqu'à la tenue du congrès annuel du mouvement, qui se réunira du 9 au 12 novembre.
Les délégations indépendantiste et non-indépendantiste ont été reçues la semaine dernière à Matignon, à Beauvau et à l'Élysée. C'est la première fois depuis 2019 que les deux camps étaient réunis autour d'une même table pour évoquer l'avenir de l'archipel.
Mais l'Union calédonienne estime n'avoir pas participé à des discussions "trilatérales".
Les indépendantistes "n'ont engagé aucun débat avec les non indépendantistes, ni aucune négociation avec les ministres présents", souligne-t-elle dans son communiqué.
Dans une interview au Monde publiée samedi, Gérald Darmanin avait détaillé le projet d'accord proposé par l'Etat, qui prévoit "une modernisation des institutions de la Nouvelle-Calédonie", avec notamment "des changements dans la répartition des compétences entre les trois provinces et le gouvernement" et le fait que "le nombre d'élus des provinces au Congrès réponde aux évolutions démographiques".
Le gouvernement souhaite aboutir sur un accord politique avant les élections provinciales de 2024 qui prévoirait le dégel du corps électoral, pour ne plus limiter ce scrutin aux natifs et aux résidents calédoniens les plus anciens.
Cet accord préserverait le droit de la population à l'autodétermination mais ne proposerait pas "de date ou de durée pour l'atteindre". Une "révolution" selon Gérald Darmanin, pour qui cela retirerait une "épée de Damoclès".
A l'issue des rencontres, l'Union calédonienne n'avait pas souhaité réagir. "Le mouvement note avec déception la non prise en compte de tous les sujets qui fondent la revendication du peuple kanak malgré de multiples rappels en direction de l'Etat", explique-t-elle jeudi, qualifiant même le texte proposé de "pas sérieux".
L'Union calédonienne juge en particulier que le gouvernement français n'a "pas vraiment montré sa volonté de prendre en compte (...) le règlement du contentieux colonial" et "la poursuite du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie".
SINON N'OUBLIEZ PAS DEMAIN MARDI 19 SEPTEMBRE 2023 AU CICP - 19H30
Le collectif solidarité Kanaky organise une soirée rencontre
ce mardi 19 septembre 2023 à partir de 19h30
au CICP (Centre International des Cultures Populaires, 21 ter rue Voltaire Paris 11ème),
à l'occasion du proche anniversaire des 170 ans de colonisation
afin d'aborder les Combats politiques et sociaux en Kanaky
avec la présence de André Forest (Président de l'USTKE - Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités) , Mélanie Atapo (1ère Vice présidente de l'USTKE), Rock Haocas (Responsable des relations extérieures de l'USTKE), et Marie-Pierre Goyetche (Porte parole du Parti Travailliste).