L'univers Ernest Pignon-Ernest : Parcours Mahmoud Darwich en Palestine
Publié le 22 Août 2023
DARWICH
Mahmoud Darwich (1941-2008)
Parcours Mahmoud Darwich , sérigraphies collées à Jérusalem Est, Naplouse, Ramallah, Qalandiya, Birwe (village natif de Mahmoud) et à Gaza en 2009. La foule l’applaudit quand il placarde le corps du poète tout juste décédé.
Mahmoud Darwich est un auteur et poète palestinien né en 1941 dans le village de al-Birwah, détruit en 1948 par les forces israéliennes. Souvent désigné comme le poète national de Palestine, Darwich affichait ouvertement son opposition à l’État d’Israël.
Ernest Pignon-Ernest connaissait Mahmoud Darwich et entretenait avec lui des liens d’amitié. Il l’avait déjà portraituré avant de le recevoir dans son atelier d’Ivry en octobre 2007. Rendez-vous avait été pris pour des retrouvailles à Ramallah quelques mois plus tard. La mort du poète en août 2008 changea brutalement le sens de la visite, mais Ernest Pignon-Ernest n’ajourna pas son voyage en Palestine. Très vite, il prit la décision de défier l’absence en usant comme toujours de la seule arme en son pouvoir : le dessin.
Imposer la présence de Darwich en des lieux symboliques, c’était non seulement relayer ses combats et son message, c’était également exorciser l’exil qui avait si longtemps envahi sa vie. Cet homme debout, calme, déterminé, surgissant de l’autre côté du destin, affirmait simplement son droit à être là (...)
Mahmoud Darwich incarne « cette figure de Palestinien universel dont les épopées, les élégies, les méditations et les célébrations amoureuses semblent appartenir à chacun » (André Velter)
« Vous qui passez parmi les paroles passagères comme la poussière amère, passez où vous voulez
Mais ne passez pas parmi nous comme les insectes volants
Nous avons à faire dans notre terre
Nous avons à cultiver le blé
A l’abreuver de la rosée de nos corps
Nous avons ce qui ne vous agrée pas ici
Pierres et perdrix….. » (Mahmoud Darwich, Passants parmi les paroles passagères)
« Il incarne la violence faite à son peuple depuis 1948, il incarne l’exil. Mon image affirmant simplement son droit d’être là » Ernest Pignon-Ernest
« Comme si j’étais joyeux, je suis revenu », dit un poème de Mahmoud Darwich. Sans préjuger de la joie, car elle se fait là-bas infiniment attendre, Ernest Pignon-Ernest a donné corps et figure à ce retour. (André Velter)
.....Nous disons beaucoup de choses à présent,
Du blé fané dans la terre menue.
Sur le mur, pleure Hiroshima,
Lame luisante comme la justice, et dans le plein midi
Nous n'emportons de notre monde
Que la couleur du trépas.
Sources et compléments
- Site d'Ernest Pignon-Ernest
- Etude pour parcours Mahmoud Darwich, galerie Lelong
- Estampe parcours Mahmoud Darwich, galerie Lelong
- Charleroi pour la Palestine
- VIDEO Exposition Hommage d'Ernest Pignon-Ernest au poète palestinien Mahmoud Darwich
- Poème caro « Les lieux te parlent ». Nos pas dans les pas d’Ernest Pignon-Ernest