Chili : Lancement de Waikil : Ngoymakelaiñ No olvidamos hommage à Víctor Jara

Publié le 27 Août 2023

25/08/2023

 

Afin d'honorer Víctor Jara et sa musique, à l'occasion du 50e anniversaire du coup d'État, nous avons lancé en collaboration la pièce audiovisuelle intitulée Ngoymakelaiñ, No olvidamos (nous n'oublions pas). Deux chansons réinterprétées à partir des racines musicales mapuche, du rap et du folklore de la campagne chilienne, Angelita Huenuman et Somos cinco mil.

Jaime Cuyanao, artistiquement connu sous le nom de Waikil, chercheur, musicien et représentant du rap mapuche, a sorti fin 2019 l'EP live « sesiones en la ruka » (nominé pour le prix Pulsar 2021), sa proposition musicale avec un groupe dans un format acoustique, fusionnant les genres de la musique latino-américaine, de la musique mapuche et du rap, construisant un mélange de rythmes, d'accords et de mélodies entrelacés de rimes en espagnol et en mapuzungun.

L'année où l'on commémore le 50ème anniversaire du Coup d'Etat et pour honorer Víctor Jara et sa musique, il lance en collaboration la pièce audiovisuelle intitulée Ngoymakelaiñ, No olvidamos , deux chansons réinterprétées à partir des racines musicales mapuches, du rap et du folklore du campagne chilienne.

Avec les musiciens Cristofer Collio dit Ketrafe (guitariste et compositeur) et Francisco Herrera dit Üñüm (violoniste et compositeur), ils ont élaboré deux chansons de Víctor Jara, auteur-compositeur-interprète assassiné le 16 septembre 1973, cinq jours après avoir été arrêté et torturé. dans le stade chilien qui porte actuellement son nom.

Les deux musiciens ont développé depuis quelques années un style de musique qui mélange guitare et violon, utilisant des mélodies dérivées du son de la trutruca, du pifilka et du ñolkin ; tout à fait dans le style de la musique développée par Armando Nahuelpan, chanteur mapuche des années 1950, l'un des premiers à incorporer des chansons en espagnol et en mapuzungun, mêlant instruments mapuche et guitare paysanne.

La réunion  d'Angelita Huenuman  et  de Somos Cinco Mil  répond à la nécessité de manifester en cette date de décès de Víctor Jara, un artiste à qui la vie a été violemment arrachée et qui fait partie des milliers de cas de violations des droits de l'homme commises dans les temps sombres. Les deux chansons unissent à leurs deux extrêmes une pulsion de vie et une pulsion de mort.

Angelita Huenuman est une chanson très intime que Víctor Jara a écrite pour honorer le travail de la tisserande qu'il a rencontrée à l'été 1969 dans la ville de Pocuno. Dans cette lettre, la vie de cette femme Mapuche, sa relation avec la nature et son métier de tisserande (Ngürekafe) s'entremêlent.

Somos cinco mil (Nous sommes cinq mille), c'est une écriture qui raconte un dernier moment qui décrit l'horreur, la douleur et l'angoisse, dans les dernières pensées de l'auteur-compositeur-interprète face à une mort imminente.

Les deux chansons, dans cette session de rap mapuche intitulée Ngoymakelaiñ , se réunissent sous l'imaginaire visuel du Mouvement Paysan Révolutionnaire d'Araucanie (MCR) ; images collectées à partir d’une série de vidéos et de photographies de l’époque. Sous le gouvernement de Salvador Allende, les communautés mapuche se sont mobilisées pour récupérer les terres usurpées, en déplaçant les clôtures jusqu'à leurs limites d'origine, en les déterrant et en enlevant les piquets, pour ensuite les déplacer vers les limites établies par les titres Merced.

Ngoymakelaiñ est la parole et l'action qui ont conservé une grande partie de l'histoire du peuple mapuche et de son peuple en Mapuzungun No olvidamos . Nommer des événements importants à travers diverses formes de communication implique de se souvenir aujourd'hui, non seulement par les mots, mais aussi par la musique ; Avec ce morceau de mémoire, nous rendons hommage à Víctor Jara, Armando Nahuelpan, aux paysans mapuche qui ont résisté à la dépossession de leurs terres, et surtout à ces familles qui, après un demi-siècle, continuent de demander sans réponse, Donde estan ?

traduction caro d'un article paru sur Mapuexpress le 25/08/2023

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