Mexique : Les Borrados

Publié le 30 Mai 2023

 

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Les premiers habitants de l’état du Nuevo León au Mexique, avant l’arrivée des espagnols étaient des chasseurs/cueilleurs nomades que les conquérants ont d’abord appelés sans distinction Chichimecas (Chichimèques). Mais ces peuples se composaient de plusieurs groupes linguistiques indigènes. Il y avait dans cette région les Alazapas au nord, les Guachichiles au sud, les Borrados et les Tamaulipecos à l’est et les Coahuiltecas à l’ouest pour citer les plus connus.

Selon les historiens il y avait environ 250 tribus de différentes dénominations vivant dans le Nuevo León. Certaines tribus étaient connues sous plusieurs noms. Ces petits groupes semblaient être souvent en guerre les uns contre les autres et avaient peu de contacts avec d’autres autochtones en dehors de leur zone immédiate. La plupart des langues ont été perdues dans l’histoire.

Etat du Nuevo León

Les Borrados faisaient partie du peuple Coahuilteca regroupant de nombreux petits groupes au Nuevo León, au Texas et à Coahuila.

Ce nom de borrados ou rayados (effacés, rayés) leur a été donné en raison des tatouages qu'ils avaient sur tout le corps ou parfois une partie de celui-ci.

Ces tatouages représentaient des animaux, des divinités, effectués en faisant des coupures sur la peau avec une pierre aiguise et en frottant du charbon de bois.

Lors du système des encomiendas, les Borrados étaient à Montemorelos, dans les missions de Purificación et Concepción.Cfr. Gómez Danés, Pedro Las Misiones de Purificación y Concepción Facultad de Filosofía y Letras, Monterrey 1995)

L'ensemble de groupes ethnotribaux seon Pedro Gómez Danés

aguatinejos

bocapintas

borrados

cacabras

cacalotes

Cadima (nación)

canaynas

cometunas

domisaguanes

gavilanes guazames o guarames

guaxolotes

guijolotes

huimexises

juarames

lumbres

mexquitillos

naras

narices

nazcas

otomites

pamoranas

paysanos

pelones

rayados

tobosos

tortugas

venados

zacatiles

 

Données plus générales

 

Les indigènes de la région étaient presque constamment en mouvement à la recherche de nourriture. Même si cette région connaissait une saison sèche distincte, il y avait alors de nombreux cours d’eau coulant des pentes orientales de la Sierra Madre et conduisant à un paysage à la végétation luxuriante.

Les groupes étaient composés d’une ou 2 familles totalisant de 8 à10 personnes au total.

En temps de guerre, ces petites communautés familiales s’unissaient pour former des raids agressifs.

Les hommes chassaient le buffle, le cerf, le sanglier et quelques chroniques racontent comment les indigènes Coahuiltecas pouvaient chasser le cerf et d’autres animaux jusqu’à ce qu’ils soient épuisés et ainsi leur donner la mort, ils chassaient aussi des espèces plus petites comme le tatou, le lapin, le rat et la souris, certains oiseaux et plusieurs espèces de serpents, de lézards, avec l’arc et des flèches. Dans certains endroits, ils pêchaient aussi avec des arcs et des flèches ou avec des pièges très simples.

Mezquite De Eric Guinther de la Wikipedia en inglés, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=925283

Ils mangeaient la viande fraîche et une autre partie était séchée et ils broyaient les os et les restes pour se nourrir plus tard. 

Les femmes et les enfants ramassaient différentes plantes, à partir desquelles ils utilisaient leurs tiges, racines et fruits, des nopales et autres cactus dont ils mangeaient les fruits et les racines, ils utilisaient les magueys et le peyote bien que la principale ressource pour leur alimentation était les fruits du mezquite.

Pour conserver les fruits de mezquite assez longtemps ils les broyaient tout comme ils le faisaient pour les noix mélangées à des graines et divers types de glands.

Lorsque sont arrivés les premiers conquérants espagnols, les Coahuiltecas leur ont offert de grandes festivités. Alvar Nuñez Cabeza de Vaca a décrit comment ils utilisaient le peyote dans leurs cérémonies religieuses.

 

Monterrey, ville aux 3 fondations

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  • 1577 : un immigrant portugais, Alberto del Canto fonde une colonie nommée Ojos de Santa Lucía qui sera rebaptisée San Luis rey de Francia en 1538 par Luis Carvajal y de la Cueva (c’est lui qui est considéré comme le véritable colonisateur du Nuevo León). La colonie est abandonnée puis refondée sous le nom de Ciudad Metropolitana de Nuestra Señora de Monterrey (Ville Métropolitaine de Notre-Dame de Monterrey)  le 20 septembre 1596 par Don Diego de Montemayor à la tête de 12 familles, le long du rio Santa Catarina. Les indigènes locaux sont très hostiles et cette ville reste un bastion isolé.
  • Le 31 mai 1579 Luis Carvajal signe un accord avec le roi Felipe II d’Espagne pour pacifier la région et établir le royaume de Nuevo León s’étendant du rio Pánuco au sud au golfe du Mexique à l’est, le secteur ouest s’étendant de la Sierra Madre Orientale et à la frontière nord de la province longeant le rio Grande.

 

Esclavage dans le Nuevo León

 

Certains espagnols se tournent vers l’esclavage indigène pour leurs profits. Ils capturent des indigènes pour les vendre comme escl fondaves pour travailler dans les mines de Zacatecas. Les tribus locales se révoltent en 1624 et attaquent Monterrey et massacrent des missionnaires franciscains qui y vivent.

 

Encomienda dans le Nuevo León

 

Ce système apportait à certains espagnols le droit légal de négocier un tribut sous forme de travail de la part de groupes indigènes. C’était la relation de travail la plus répandue entre les indigènes et les espagnols dans le nord-est de la Nouvelle Espagne. Le soldat recevait une subvention sous forme de terre, municipios ou travail indigène. Il devait en contrepartie assurer une protection militaire et apporter une éducation chrétienne aux indigènes sous son commandement, les ouvriers de ce système étaient appelées encomendados.

De nombreux groupes indigènes du nord  considéraient l’encomienda comme une alliance temporaire pour contrer les menaces émergentes. Lorsqu’ils avaient décidé que les conditions de la domination espagnole étaient intolérables, ils s’échappaient ou rejoignaient d’autres groupes et même parfois se rebellaient.

 

Les missions, invisibilité

 

De nombreuses bandes Coahuiltecas ont dû se déplacer à l’arrivée des espagnols à Coahuila et Nuevo León car ceux-ci se sont appropriés les lieux de choix. Ces groupes se sont parfois tournés d’eux-mêmes vers les missions en se louant comme main d’œuvre non qualifiée. A l’intérieur des missions, ils se sont mariés avec des indigènes d’autres groupes. Lorsque les missions ont fermé au XIXe siècle, les familles indigènes ont reçu de petites parcelles de terres de la mission. Ils sont alors passés dans la classe des personnes ayant les niveaux économiques inférieurs de la société mexicaine. Les missions avaient pour but de christianiser les autochtones mais aussi de les éduquer aux modes de vie coloniaux. Elles ont parfois pu être pour eux des lieux de refuge : ils étaient assurés d’avoir une source d’alimentation plus stable, le presidio se trouvant près de la mission offrait une protection contre les attaques des Apaches, ils y ont appris différents métiers manuels (menuiserie, maçonnerie, forge, tissage, travaux agricoles). Cependant la concentration de personnes dans la même zone a favorisé l’émergence de maladies épidémiques néfastes aux indigènes qui n’avaient pas les anticorps nécessaires pour les combattre.

Le contact étroit avec la culture coloniale espagnole et la christianisation provoquent la perte d’identité culturel des tribus Coahuiltecas. Leurs noms disparaissent des archives écrites alors que les épidémies, les guerres, la migration, la mortalité infantile élevée, la démoralisation générale font des ravages.

De petits restes fusionnent avec de plus grands restes ou sont absorbés par les Apaches.

En 1800, les noms de quelques unités ethniques apparaissent dans des documents.

En 1900, les noms des groupes autochtones de la région ont disparu des archives.

Lors du recensement de 1921, les résidents des états sont invités à se classer en plusieurs catégories : indigène pur, indigène mélangé avec du blanc, et blanc. Sur une population totale de l’état de 336.412 habitants, seules 17.726 personnes (5,1%) ont déclaré être d’origine purement indigène.

 

Les principales sources pour les indigènes du Nuevo León sont :

  • Gabriel Saldivar“Los Indios de Tamaulipas” (Mexico City: Pan American Institute of Geography and History, 1943).
  • J. R. Swanton, “Linguistic Material from the Tribes of Southern Texas and Northeastern Mexico” (Washington: Smithsonian Institution, 1940).
  • Rudolph C. Troike, “Notes on Coahuiltecan Ethnography,” Bulletin of the Texas Archeological Society 32 (1962).
  • Thomas N. Campbell“Coahuiltecans and Their Neighbors,” in Handbook of North American Indians, Vol. 10 (Washington: Smithsonian Institution, 1983).
  • Martin Salinas“Indians of the Rio Grande Delta: Their Role in the History of Southern Texas and Northeastern Mexico.” Austin: University of Texas Press, 1990.
  • Frederick Henry RueckingThe Coahuiltecan Indians of Southern Texas and Northeastern Mexico. Master’s Thesis: The University of Texas, August 1955.

Sources : Indigenousmexico.org, wikipedia

 

Articles complémentaires

Les Coahuiltecas

Les Guachichiles

Les Alazapas

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Peuples originaires, #Nuevo León, #Borrados, #Coahuilteca

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