Pérou : La race n'existe pas, mais le racisme existe, combattons-le !
Publié le 23 Mars 2023
Servindi, le 21 mars 2023 - Chez les êtres humains, la race n'existe pas car nous sommes tous issus de la même espèce. Malgré cela, le racisme et les discriminations basées sur les différences phénotypiques existent et constituent l'un des fléaux de l'humanité.
C'est pourquoi la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque 21 mars, 75 ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Avec cette déclaration, la communauté internationale s'est mise d'accord sur un ensemble de valeurs communes et a reconnu que les droits sont inhérents à chaque être humain et ne sont pas accordés par l'État.
La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale est célébrée le 21 mars, jour où, en 1960, la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre la loi du laissez-passer de l'apartheid à Sharpeville, en Afrique du Sud.
En proclamant cette journée en 1966, l'Assemblée générale des Nations unies a exhorté la communauté internationale à redoubler d'efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale (résolution 2142 (XXI)).
Depuis lors, le système d'apartheid en Afrique du Sud a été démantelé. Les lois et pratiques racistes ont été abolies dans de nombreux pays et un cadre international de lutte contre le racisme a été mis en place.
Lors de la Conférence mondiale contre le racisme de 2001 à Durban, en Afrique du Sud, des mesures concrètes ont été proposées pour lutter contre le racisme dans le monde et des recommandations ont été adressées aux États membres.
La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale est aujourd'hui sur le point d'être ratifiée universellement et pourtant, dans toutes les régions, de nombreux individus, communautés et sociétés souffrent de l'injustice qu'entraînent le racisme et la stigmatisation.
Qu'est-ce que la discrimination ethno-raciale ?
"La discrimination ethno-raciale est un traitement différencié, excluant ou restrictif fondé sur l'origine ethnoculturelle (habitudes, coutumes, vêtements, symboles, modes de vie, sentiment d'appartenance, langue et croyances d'un groupe social particulier) et/ou les caractéristiques physiques des individus (telles que la couleur de la peau, les traits, la taille, la couleur des cheveux, etc.) qui a pour but ou pour effet une discrimination fondée sur l'origine raciale ou ethnique (habitudes, coutumes, vêtements, symboles, modes de vie, sentiment d'appartenance, langue et croyances d'un groupe social particulier) et/ou les caractéristiques physiques des individus (telles que la couleur de la peau, les traits, la taille, la couleur des cheveux, etc. ) qui a pour objet ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice des libertés et droits fondamentaux des personnes dans les domaines politique, économique, social et culturel" (1).
Par exemple, si deux personnes veulent entrer dans un lieu public et que seule l'une d'entre elles est autorisée à entrer parce qu'elle a des traits qui sont considérés comme plus beaux par la société, cet acte est raciste.
Il convient de noter qu'un terme associé à la discrimination raciale et ethnique, et souvent mal compris, est le racisme.
Le racisme est "une idéologie fondée sur l'idée que les êtres humains peuvent être catégorisés en races, cette catégorisation étant basée uniquement sur les caractéristiques physiques et/ou biologiques des êtres, et postulant qu'au sein de cette catégorisation, certaines races sont supérieures à d'autres".
Dans une société très inégalitaire comme celle du Pérou, le niveau socio-économique renforce ce type d'actes/situations en conditionnant l'accès et l'exercice des droits, des biens et des services de qualité tels que l'éducation, la santé, l'emploi décent, la sécurité, la participation et autres d'une certaine population.
Le Pérou, un pays raciste
Au Pérou, plus d'un million de personnes ont souffert de discrimination (2). En outre, 81 % des personnes interrogées ont indiqué que "la discrimination se produit tout le temps et que personne ne fait rien" (3).
Par ailleurs, 79 % de la population affirme que "le Pérou est un pays raciste" (4).
Le portail Alerta contra el Racismo du ministère de la culture indique qu'au Pérou, la discrimination ethnique et raciale présente des schémas qui caractérisent notre société de manière particulière.
En premier lieu, le déni et la naturalisation sont l'un des schémas les plus courants. Le déni de la discrimination ethnique et raciale est un mécanisme de défense pour éviter de s'impliquer dans le problème. Son existence est niée.
Ainsi, par la naturalisation, qui fonctionne comme une forme de déni, les gens indiquent qu'ils ne sont pas victimes de discrimination et qu'ils ont eux-mêmes intériorisé le fait qu'ils n'ont pas le droit d'être traités comme les autres.
Deuxièmement, la hiérarchisation des différences est un autre des modèles présents dans la discrimination ethno-raciale. Le Pérou présente une grande diversité et, bien que nous en soyons fiers, il existe un double discours.
Ce sont ces mêmes différences qui sont également à l'origine de la discrimination et de l'établissement de relations hiérarchiques.
Historiquement, on a mis en avant un modèle péruvien dont les caractéristiques physiques et/ou l'origine ethnoculturelle sont similaires à celles de l'anglo-saxon.
Plus on leur ressemble, "plus on se considère comme étant d'un niveau supérieur et plus on a de raisons de discriminer ou de mépriser les autres" (5).
C'est pour cette raison que les situations de discrimination raciale augmentent chaque fois qu'une personne ou un groupe est considéré comme étant à un niveau ou à un endroit qui ne lui correspond pas.
Bien que la Constitution politique stipule que les Péruviens ont droit à la non-discrimination, la routine quotidienne du citoyen péruvien montre que les actes discriminatoires sont présents dans les contacts interpersonnels et à travers les médias. Ces situations montrent qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
Pour faire rapporter un fait, entrez l'adresse web : https://alertacontraelracismo.pe/reporta
Notes :
(1) "Qu'est-ce que la discrimination ethnique et raciale ? Alerte contre le racisme. 2017. Consulté le 22 mars 2017, à l'adresse suivante : http://alertacontraelracismo.pe/que-es-la-discriminacion-etnico-racial
(2) Enquête nationale sur les ménages. Institut national de la statistique et de l'informatique. 2015.
(3) Enquête nationale sur les droits de l'homme. Ministère de la justice et des droits de l'homme. 2013.
(4) Rapport 2011. Latinobarómetro. 2011.
(5) "Patterns of Discrimination in Peru". Vega, W. Consulté le 22 mars 2017, sur http://idehpucp.pucp.edu.pe/wp-content/uploads/2014/09/Patrones-sobre-la....
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 21/03/2023
Las razas no existen, pero el racismo sí. ¡Combatámoslo!
Servindi, 21 de marzo, 2023.- Entre los seres humanos no existen las razas porque todas las personas provenimos de una misma especie. Pese a esto el racismo y la discriminación basada en diferencias