La CIDH constate une forte composante discriminatoire après sa visite au Pérou
Publié le 15 Janvier 2023
Photo : ANDINA/Diffusion
La Commission a souligné que les décès survenus lors des manifestations se sont produits dans le sud, où la majorité s'identifie comme indigène et paysanne, et que certaines autorités qualifient de "terrucos".
Servindi, 13 janvier 2023 - La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a constaté une discrimination historique et une forte stigmatisation des populations indigènes et paysannes au milieu de la crise actuelle au Pérou.
Non seulement parce que les décès sont enregistrés dans les régions du sud, où la majorité s'identifie comme indigène et paysanne, mais aussi en raison des messages que certaines autorités reproduisent en les qualifiant de "terroristes" ou de "terrucos".
"Ces messages ne sont pas anodins ; au contraire, ils contribuent à la création d'une atmosphère de permissivité et de tolérance envers la discrimination, la stigmatisation et la violence institutionnelle à l'égard de cette population".
C'est ce qu'a déclaré le vice-président de la CIDH, Stuardo Ralón, lors d'une conférence de presse le 13 janvier, qui marquait la fin de sa visite d'observation de trois jours au Pérou.
M. Ralón a commencé sa conférence en déplorant la violence qui a causé la mort de près de cinquante citoyens et en exigeant que des enquêtes soient menées pour trouver les responsables et les punir.
"L'État a le devoir de mener des enquêtes sérieuses, impartiales et efficaces dans un délai raisonnable, et de poursuivre et punir les responsables", a déclaré le commissaire.
Ces procédures doivent être menées avec une approche raciale-ethnique, de même que les réparations aux victimes, qui doivent envisager une approche interculturelle incluant des garanties de non-répétition.
Bien qu'il ait admis avoir reçu de multiples témoignages de personnes et de proches sur l'usage excessif de la force par la police et l'armée, il a déclaré que ce serait les enquêtes qui le détermineraient.
Quant à la sortie de crise, M. Ralón a déclaré qu'elle devait passer par "le dialogue et le respect de l'État de droit", pour aboutir à des accords dans lesquels tous les secteurs de la société se sentent représentés.
En outre, il a recommandé que les mécanismes constitutionnels à l'origine de cette crise permanente, tels que l'impeachment constitutionnel, la vacance présidentielle et la dissolution du Congrès, soient réglementés par des paramètres objectifs.
M. Ralón était accompagné à la conférence par Joel Hernández, rapporteur pour les défenseurs des droits de l'homme, Pedro Vaca, rapporteur pour la liberté d'expression, et María Claudia Pulido, secrétaire exécutive adjointe.
La délégation de la CIDH n'a pas donné de date exacte pour la présentation du rapport détaillé avec les conclusions de leur visite, mais a indiqué qu'elle le diffusera pour faire connaître son travail au Pérou.
Quelques heures après la conférence de la CIDH, la présidente Dina Boluarte, qui s'était éloignée des caméras ces derniers jours, est réapparue pour faire prêter serment à trois nouveaux ministres de l'intérieur, de la femme et du travail.
Ceci, après que les responsables des ministères de la Femme et du Travail aient démissionné de leurs postes en raison des décès survenus lors des manifestations, et alors qu'une interpellation au Congrès du ministre de l'Intérieur était demandée pour la même raison.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 13/01/2023
/https%3A%2F%2Fportal.andina.pe%2FEDPfotografia3%2FThumbnail%2F2023%2F01%2F13%2F000925946W.jpg)
CIDH constata fuerte componente discriminatorio tras visita en Perú
Comisión resaltó que muertes en protestas ocurrieron en el sur, donde la mayoría se autoidentifica como indígena y campesino, y a quienes algunas autoridades tildan de "terrucos". Servindi, 13 ...