L’écho des palmiers : Le kauri  (agathis australis)

Publié le 3 Janvier 2023

 

Tãne Mahuta Par W. Bulach — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=64587917

Les kauris sont des conifères imposants qui poussent sur l’île du Nord en Nouvelle-Zélande dans une des plus anciennes forêts du monde. Ils poussent dans un sol pauvre ce qui fait qu’ils ne rivalisent pas avec d’autres arbres qui ont besoin de conditions plus fertiles.

Nom latin : agathis australis

Autres formes du nom : kaori

Famille : araucariacées

Durée de vie : environ 2000 ans

Statut UICN : quasi menacé

Les kauris sont des arbres qui remontent au Jurassique (200 -145 millions d’années)

Localisation

 

Northland Par TUBS — Cette carte contient des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de cette carte :, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16878098

Ils poussent dans la partie chaude du nord de la Nouvelle-Zélande, la péninsule de Coromandel et Northland.

Le plus gros kauri contient environ 255 m2 de bois, de quoi bâtir une maison entière !

Les premiers colons qui migrèrent de Polynésie orientale vers Aotearoa (le nom maori de la Nouvelle-Zélande) découvrirent des îles couvertes de forêts denses.

Dans la moitié septentrionale de l’île du Nord, des énormes kauris ont été vénérés comme des dieux par les Maoris.

Il reste deux survivants de ces géants encore debout, fort heureusement !

Tãne Mahuta

Veut dire « le Seigneur de la forêt » en maori. Il s’agit du plus grand kauri au monde.

Taille totale : 51,2 m

Hauteur du tronc : 17,68 m

Circonférence du tronc : 13,77 m

Volume du tronc : 244,5 m³

Âge : plus de 1200 ans

Te Matua Ngatere 

Signifie « le père de la forêt » en maori. Il est l’un des arbres les plus vieux du monde.

Taille totale : 29,9 m

Hauteur du tronc : 10,41 m

Circonférence du tronc : 16.41 m

Volume du tronc : 208,1 m³

Âge : estimé à 2000 ans

 

image

800 ans : le temps qu'il lui faut pour arriver à maturité.

2000 ans : Son âge à travers le temps

Description

 

Comme ce sont les arbres les plus hauts de leur environnement, ils émergent de la canopée.

Les premières branches apparaissent à 15/30 mètres de la base du tronc.

Les cônes

Ils sont particuliers, les écailles sont très réduites, les graines pas très exposées. Seules une à deux graines arrivent à maturité en développant une enveloppe colorée qui attire les oiseaux.

6/9 cm de diamètre

A maturité, les écailles tombent pour libérer les graines.

Les cônes femelles sont produits à partir de l’âge de 40 ans du kauri.

 

cône femelle Par Kahuroa — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1512710

 

Le tronc

Le tronc du kauri perd continuellement des morceaux d’écorce pour éviter que des plantes viennent s’y fixer avec leurs racines et y grimpent. Le tronc est comparable en diamètre à ceux des séquoias.

L’écorce

 

Par Tatiana Gerus — Flickr: Kauri bark (older tree), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17023635

 

L’écorce des jeunes rameaux est lisse et rougeâtre avec de légères crêtes. L’écorce qui tombe forme un énorme tas au pied de l’arbre contribuant à repousser les plantes concurrentes.

Les feuilles

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Agathis_australis#/media/Fichier:Young_kauri_leaves.jpg

 

Elles sont plates et épaisses, différentes des aiguilles des conifères. Elles sont persistantes, produisent une résine à odeur de térébenthine.

Hauteur de l’arbre : 30/50 mètres. Il faut 800 ans environ pour que l’arbre atteigne sa taille maximale.

La gomme de kauri

 

gomme de kauri non polie By ja:User:NEON / User:NEON_ja - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5653140

Elle suinte des arbres matures pour réparer les blessures ou la pourriture. La gomme est exploitée dès le milieu des années 1800, de grandes quantités de gomme de kauri sont alors extraites des marais du Northland et vendues à l’étranger pour être utilisées dans le vernis et le linoléum.

Utilisation traditionnelle

 

canoë de guerre (waka) By Earle, Augustus, 1793-1838 - Alexander Turnbull Library, URL [1], (Reference No. PUBL-0015-09). See also image description page at [2], Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2425571

Les Maoris utilisent la gomme de kauri pour ses vertus médicinales, pour allumer du feu, comme pigment, pour la mâcher comme un chewing-gum.

Ils mélangeaient la suie de la gomme brûlée avec de l'huile ou de la graisse et l'utilisaient dans les moko (tatouages ​​faciaux).

Le bois léger est idéal pour les canoës de guerre (waka) qui pouvaient atteindre 25 mètres de long, creusés dans des troncs de kauris à l’aide du feu et d’outils en pierre.

Déforestation/destruction

A l’arrivée des européens, la forêt néozélandaise ne couvrait que 53% des terres contre 78% à l’origine.

La déforestation s’accélère avec l’établissement de la colonie britannique en 1841.

La longueur et l’élasticité des troncs de kauri étaient parfaites pour les espars des bateaux. Les scieries à vapeur étaient installées le long des cours d’eau des régions riches en kauris. Les géants ont été pour la plus grande part, abattus.

Les forêts de kauris de nos jours sont réduites à quelques parcelles d’environ 7455 hectares. Les plus grands spécimens sont protégés par un bush très dense et inaccessible.

Ci-dessous des images anciennes : 

Te Mata Ngahere Par Auckland Museum, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=65775837

Un kauri qui vient d'être abattu, dans la région de Piha, photographié par Albert Percy Par Godber, Albert Percy, 1875-1949 — https://tiaki.natlib.govt.nz/#details=ecatalogue.293486, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68813465

Quatre hommes près de deux rondins de kauri dans la brousse à Piha. Pris par Albert Percy Godber, 1915-1916. Par Godber, Albert Percy, 1875-1949 — https://tiaki.natlib.govt.nz/#details=ecatalogue.135986, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=68715646

 

L’espèce est interdite d’abattage mais à présent, le nouveau fléau, c’est la maladie du dépérissement du kauri causé par le champignon phytophtora agathicida qui a été détecté dans les années 1970 et attaque les racines et endommage les tissus porteurs de nutriments jusqu’à la couronne. Les feuilles flétrissent, la canopée s’amenuise, les branches meurent, l’arbre succombe.

Il n’y a aucun remède.

Les forêts sont interdites au public afin d’éviter la propagation de la maladie.

 

("gomme de kauri") associée à une pourriture du collet du tronc inférieur. La lésion qui progresse s'étend latéralement et finit par anneler l'arbre.

Par Sonia — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11720767

Sources : Teara.gov.nz, wikipedia, le beau livre des arbres éditions Leduc

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