Pérou : Les décès liés aux protestations augmentent, mais la demande d'élections persiste
Publié le 20 Décembre 2022
Photo : ORAU Official
Au matin du 19 décembre, 25 personnes avaient trouvé la mort dans le cadre des manifestations, mais dans l'après-midi, une autre personne a été signalée morte à Arequipa.
Les manifestations au Pérou pour des élections générales anticipées se poursuivent malgré les 25 morts déjà enregistrés dans les manifestations et quelques annonces des autorités.
La principale revendication reste entre les mains du Congrès, qui verra le 20 décembre le réexamen du vote par lequel il a rejeté le projet d'avancer les élections à 2023.
C'est pourquoi l'Assemblée nationale des gouvernements régionaux (ANGR) a rappelé aujourd'hui au Parlement qu'il doit respecter l'approbation des élections à 2023 pour que la violence cesse.
"Nous réitérons notre position selon laquelle les élections doivent être avancées à 2023 et que le raccourcissement du mandat présidentiel doit être donné dans la même période, comme moyen efficace de sortir de la crise politique", ont-ils déclaré.
Protestations et décès
La demande se poursuit également dans les rues, où des manifestants de différentes régions du pays ont défilé pour le treizième jour consécutif pour demander que les élections soient avancées.
Des mobilisations sont signalées à Ucayali, où le Comando de Lucha de los Pueblos Indígenas défile dans les rues de Pucallpa, exigeant la fermeture du Congrès et des élections générales.
Photo : ORAU Official
Ainsi qu'à Cusco, Lima et Arequipa. Dans cette dernière région, le ministère public a confirmé la mort d'une personne à la suite d'affrontements avec la police dans l'après-midi du lundi 19 décembre.
Lundi matin, 25 personnes avaient perdu la vie dans le cadre des manifestations : 9 à Ayacucho, 6 à Apurímac, 3 à La Libertad, 3 à Junín, 3 à Cusco et 1 à Arequipa.
Selon un rapport du ministère de la Santé mis à jour à 8h00, 62 personnes restent hospitalisées et 295 autres sont sorties de l'hôpital.
Rapport sur les personnes tuées dans le cadre des manifestations : en haut (par région) et en bas (par nom de chaque victime). Photo : Minsa
Changements et enquête
Dans la soirée du dimanche 18 décembre, la présidente Dina Boluarte a réitéré dans plusieurs entretiens avec la presse qu'elle regrettait la mort de citoyens et a annoncé des mesures pour faire face à la crise.
Elle a déclaré qu'elle procéderait à certains changements au sein de son cabinet, à commencer par le Premier ministre Pedro Angulo. Le nouveau premier ministre, qui sera annoncé mardi, est quelqu'un qui connaît "le Pérou en profondeur", a-t-elle déclaré.
En ce qui concerne les décès survenus lors de manifestations, elle a indiqué qu'elle s'était coordonnée avec le commandement conjoint des forces armées afin que l'armée, et non les tribunaux ordinaires, enquête sur ces décès.
Cette annonce a suscité la controverse car, selon les experts, elle contreviendrait aux dispositions de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et de la Cour suprême de justice.
Carlos Rivera, avocat de l'IDL, a déclaré que la Cour suprême a statué en 2004 que les violations des droits de l'homme relèvent de la compétence exclusive du système de justice ordinaire (le bureau du procureur général et le pouvoir judiciaire).
Entre-temps, l'avocate Úrsula Indacochea a prévenu que si l'enquête devait se poursuivre devant des tribunaux militaires, il y aurait des conséquences pour l'État péruvien.
"En les emmenant devant des tribunaux militaires, le Pérou violerait le droit à un juge compétent. Si elle ne le fait pas, elle engagera sa responsabilité internationale", a-t-elle déclaré.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 19/12/2022
Muertos en protestas aumentan, pero clamor por elecciones persiste
Hasta la mañana de este 19 de diciembre, 25 personas habían fallecido en el contexto de las protestas; pero por la tarde, se conoció del deceso de otra persona, en Arequipa. Servindi, 19 de ...