Pérou : Arrêtez l'effusion de sang ! Plus de 20 morts engendrés par la militarisation

Publié le 16 Décembre 2022

Servindi, 16 décembre 2022 (en développement) Plus de 20 décès ont été causés par la militarisation du pays décrétée par le gouvernement de Dina Boluarte dans le but de réprimer la protestation des citoyens qui demandent la fermeture du Congrès et la convocation de nouvelles élections générales.

À ce stade, le gouvernement péruvien a perdu toute légitimité et l'indignation à l'égard du Congrès ne cesse de croître, avec de plus en plus de personnes blessées et tuées chaque jour.

Ce midi, la démission des ministres de l'éducation et de la culture du cabinet de Dina Boluarte a été annoncée.

Le Congrès a décidé de prolonger la législature actuelle jusqu'au 31 janvier et a discuté de l'avancement des élections, mais il a également inscrit à son ordre du jour certains projets de loi nuisibles, comme celui qui concerne les peuples autochtones  en isolement volontaire et en premier contact, PIACI.

Le Bureau du médiateur a annoncé le vendredi 16 qu'il avait déposé une plainte pénale auprès des procureurs spécialisés dans les droits de l'homme à Huamanga, Ayacucho.

L'objectif est de déterminer les responsabilités des violations graves qui ont affecté la vie et l'intégrité des personnes. Ils indiquent qu'ils procéderont à une supervision exhaustive des enquêtes afin d'éviter l'impunité.

De même, cinq avocats d'Ayacucho ont déposé une plainte pénale pour crimes contre l'humanité, qui comprend des vidéos, des photographies et d'autres preuves documentaires des attaques.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=18&v=3YY0MFDwuRk&feature=emb_title

Le Comité national de coordination des droits de l'homme (CNDDHH) a exigé que l'exécutif et le Congrès trouvent une solution urgente à la crise et mettent fin à la militarisation et à la violence contre les manifestants.

Dans une conférence de presse, il a fait valoir que faire descendre les forces armées dans les rues n'était pas la bonne mesure pour contrôler la situation, car elles ne sont pas préparées à l'ordre interne. 

La conséquence est la violence aveugle des forces armées et de la police lors des manifestations dans différentes parties du pays et le meurtre de citoyens par des armes à feu. 

Luis Villanueva, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs péruviens (CGTP), a exhorté le Congrès à avancer les élections à décembre 2023 et à se déclarer en mobilisation permanente. 

Il convient de noter que la CGTP - en tant que syndicat national - a mené jeudi 15 mobilisations ordonnées et pacifiques dans différentes parties du pays, tout comme les organisations indigènes de Loreto, Madre de Dios, Ucayali et de la selva  centrale. 

La représentante du Centre Fédéré de l'Université Catholique Pontificale du Pérou a exprimé son rejet de l'état d'urgence et a raconté comment il est utilisé pour réprimer arbitrairement les étudiants.

D'autre part, la Commission interaméricaine des droits de l'homme a annoncé qu'elle avait accepté une invitation formelle de l'État à visiter le pays.

La visite technique du Secrétariat exécutif aura lieu du 19 au 21 décembre et une deuxième visite du rapporteur pays aura lieu en janvier 2023.

Une sortie de crise

Les membres du Congrès Susel Paredes, Guillermo Bermejo et Ruth Luque, entre autres, ont convenu que la crise de légitimité du gouvernement actuel est si faible que la présidente Dina Boluarte doit démissionner.

Le gouvernement fallacieux de Manuel Merino a été démis de ses fonctions à cause de la mort de deux jeunes gens : Inti Sotelo et Brian Pintado, et le gouvernement actuel est politiquement responsable de plus de vingt décès.

La démission de Dina Boluarte laisserait place à un processus de transition dans lequel la présidence serait temporairement assurée par une personnalité indépendante qui susciterait la confiance du public. "Un Valentín Paniagua 2.0" a dit Bermejo.

Il ne pourrait en aucun cas s'agir de l'actuel président du Congrès de la République, José Williams Zapata, un militaire à la retraite, ancien chef du commandement conjoint des forces armées, et mis en cause pour certains dossiers douteux.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 16/12/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Mobilisation, #Militarisation, #Droits humains

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