Patrimoine culturel immatériel 2022 : Le tressage de la paille au Bélarus : art, artisanat et savoir-faire

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Le tressage de la paille et les pratiques artisanales faisant appel à la paille se trouvent sur l’ensemble du territoire du Bélarus.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’élément se concentrait surtout dans des zones rurales mais de nos jours, il se pratique également dans les villes. La plupart des artisans concernés vivent dans le nord, dans la région de Vitebsk et dans le nord-ouest du pays, dans la région de Grodno.

Le tressage est néanmoins pratiqué dans toutes les régions du Bélarus.

Des associations d’artisans ont été constituées dans toutes les grandes métropoles et la plupart dans de petites villes. Certains artisans vivent et travaillent dans les zones rurales dont les centres dédiés à l’artisanat les plus réputés sont les villages de Korovchin (région de Moguilev) et Gubichi (région de Gomel), dans certaines villes des districts de Jitkovitchi (région de Gomel) et de Liakhovitchi (région de Brest).

Les communautés du tressage de la paille sont constituées d’artisans à titre individuel, mais aussi de familles d’artisans dans lesquelles les savoir-faire nécessaires se transmettent depuis plusieurs générations.

Les maîtres reconnus pour leur expertise et leur talent obtiennent une certification et deviennent membres de l’Union Biélarussienne des maîtres. Certains ont reçu le titre d’artisan émérite de la République du Bélarus.

Certains maîtres enseignent le tressage de la paille aux enfants et adultes dans des établissements d’enseignement formel et non formel et dans des centres locaux et régionaux dédiés à l’artisanat.

Le tressage de la paille au Bélarus associe des connaissances, des savoir-faire et des techniques artistiques liés au traitement de la paille, aux notions associées à la valeur spirituelle et au symbolisme de cette matière et aux produits que l’on peut fabriquer avec elle.

Cette pratique artisanale traditionnelle est caractérisée par une grande variété de formes et de styles créés par de nombreuses générations de maîtres.

L’histoire du tressage de la paille remonte à plusieurs siècles.

Avec cette technique les artisans fabriquent des objets divers, fonctionnels (boîtes, paniers), des coiffes, des jouets, des accessoires.

Certains produits ont une valeur sacrée comme les couronnes tressées pour célébrer les récoltes ou les ornements de noël en forme de losange, les pawuks.

Les pawuks étaient pendus au plafond jusqu’aux prochaines récoltes, protégeant les membres du foyer contre le mal et les maladies.

Aujourd’hui, ils sont surtout utilisés comme objets décoratifs.

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Entre le XVIIe et le XIXe siècle, les maitres biélarussiens ont créé des pièces très complexes comme les Portes Saintes (conservées dans les musées).

Le tressage de la paille est une discipline qui demande une grande habileté afin d’exploiter l’immense potentiel expressif, le décor et la plastique de la paille en mobilisant les savoir-faire et les connaissances traditionnelles tout en les élargissant en faisant appel à de nouvelles méthodes et techniques artistiques.

La grande majorité des maîtres sont des femmes, les hommes sont moins nombreux (ils créent essentiellement des produits traditionnels en utilisant la technique ancienne du tressage en spirale, de gros contenants, des chapeaux pour homme, des masques rituels de noël).

Aujourd’hui, les connaissances et savoir-faire associés au tressage de la paille sont transmis de diverses manières. Dans les familles d’artisans, les anciens enseignent l’élément aux plus jeunes. Dans la plupart des cas la transmission se fait au moyen de cours et d’ateliers dans des établissements d’enseignement formel et non formel. Les enfants découvrent l’artisanat du tressage de la paille dans les différents centres dédiés à l’artisanat et à la culture populaire se trouvant dans toutes les régions du Bélarus.

Cet art fait partie intégrantes de la culture et de l’artisanat du Bélarus reflétant les vicissitudes de l’histoire sociale du peuple biélorussien, son caractère, ses particularités psychologiques et spirituelles.

Le système d’acquisition des connaissances et pratiques complexes associées à cet artisanat assure une fonction d’éducation esthétique et écologique auprès des enfants et des jeunes contribuant à l’identité locale et nationale, stimulant le goût artistique et l’intérêt pour l’histoire sociale.

VIDEO de l'Unesco Straw weaving in Belarus, art, craft and skills

Article de l'UNESCO