Patrimoine culturel immatériel 2022 : La sériciculture et la production traditionnelle de soie pour tissage
Publié le 16 Décembre 2022
Gravure de l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert, montrant les étapes de la sériciculture. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9riciculture#/media/Fichier:Planche_Soie.jpg
Nom de l’élément dans la langue et l'écriture des communautés concernées
- Afghanistan : تربیه کرم پیله، ابریشم بافی، د ورېښمو د چينچيو روزنه او د ورېښم اوبدلو صنعت
- Azerbaïdjan : Baramaçılıq, ipəkçilik və toxuculuq üçün ənənəvi ipək istehsalı
- République islamique d’Iran: Parvaresh-e kerm-e Abrīsham va Tolīd-e sonnatī-ye abrīsham barā-ye bāfandegī: پرورش کرم ابریشم و تولید سنتی ابریشم برای بافندگی
- Turquie : İpek böcekçiliği ve dokuma için ipeğin geleneksel üretimi
- Tadjikistan : Кирмакпарварӣ ва абрешимбофӣ
- Turkménistan : “Ýüpekçilik we dokmaçylykda ýüpek önümçiliginiň däpleri”
- Ouzbékistan: Pillachilik va to’qish uchun an’anaviy ipak tayyorlash
La sériciculture est largement pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde, plus particulièrement en Asie.
La soie et la sériciculture sont mondialement connues.
En Afghanistan, la sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage sont des activités largement pratiquées, elles sont le plus répandues néanmoins dans les provinces de Hérat, Balkh, Kunduz, Badakshtan, Djozdjan et Sar-é-Pol.
En Azerbaïdjan, la sauvegarde de la sériciculture et du tissage de la soie est assurée par les communautés concernées habitant les régions et villes tels que Shamakli, Zagatala, Gakh, Balaken, Ordubad, Bardo, Gandja, Sheki, Basaqal et Shusha. L’élément est considéré par de nombreux Azéris vivant à l’étranger comme faisant partie de leur identité culturelle.
La république islamique d’Iran peut se targuer du fait que l’élément est pratiqué dans la quasi-totalité des provinces du pays, notamment certaines provinces telles que le Khorasan Ravazin le Khorasan méridional, le Khorasan septentrional, le Golestan, le Gilan, le Mazandéran, le Qom, l’Ispahan, l’Azerbaïdjan oriental, l’Azerbaïdjan occidental, le Kerman et le Kurdistan.
En Turquie, l’élément est près présent dans tout le pays et la soie particulièrement cultivée dans les provinces de Bursa, Bilecik, Adapazari, Balikesir, Kocaeli, Edirne, Yalova, Eskisehir, Diyarbakir, Muglo, Izmir, Antalya, Bolu, Batman, Aydin et Ankara.
Au Tadjikistan, la tradition de la sériciculture et du filage de la soie est largement répandue dans 52 villes et districts de différentes régions, dont les villes de Khodjent, Ghafurov, Shahritus, Vakshu, Qobodiyan, et les districts de Vose, Jabbor Rasulav et Asht.
Au Turkménistan, l’élément est présent sur tout le territoire national surtout dans les provinces d’Akhal, Balkan, Dashoguz, Mary et Lebap.
En Ouzbékistan, l’activité de la sériciculture et le filage de la soie étaient largement développées dans les villes se trouvant sur la Route de la Soie, Ferghana, Samarkand, Shahrisybzn, Bukhara, Turkestan. Les actuels sériciculteurs, artisans et commerçants de la soie habitent principalement les régions de Ferghana, Andijan, Namangan, Samarcande, Navoï, Boukhara et Khorezm.
Dans tous les états soumissionnaires, la sériciculture et la production traditionnelle de la soie pour tissage englobent un ensemble de pratiques exercées par les communautés concernées, à savoir les connaissances, les savoir-faire et l’artisanat traditionnel en matière de culture des mûriers, d’élevage de vers à soie, de production de fils de soie à des fins de tissage.
Les agriculteurs cultivent les mûriers qui produisent des feuilles dont se nourrissent les vers, qui pondent des œufs de vers à soie.
Les communautés produisent ensuite la soie en réalisant le filage des fils de soie, tissent des tissus de soie et utilisent ces tissus dans l’artisanat.
La sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage sont l’expression d’une identité culturelle de tradition ancestrale et un symbole de cohésion sociale profondément ancrées dans les traditions de la Route de la soie.
Le commerce de la soie est une activité séculaire qui a permis de diffuser la culture de la soie et a contribué à l’améliorer, d’accéder à des conditions sanitaires et des sciences parmi les communautés des états soumissionnaires.
Dans chacun de ces pays, la soie symbolise la splendeur, l’élégance et le printemps.
Dans tous les états, les producteurs de soie sont souvent des villageois qui travaillent en étroite collaboration et organisent des cérémonies consacrées à la soie au moment de sa production.
Les principaux détenteurs et pratiquants de l’élément sont les sériciculteurs et les artisans tisseurs de soie, majoritairement des hommes.
Les communautés concernées sont quant à elles composées d’hommes et de femmes de tous âges.
La sauvegarde est assurée par les musées, les ONG, le secteur privé, les chercheurs, le grand public, au moyen de travaux, documents, recherches, promotions.
Les connaissances sont transmises par les maîtres à leurs apprentis dans le cadre de leurs activités, dans les familles elles sont transmises de génération en génération par la tradition orale, l’observation, l’imitation et la collaboration des aînés. De manière générale, les produits en soie sont portés à l’occasion de nombreux évènements, cérémonies, célébrations en rapport avec l’élément.
Celui-ci contribue à renforcer l’estime de soi et le lien avec le passé chez les individus concernés quel que soit leur genre, leur religion, leur origine ethnique et leur statut social.