Colombie : Le CRIC se félicite des pourparlers avec l'ELN et formule quelques recommandations

Publié le 28 Novembre 2022

21 novembre, 2022


DÉCLARATION PUBLIQUE À LA COMMUNAUTÉ NATIONALE ET INTERNATIONALE

Les (139) autorités traditionnelles du Conseil régional indigène du Cauca CRIC - NATIONAL appartenant à 11 peuples : Ampiuille, Polindara, Nasa, Misak, Epedara-Siapidara, Yanakuna, Totoroéz, Embera, Kokonuco, Kisgo et Inga célèbrent ensemble la volonté du gouvernement national dirigé par le président de la République de Colombie, le Dr Gustavo Francisco Petro Urrego. La reprise des pourparlers avec la guérilla de l'ELN à Caracas (Venezuela) est un acte symbolique immergé dans la sphère politique, sociale, territoriale et juridique qui représente la reconnaissance consciente des victimes du conflit armé interne.

D'un point de vue général, nous, les peuples indigènes, comprenons que l'obligation de l'État concernant les dialogues que l'institutionnalité entend développer avec les acteurs armés et en particulier avec l'ELN, doit garantir l'activation des mécanismes de dialogue direct entre les autorités indigènes et le gouvernement national, en incorporant les droits fondamentaux au dialogue social et à l'accord avec les peuples et communautés indigènes, les secteurs sociaux, populaires, syndicaux et étudiants du pays. En d'autres termes, l'annonce des Dialogues Humanitaires pour la Vie dans une Perspective de Paix, comme nous l'avons appelé au sein de nos communautés et territoires, est soumise au respect de la participation efficace et effective des organisations afin d'éviter l'existence d'une barrière de facteurs qui génèrent de la méfiance et de possibles conflits et que, au contraire, nous avancions dans la ratification d'un dialogue légitime et réciproque qui nous rassemble tous.

En outre, reconnaissant le degré de vulnérabilité des peuples autochtones dans le conflit armé, et considérant notre statut de sujets de protection spéciale, protégés par une législation spéciale, nous réitérons une fois de plus aux parlementaires Iván Cepeda, Maria José Pizarro et aux conseillers Alberto Castilla, Horacio Guerrero et Olga Lucia Silva, qui représenteront le gouvernement en tant que négociateurs à la table principale de négociation, adopter une politique d'État qui offre les garanties nécessaires aux systèmes de justice autochtones et établir des mécanismes de coordination interjuridictionnelle dans le cadre de la politique de paix (territoires ancestraux autochtones comme scénarios de dialogue, de paix et de coexistence et compétence préférentielle de la juridiction spéciale autochtone) pour mener à bien les processus d'harmonisation et de réconciliation communautaire et autres actions qui conduisent à la réglementation des droits et garanties des victimes appartenant aux peuples et communautés autochtones.
Dans l'interprétation de toutes les phases des Dialogues pour la paix totale, il est important de reconnaître le processus de réincorporation dans le respect de l'ordre constitutionnel et juridique et des expériences historiques des droits propres et ancestraux des peuples autochtones. Par conséquent, la conception et l'exécution de la voie du dialogue humanitaire dans la hiérarchisation des territoires, en ce qui concerne les peuples autochtones, doivent contenir une approche transversale qui respecte l'exercice des fonctions juridictionnelles des Autorités Ancestrales à travers la construction d'alternatives pratiques d'un programme spécial d'harmonisation pour la réincorporation afin de garantir le rétablissement de l'harmonie territoriale. Ceci devrait être lié à la consolidation d'une stratégie de communication pour diffuser les principes de non-discrimination raciale et ethnique des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants désengagés du conflit.

Nous exhortons les autres acteurs armés illégaux, qui hésitent encore à emprunter la voie de la paix totale, à répondre positivement à l'appel lancé par le gouvernement national et à adopter la déclaration populaire sur la reconnaissance du droit de l'homme à la paix au sein de l'État social de droit, afin de garantir que la mise en œuvre des accords impliquant les groupes illégaux de l'ELN rende possible le cessez-le-feu et leur incorporation à la vie civile.

Enfin, nous demandons instamment au Haut-Commissaire à la paix de garantir la vie juridique des organes chargés du suivi des nouveaux accords qui seront annexés à l'accord de paix signé en 2016. Le tout, sans porter atteinte aux attributions et aux fonctions des instances d'autonomie et de participation existantes.

DONNÉ LE VINGTIÈME (20E) JOUR DU MOIS DE NOVEMBRE 2022.

 

traduction caro d'un communiqué paru le 21/11/2022 sur le site du CRIC

 

https://www.cric-colombia.org/portal/cric-saluda-dialogos-con-el-eln-y-hace-algunas-recomendaciones/

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #CRIC, #La paix

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