Avec La Rojinegra : Pour comprendre la COMMUNE de 1871

Publié le 10 Décembre 2022

Pour comprendre la COMMUNE de 1871

Rappel des évènements de 1851 à 1871

HISTOIRE (à ne pas lire la nuit)

 

 

1851, 2 décembre

- Coup d’état militaire de Louis Napoléon Bonaparte

- Dissolution de l’Assemblée législative

- 80.000 soldats quadrillent Paris et écrasent la résistance. Plus d’un millier de victimes. Des dizaines de milliers d’arrestations dans toute la France, 26.000 condamnations (déportations en Guyane, en Algérie, bannissements, emprisonnements).

- Louis Napoléon devient Napoléon III (2e Empire)

1870

19 juillet  Guerre Franco-Prussienne

- Août : succession de défaites françaises : Devant l’urgence, on recrute à Paris des bataillons de Garde Nationale pour la défense de la ville (d’abord des bourgeois puis des artisans et ouvriers).

- 4 septembre :  - défaite française de Sedan

                         - Capture de Napoléon III

                         - Chute de l’Empire

- Proclamation de la République

- Installation à Paris d’un gouvernement dit de « défense nationale » dont le premier objectif en occupant l’Hôtel de ville est d’éviter le développement d’un mouvement révolutionnaire incontrôlable : on crie « Vive la République ! » par pure manœuvre politicienne.

- Pour ces députés autoproclamés ministres, il y a dans les murs un ennemi plus dangereux que les Prussiens, c’est le peuple. Ils se donnent comme président le général Trochu, un monarchiste.

- 5 septembre : Victor Hugo revient d’exil.

- 19 septembre : début du siège de Paris par les Prussiens.

- Il apparaît rapidement que le Gouvernement ne fait que préparer une capitulation et saboter toutes les tentatives de résistance :

- Aussi bien de Gambetta, qu’il a pourtant chargé d’organiser une armée en zone non-occupée, pour débloquer Paris et rejeter l’invasion prussienne.

Que celles des Parisiens qui ont afflué dans la Garde Nationale jusqu’au nombre de 200.000 hommes, sont armés et demandent une « sortie en masse ».

- On comprendra, après, que les manoeuvres des gouvernants de  septembre, dès le début ont eu un seul objectif : assurer la conservation de l’ordre social par tous les moyens -et d’abord par la victoire allemande, garante de stabilité.

1871, 19 janvier

Une sortie contre les Prussiens est organisée par le Général Trochu pour faire massacrer la Garde Nationale et pousser à la capitulation : bataille de Buzenval, 4070 morts.

****

Ainsi Bismarck avait sa 5e colonne à la tête du pouvoir civil et à la tête de l’armée de Paris.

- TROCHU après la commune se vantera d’avoir gagné du temps « jusqu’à la capitulation et la cession du territoire que la Prusse exigeait » (26 juin 1871).

- LE FLO, ministre de la guerre, reconnaîtra quand à lui « aucune tentative sérieuse de forcer les lignes ennemies n’a été faite ».

- J.FAVRE se vantera (1875) d’avoir livré Paris sans avoir été balayé par une insurrection.

*****

28 janvier

L’armistice est signé avec les Prussiens.

C’est évidemment un début de capitulation : alors les bataillons de la Garde Nationale commencent à se fédérer, à élire des délégués pour constituer un Comité Central et résister à la trahison qui vient.

Les Prussiens ont, d’accord avec le gouvernement, accordé 3 semaines d’armistice pour que des élections soient faites et donnent une Assemblée Nationale qui puisse statuer sur la capitulation exigée et les conditions (territoriales et financières).

Dans la Capitale, le sentiment général, jusque dans les beaux quartiers, c’est que PARIS A ETE VENDU.

8 février

Elections de la colère contre les traîtres : sur 43 députés à Paris, 30 sont des opposants au gouvernement. Le seul ministre à être élu est en 34e position.

En province, les grandes villes ont aussi voté à gauche mais les ruraux ont choisi les conservateurs et les monarchistes qui avaient promis la fin de la guerre et de la conscription.

Au total sur les 645 députés de l’Assemblée Nationale :

- Plus de 400 monarchistes

- Seulement 150 républicains, dont 110 de tendance gouvernementale et seulement 40 de gauche.

Après les élections du 8 février,

- Les possédants quittent la capitale en masse

- Les patrons ferment les ateliers

- Le chômage s’installe : la seule ressource, c’est les  sous de solde dans la Garde Nationale (que le gouvernement voudrait démobiliser)

Les Gardes nationaux des quartiers riches ont quitté Paris eux aussi, et ceux des quartiers populaires dominent désormais la Garde Nationale : les députés, la nouvelle assemblée les appellent lâches, fainéants, ivrognes, communistes, brigands, bandits, barbares bref, c’est LA CANAILLE !

Et la Garde Nationale, qui est le peuple en armes, proclame le  mars :

« Paris n’hésitera pas à se constituer en République indépendante s’il y est contraint par les Royalistes de l’Assemblée.

Les monarchistes ne désirent pas porter le chapeau de la capitulation et de l’abandon de l’Alsace-Lorraine : ils ont décidé de laisser cette lourde compromission à un républicain ; ils élisent donc THIERS à la tête de l’exécutif pour faire le travail…… » en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la France. »

La stratégie de THIERS sera de se maintenir au pouvoir, entre les monarchistes et la « canaille ». Pour sa carrière politique personnelle, il lui faut la paix à tout prix, même si les chances de mettre les Prussiens en déroute sont très bonnes.

-THIERS ordonne à Denfert Rochereau (sous peine de conseil de guerre) de cesser sa résistance à Belfort et de se rendre.

- THIERS sabote la conférence internationale de Londres, qui soutiendrait la France devant les exigences prussiennes, en se dépêchant de céder à Bismarck, Strasbourg et Metz.

- THIERS refuse tout débat à l’Assemblée Nationale sur la possibilité de reprendre le combat sous prétexte d’urgence absolue. Il a fait disparaître le rapport officiel sur l’état réel des forces armées à opposer aux Prussiens.

1er mars

La cession de l’Alsace et de Metz est ratifiée par l’Assemblée nationale (par 546 oui contre 107 non).

Entre-temps, les fédérés de la Garde Nationale ont proclamé :

- que la Garde Nationale ne se laisserait pas dissoudre

- qu’elle élirait elle-même ses officiers et refuserait tout chef imposé par le Gouvernement

- que la République ne pouvait être remise en question.

Dans la 1ère quinzaine de mars 1871, les provocations vont se multiplier, de la part des conservateurs qui proclament « Entre la canaille de Paris et nous, plus d’autre trait d’union que les boulets ».

- On nomme un général à la tête de la Garde Nationale

- On interdit 6 journaux

- On met fin a moratoire sur les loyers

- On réunit un conseil de guerre pour les meneurs des émeutes parisiennes contre la capitulation : 2 condamnations à mort

- L’Assemblée et le Gouvernement quittent Paris pour s’installer à Versailles où les Prussiens sont encore.

Toutes ces mesures visent à provoquer un soulèvement qu’il est prévu d’écraser de façon radicale :

Général Du Barail, 7/03 « PARIS est en proie à une de ces maladies qu’on est obligé de traiter avec ces pilules de fer qu’on nomme les boulets. »

Les possédants n’ont qu’une idée : retirer leurs armes aux prolétaires de Paris ; il n’y a pas de société possible avec une classe ouvrière capable de se défendre ! Bref « Aucun accommodement n’est possible avec ceux qui méconnaissent volontairement et criminellement les conditions de la paix sociale. » (Veuillot, journaliste catholique, le 8 mars).

18 mars

On envoie l’armée récupérer des canons mis en lieu sûr par les Parisiens à Montmartre : des pièces sans charges, mais qui symbolisaient le refus de la capitulation devant les Prussiens et la continuation de la résistance.

C’est la majorité royaliste qui a exigé de Thiers cette opération, comptant par là déclencher le conflit armé. Quand à Thiers, il pense qu’une action surprise accompagnée de rafles massives chez les Rouges évitera le soulèvement.

Mais la colère contre les « Capitulants » est telle que l’opération échoue : la population afflue, encercle la troupe. Les soldats reçoivent l’ordre de tirer et refusent : CROSSE EN L’AIR ! Ils arrêtent leurs officiers et donnent leurs armes aux Parisiens. Sans l’avoir prévu, dans tous les quartiers, Paris s’est soulevé.

Thiers panique et s’enfuit à Versailles, il ordonne à l’armée de se replier aussi, et aux administrations.

Le Comité Central des Fédérés se retrouve au gouvernement malgré lui, à l’Hôtel de ville qui a été abandonné lui aussi.

De nombreux écrivains et intellectuels rejoignent les possédants et rivalisent de dégoût pour la « canaille » avec ses faces « stupides et abjectes ». C’est le « retour à la barbarie », la société « livrée à la bêtise et à la férocité ». Ils quittent Paris avec Thiers, scandalisés de voir les gueux des faubourgs « fouler notre boulevard ».

2eme quinzaine de mars

Le temps de reprendre en main l’armée, et pour éviter que les Parisiens marchent sur Versailles, Thiers laisse entendre que l’Assemblée admet finalement :

- La prolongation du moratoire pour les loyers

- Le maintien de la Garde Nationale

- L’élection d’une municipalité parisienne

- Un « pardon » pour les « égarés » du 18 mars.

Le Comité Central des Fédérés fixe les élections au 26 mars.

Le soulagement à Paris est général, les bataillons fédérés défilent crosse en l’air aux cris de

« PLUS DE GUERRE CIVILE ! »

« VIVE LE TRAVAIL ! »

« VIVE LA PAIX ! »

28 mars

Les résultats du vote sont proclamés à l’Hôtel de ville. C’est le début de la COMMUNE proprement dite : Paris est gouverné par ses élus.

Le drapeau rouge est adopté, « couleur de l’égalité sociale ».

2 avril

Le canon tonne !

Les Versaillais, à la stupeur générale, attaquent !4

​​​​​​​AVRIL-MAI 1871

Il faudra 2 mois aux 170.000 hommes de Versailles pour venir à bout des bataillons Fédérés de la Commune.

Le 21 mais ils pénètrent dans Paris, c’est le début de la Semaine Sanglante, THIERS proclame : « L’expiation sera complète ».

- 170.000 Parisiens sont fusillés en exécutions sommaires, selon les chiffres de la justice militaire…..mais 250.000 à 300.000 selon les historiens.

- 38.568 prisonniers arrivent à Versailles (des centaines ont été massacrés en route notamment par le Général Galliffet….)

Les tribunaux militaires fonctionnèrent au mépris des règles les plus élémentaires du droit et même des règlements militaires, en montrant une haine hystérique envers les accusés, l’Insurrection étant réduite à un immense crime de Droit commun.

Il en résulte plusieurs centaines de condamnations à mort et aux travaux forcés à perpétuité, des milliers de déportations en Nouvelle Calédonier et des milliers de peines de prison.

8 juin 1871

« NOUS AVONS REMPORTE UNE VICTOIRE IMMENSE, UNE DES PLUS GRANDES VICTOIRES QUE L’ORDRE SOCIAL ET LA CIVILISATION AIENT JAMAIS REMPORTEES. « A.THIERS

 

« L’ordre » est rétabli ; la menace sociale surgie le 4 septembre est enfin écartée. Dans leur correspondance privée, dans leurs déclarations après la victoire, dans les souvenirs qu’ils ont publiés quelques années après, les partisans de l » Ordre » mettent bas les masques :

« J’avais plus peur des Parisiens que des Prussiens pendant le siège et je maintenais les ouvriers dans les ateliers en leur faisant fondre des canons pour la Défense Nationale) ». Dorian, industriel de l’armement (déclaration devant la Commission d’Enquête sur le 4 septembre)

Heureusement, après le 18 mars, l’occupant prussien était toujours là :

« A Charenton, nous respirâmes librement en voyant les casques à pointe « 

Général Du Barail

(On comprend que ce Monsieur ait continué une belle carrière et soit devenu 2 ans après…..Ministre de la Guerre !).

 

PEUT-ON GARDER UNE RUE « THIERS » ?

 

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/14/PereDuchesneIllustre4_1_0.png?uselang=fr

 

Qui était Adolphe Thiers ?

 

On pourrait faire confiance à Victor Hugo….

« C’est le petit homme à l’état complet. Beaucoup de vulgarité naturelle. Par-dessus-tout, de l’aplomb et un cœur étroit. » (Victor Hugo, dans « choses vues »)

…….mais revenons sur la carrière du personnage.

  • 1797 : Naissance à Marseille.
  • 1834 : Sous Louis Philippe, Thiers est ministres de l’intérieur.

En avril, les Canuts, tisserands de la Croix-Rousse à Lyon, protestent contre des baisses de salaires.

Quand l’armée occupe la ville et tire sur la foule désarmée, la Grève devient insurrection républicaine.

Thiers envoie ses instructions au Préfet de Lyon : face aux canuts, « NE RECULER DEVANT AUCUN MOYEN DE DESTRUCTION ».

Après 6 jours de combat, 12.000 soldats ont repris la ville, faisant 600 morts (et 10.000 prisonniers qui seront condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison).

Le 13 avril, l’émeute lyonnaise s’étend à Paris.

Le mouvement est écrasé par Thiers.

Rue Transnonain, pour un coup de feu parti d’un immeuble, 12 habitants sont massacrés, hommes, femmes et enfants. Honoré Daumier réalise une lithographie sur cette tuerie et les exemplaires au tirage seront saisis par la police, bien que la censure n’ait pu l’interdire, les atrocités montrées étant strictement véridiques.

  • 1852 -1870 : sous le 2e Empire, Thiers est écarté et après la chute de Napoléon III, à 73 ans, il n’a d’autre objectif que de revenir à la tête du pouvoir.
  • Septembre 1870 : Thiers refuse d’entrer dans le Gouvernement de la Défense Nationale, pour ne pas se compromettre dans la capitulation, dont il est pourtant l’organisateur obstiné.

Dans ses entrevues officieuses avec Bismarck, il prend l’initiative de céder aux Prussiens, Strasbourg et Metz.

  • Octobre 1870 : Thiers fait tout pour éviter l’attaque sur Paris de Gambetta, qui a rassemblé une armée de 100.000 hommes sur la Loire et qui est prêt, fin octobre, à bousculer les Prussiens, avec de bonnes chances de les mettre en déroute.

Mais une victoire française ruinerait les plans de carrière de Thiers. Ce n’est pas pour rien qu’en privé Bismarck l’appelle avec mépris « notre petit ami Thiers ».

  • 28 février 1871 : armistice signé par le gouvernement
  • 17 février 1871 : THIERS est nommé chef du pouvoir exécutif par l’Assemblée nouvellement élue (à large majorité monarchiste).

THIERS répète que « l’armée est détruite » pour qu’on passe sans tarder de l’Armistice à la Capitulation.

THIERS ordonne à Denfert Rochereau de capituler à Belfort, sous peine de conseil de guerre.

  • 21 février 1871 : THIERS rejette la « conférence des Neutres » à Londres, qui voudrait appuyer la France contre la Prusse.

THIERS interdit la publication du rapport officiel sur les ressources militaires de la France, parce que ce dernier établit que les Prussiens pourraient être chassés.

  • 28 février 1871 : THIERS empêche le moindre débat à l’Assemblée Nationale (à Bordeaux) et le vote immédiat sur la capitulation est imposé.
  • 1er mars 1871 : CAPITULATION et cession de l’Alsace et Metz.

Défilé triomphal des Prussiens aux Champs Elysées.

Après la Commune, le 8 juin 1871, s’adressant à l’Assemblée, THIERS proclame

« Souvenez-vous du 1er mars à Bordeaux :

Vous avez songé qu’à une chose, vous n’avez voulu qu’une chose, vous n’avez pensé qu’à une chose : ôter la France des mains de certains républicains ! »

C’est pour cela que le 2 avril à Versailles, Thiers lance l’attaque contre le peuple de Paris, avec les 170.000 soldats dont Bismarck l’a autorisé à disposer, spécialement pour cette bonne cause.

C’est pour cela que seront exécutés dans les rues, 17.000 Parisiens (chiffre des autorités militaires)…..ou peut-être le double.

C’est pour cela que près de 40.000 prisonniers seront conduits à Versailles, parqués dans les dépendances du château et gardés sous le feu des mitrailleuses.

C’est pour cela que des milliers de Communards seront déportés dans les bagnes de Nouvelle Calédonie où beaucoup mourront de maladie, de misère et de désespoir.

« Le sol de Paris est jonché de cadavres :

Ce spectacle affreux servira de leçon « 

A.THIERS circulaire du 26 mai 1871

 

"CES GENS-LÀ, JE LES AI COMBATTUS TOUTE MA VIE

EN 1834 COMME EN 1871"

A. THIERS 7 octobre 1872

 

A côté de ce personnage odieux, les Pinochet d’hier et les Khadafi d’aujourd’hui font presque pâle figure.

Pour une trahison et des crimes analogues, Pétain a été condamné à mort et frappé d’indignité nationale.

En Espagne, toutes les rues et places au nom du général Franco ont été débaptisées.

BALAYONS DEVANT NOTRE PORTE !

Ce THIERS dont Ch.Pomaré, ministre de l’intérieur de Pétain en juin 1940 a fait l’éloge dans le livre « THIERS, UN VRAI CHEF D’ETAT «  (1944) nous le considérons, nous, comme la caricature de politicien opportuniste et sans scrupule.

Nous considérons comme un affront qu’une rue THIERS puisse encore exister à Saint-Gaudens.

Nous proposons que la rue THIERS soit renommée rue LOUISE MICHEL, en hommage à cette institutrice combattante de a Commune, déportée en Nouvelle Calédonie sous le matricule 2182, défenseur infatigable des travailleurs et des pauvres, ennemie de toutes les oppressions.

 

POURQUOI HONORER

Louise Michel

1830 -1905

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Louise_Michel?uselang=fr#/media/File:Louise_Michel.jpg

 

La vie de Louise Michel fut remplie par un engagement et à un combat permanent pour l’émancipation des individus.

Institutrice, elle crée sa propre école en 1853, elle développe des méthodes pédagogiques et d’éducation visant l’épanouissement des enfants, favorisant la création et, surtout, accessible aux filles.

Militante infatigable, elle revendique sans cesse l’égalité des hommes et des femmes.

Elle écrit des poèmes, collabore à des journaux d’opposition, fréquente les réunions publiques.

 

Peinture de Jules Girardet représentant  Louise Michel à Satory ; elle y est présentée haranguant des communards.

 

 

Elle participe activement à la Commune de Paris :

  • Ambulancière, garde au 61e bataillon de Montmartre et combattante : le 22 janvier, en habit de garde nationale, elle fait feu sur l’Hôtel de Ville.
  • Les 17 et 18 mars, elle participe activement à l’affaire des canons de la garde nationale sur la butte Montmartre.
  • En avril-mai, lors des assauts versaillais contre la Commune, elle participe aux batailles de Clamart, Issy-les-Moulineaux, Neuilly.
  • Sur la barricade de Clignancourt, en mai, elle participe au combat de rue dans lequel elle tire ses derniers coups de feu.
  • Propagandiste, elle anime le Club de la révolution, le comité de vigilance du XVIIIe arrondissement, que dirige aussi Théophile Ferré, elle fait partie de la frange des communards la plus révolutionnaire.

Faite prisonnière lors de l’écrasement de la commune, elle assiste aux exécutions.

Comme femme, elle échappe à la peine de mort. Elle est condamnée le 16 décembre 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée. Ayant vu mourir tout ses amis et surtout Ferré, elle réclame la mort au tribunal.

 

Louise Michel à Nouméa 

 

Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1873, Louise Michel date de cette époque son adhésion à l’anarchie, fidèle alors à son idéal, elle doit subir les injustices de ses gardes et de l’administration, elle s’emploie malgré cela à l’instruction des Canaques et les soutient dans leur révolte contre les colons. Révolte noyée dans le sang ou plutôt, dans les cendres puisque pour en finir avec les insurgés, l’administration de la colonie fait mettre le feu à la forêt où se cachent les insurgés.

Figure légendaire du mouvement ouvrier, porte-drapeau de l’anarchisme, elle fait se déplacer les foules.

Militante infatigable, ses conférences en France, en Algérie, en Angleterre, en Belgique et en Hollande se comptent par milliers.

En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres. A a la suite de la manifestation contre le chômage de Paris (1883) elle est condamnée à six ans de prison pour pillage ; devant le tribunal, une fois encore Louise Michel utilise le banc des accusés comme une tribune politique.

De 1890 à 1895, Louise Michel est à Londres où elle gère une école libertaire. Rentrée en France, elle reprend ses tournées de propagande. Elle meurt au cours de l’une d’elles à Marseille.

Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation et tous les ans jusqu’en 1916 un cortège se rendra sur sa tombe.

La vie de Louise Michel est une vie de militante, elle laisse peu d’écrits théoriques (beaucoup de poèmes), mais, par contre, sa vie est un exemple de lutte sans compromission avec les oppressions et pour la liberté.

C’est pour cela qu’il est aujourd’hui important de connaître et de faire connaître la vie de Louise Michel.

Les 3 documents précédents :

  • Pour comprendre la Commune de Paris
  • Peut-on garder une rue Thiers ?
  • Pourquoi honorer Louise Michel ?

……ont été distribués à Saint Gaudens (31) en juin 2011 à l’occasion du 140e anniversaire de la Commune de Paris, à l’initiative du Groupe Nosotros.

Une pétition a été signée par plusieurs centaines de personnes pour que la rue Thiers soit renommée « Louise Michel ».

Sans doute les électeurs n’avaient-ils pas lu l’avertissement suivant (du 25/03/1871) :

 

« CITOYENS,


Notre mission est terminée ; nous allons céder la place dans votre Hôtel-de-Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers.
Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré.
Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.

CITOYENS,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant de votre propre vie, souffrant des mêmes maux.
Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables.
Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.
Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs de connaître leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter.
Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres. »

— Hôtel-de-Ville, 25 mars 1871. Le Comité central de la Garde nationale.
AVOINE fils, Ant. ARNAUD, G. ARNOLD, ASSI, ANDIGNOUX, BOUIT, J. BERGERET, BABICK, BAROUT, BILLIORAY, BOURSIER, BLANCHET, CASTIONI, CHOUTEAU, C. DUPONT, FABRE, FERRAT, FLEURY, FOUGERET, C. GAUDIER, GOUHIER, H. GERESME, GRELIER, GROLARD, JOSSELIN, F. JOURDE, LEVALETTE, H. FORTUNÉ, MALJOURNAL, E. MOREAU, MORTIER, PRUDHOMME, ROUSSEAU, RANVIER, VARLIN1,2,

La Commune est en lutte

 

Avril-mai 1871. Rue de la Bonne. Pièce d'artillerie qui paraît avoir été placée rue de la Bonne et semble avoir été dirigée vers le nord. 20528-2 © Bibliothèque Historique de la Ville de Paris L'histgeobox

 

Sans doute, mon amour, on n'a pas eu de chance
Il y avait la guerre
Et nous avions vingt ans
L'hiver de 70 fut hiver de souffrance
Et pire est la misère
En ce nouveau printemps...
Les lilas vont fleurir les hauteurs de Belleville
Les versants de la Butte
Et le Bois de Meudon...
Nous irons les cueillir en des temps plus faciles...
 

Refrain
La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...

Nous avons entendu la voix des camarades :
"Les Versaillais infâmes
Approchent de Paris..."
Tu m'as dit : "Avec toi, je vais aux barricades
La place d'une femme
Est près de son mari..."
Quand le premier de nous est tombé sur les pierres
En dernière culbute
Une balle en plein front
Sur lui, tu t'es penchée pour fermer ses paupières...
 

La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...

Ouvriers, paysans, unissons nos colères
Malheur à qui nous vole
En nous avilissant...
Nous voulons le respect et de justes salaires
Et le seuil des écoles
Ouvert à nos enfants...
Nos parents ne savaient ni lire ni écrire
On les traitait de brutes
Ils acceptaient l'affront...
L'Égalité, la vraie, est à qui la désire...
 

La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...

Les valets des tyrans étaient en plus grand nombre
Il a fallu nous rendre
On va nous fusiller
Mais notre cri d'espoir qui va jaillir de l'ombre
Le monde va l'entendre
Et ne plus l'oublier...
Soldats, obéissez aux ordres de vos maîtres
Que l'on nous exécute
En nous visant au coeur
De notre sang versé, la Liberté va naître...
 

La Commune est en lutte
Et nous sommes vainqueurs...

La commune est en lutte

Cette chanson de Jean-Roger Caussimon a été écrite pour le film Le juge et l’assassin (1976).

Caussimon a dit qu’il n’était pas un grand poète, « seulement un facteur de chansons »….

En tout cas, cette chanson récente évoque avec force les espoirs des « communeux* » et leurs exigences de dignité.

*A l’époque de la Commune, ce terme est bien plus employé que celui de « communards » plus tardif….Mais de toutes façons les deux appellations sont nettement méprisantes au départ, l’une et l’autre viennent à l’origine du « parti de l’ordre » et désignent des émeutiers alcooliques, pillards et incendiaires, voire sanguinaires et aliénés.

Mais ça n’impressionne pas la canaille, qui a revendiqué les mots et les assume !

Garder la mémoire avec La Rojinegra

Rédigé par caroleone

Publié dans #Devoir de mémoire, #Avec la Rojinegra, #Chanson non crétinisante

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