Mexique : Communiqué de presse du processus d'articulation de la Sierra de Santa Marta, des organisations et des collectifs de Veracruz dans le cadre de l'action globale contre la militarisation et la guerre capitaliste et patriarcale

Publié le 14 Octobre 2022

13 OCTOBRE 2022

ACTION MONDIALE CONTRE LA MILITARISATION ET LA GUERRE CAPITALISTE ET PATRIARCALE CONTRE LES PEUPLES DU MEXIQUE ET DU MONDE ENTIER, ENVERS L'EZLN ET LES COMMUNAUTÉS ZAPATISTES ET LES PEUPLES ORIGINAIRES DU MEXIQUE? APPELÉ PAR LE CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 12 OCTOBRE 2022

Comme le processus d'articulation de la Sierra de Santa Marta et du mouvement indigène régional pour la défense et le respect pour la Vie, intégré au Congrès national indigène, le Centre des droits de l'homme Bety Cariño pour les peuples du sud de Veracruz, la Résistance civile contre les tarifs élevés de l'électricité dans le sud de Veracruz - zone Sierra et d'autres organisations alliées dans le sud de Veracruz comme l'Association des producteurs écologiques (APETAC), le collectif "Mères à la recherche de Belén González", le collectif "Unis par amour pour toi", le Centre des droits de l'homme Josefa Ortiz, et d'autres, nous marchons aujourd'hui, 12 octobre 2022, pour manifester notre répudiation de toute violence capitaliste patriarcale dans le monde et dans notre pays :
Cette date marque le début de la résistance des peuples indigènes contre le plus grand génocide de l'histoire, à savoir la conquête de l'Amérique. En tant que Congrès National Indigène, nous célébrons aujourd'hui le 26e anniversaire de notre fondation et, comme il y a 530 ans, les grandes puissances qui dominent notre planète, avec le soutien de la quasi-totalité des gouvernements des États-nations, continuent de se disputer les richesses de nos territoires et de les exploiter pour générer leurs incalculables profits sans se soucier des millions de morts, de blessés, de disparus, d'emprisonnés, d'appauvris et du désastre environnemental qu'ils provoquent dans le monde.

Nous parlons de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, de la Turquie contre le peuple kurde, d'Israël contre la Palestine et d'autres guerres déclarées, mais aussi de la guerre contre le peuple mexicain, contre le peuple zapatiste et contre les peuples indigènes dans tout le pays, à travers les cartels du crime organisé et la militarisation du pays. Il est déjà clair pour nous que l'État mexicain protège l'armée et la marine totalement infiltrées par le crime organisé, coupables de tant de violations des droits de l'homme, dont la disparition des 43 normalistas d'Ayotzinapan et des jeunes "soulevés" à Coatzacoalcos juste un an plus tard.

Au Chiapas, nos frères et sœurs zapatistes sont assiégés en permanence par les groupes paramilitaires du crime organisé ; de nombreuses communautés du Chiapas doivent à nouveau se réfugier dans les montagnes et les massacres continuent comme le 29 septembre à Chenalho. Mais l'État ne fait rien ; au contraire, là où le peuple a réussi ces dernières années, au milieu d'une violence généralisée, à protéger ses territoires en paix avec ses patrouilles communautaires autonomes comme la communauté nahua d'Ostula, sur la côte du Michoacán, le mauvais gouvernement veut démanteler cette garde communautaire, montrant clairement qu'il n'est pas intéressé par la paix mais par le contrôle des territoires pour garantir les intérêts des puissants de la triade maudite des méga-entreprises, des gouvernements et des narcotrafiquants.

Comment est-il possible qu'un organe de sécurité publique tel que la Garde nationale, censé avoir été créé pour garantir la sécurité de tous les Mexicains, soit devenu une partie du ministère de la Défense nationale, qui s'est caractérisé tout au long de l'histoire par de graves violations des droits de l'homme en toute impunité et sans avoir à rendre de comptes, et que les organes militaires se voient accorder un pouvoir économique toujours plus grand, mettant davantage en danger la population et en particulier les défenseurs des droits de l'homme et les défenseurs du territoire ? Le Mexique est devenu le premier pays au monde pour l'assassinat des défenseurs de la terre mère, en toute impunité, ainsi que des journalistes engagés dans la recherche de la vérité. Ils assassinent même les mères de jeunes gens qui ont disparu, comme dans le cas récent d'Esmeralda Gallardo à Puebla.

¡BASTA YA! YA ¡BASTA

ASSEZ DE FEMINICIDES ! NI UNE DE PLUS ! NOUS VOULONS LA PAIX! NOUS VOULONS LA JUSTICE !

 

Dans tout le pays, les peuples autochtones continuent de lutter pour défendre leurs territoires contre l'imposition de méga-projets qui violent leurs droits à l'autonomie et à l'autodétermination, détruisent la nature, polluent l'eau, la terre et l'air, contribuent de manière drastique au réchauffement climatique et augmentent les maladies graves alors que les services de santé publique ne cessent de se dégrader ; elles détruisent nos cultures, génèrent une augmentation de l'insécurité, de l'alcoolisme, de la toxicomanie chez les jeunes, de la prostitution, du trafic de migrants et de la violence à l'égard des femmes, sans aucun bénéfice pour nous, les citoyens.

Peut-être que les parcs industriels prévus dans le corridor interocéanique génèreront un peu d'emploi, presque en esclavage et en violation totale des droits du travail comme nous le voyons déjà, et qui seront principalement destinés aux frères et sœurs migrants d'Amérique centrale comme l'exige le gouvernement des États-Unis pour qu'ils n'aillent pas les déranger à la frontière nord ; mais ils détruiront les quelques eaux propres, rares en soi, qui restent dans ce sud de Veracruz. Nous continuons à affirmer qu'UNE AUTRE ECONOMIE POUR LE PEUPLE ET NON POUR LES MEGA ENTREPRISES EST POSSIBLE !

Dans notre Sierra de Santa Marta, les paysans Nuntajiyi, Nahua et métis continuent à s'organiser dans notre Mouvement régional indigène pour la défense et le respect de la vie. Nous n'autoriserons pas l'exploitation minière.

Nous ne permettrons pas l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures comme l'ont démontré les communautés d'Amamaloya, de San Pedrito et de Mirador Saltillo en février de cette année 2022 lorsqu'elles ont chassé les travailleurs de l'entreprise COMESA de leurs territoires. Nous ne permettrons plus la dépossession de nos eaux et nous ne permettrons pas l'imposition du PLEIN DOMAINE, qui serait la privatisation de nos ejidos et de nos terres communales. Nous continuerons à défendre nos territoires terrestres et maritimes. Nous nous opposons aux consultations truquées du mauvais gouvernement et déclarons que nos procès-verbaux d'assemblées sont des actes d'autoconsultation en accord avec nos us et coutumes et nos droits en tant que peuples indigènes. Nous nous opposons à la déclaration d'une réserve de récifs parce que nous savons qu'il s'agit d'une pure imposture institutionnelle, mais nous déclarons que, en tant que peuples indigènes, nous prendrons résolument soin de notre territoire et nous ne permettrons pas qu'ils dépossèdent, envahissent et polluent ce qui nous appartient, la subsistance de nos vies et l'espoir d'une vie meilleure pour notre avenir.

NOUS CONTINUERONS À PRENDRE SOIN DE NOS TERRITOIRES, NOTRE SÉCURITÉ, NOS CULTURES, NOS DROITS ET NOS VIES !
 

Et nous continuerons à nous battre avec de nombreuses organisations au niveau national pour la reconnaissance de l'accès à l'électricité comme un droit humain et pour des tarifs d'électricité équitables. Le 27 septembre, nous nous sommes mobilisés à Mexico où nous avons demandé une audience au président de la république pour reprendre le dialogue ultérieur avec le directeur général de la CFE et les commissions énergétiques du Congrès. Nous n'abandonnerons pas notre résistance civile contre les tarifs élevés de l'électricité tant que nos demandes ne seront pas satisfaites et nous attendons de la CFE au niveau régional qu'elle respecte les récents accords sur la maintenance de nos lignes électriques.

NOTRE LUTTE EST POUR LA VIE !
FIN DE LA GUERRE, PAIX DANS LE MONDE, PAIX AU MEXIQUE !
RESPECT DU MOUVEMENT ZAPATISTE ET DES PEUPLES AUTOCHTONES DU MEXIQUE.

Proceso de Articulación de la Sierra de Santa Marta, Movimiento Regional Indígena en Defensa y Respeto por la Vida, Centro de Derechos Humanos de los pueblos del Sur de Veracruz Bety Cariño, Resistencia Civil contra las altas tarifas de luz del Sur de Veracruz- zona sierra, Asociación de productores ecologistas (APETAC), Colectivo "Madres en búsqueda Belén González", Colectivo "Unidos por amor a ti", Centro de derechos humanos Josefa Ortiz.

 Traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CNI le 13/10/2022

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