La Colombie approuve l'accord d'Escazu !

Publié le 12 Octobre 2022

Chambre des représentants de Colombie.

Le Congrès de la République de Colombie a approuvé lundi 10 octobre la ratification de l'Accord d'Escazú lors d'un quatrième et dernier débat et il passe maintenant à la sanction présidentielle.

Le président Gustavo Petro a célébré la nouvelle sur son compte Twitter, félicitant "le Congrès et la société colombienne" d'avoir approuvé ce traité qui "vise à protéger l'environnement et les écologistes".
Susana Muhammad, ministre de l'environnement, a déclaré qu'"en 63 jours, nous avons réalisé ce qui n'avait pas été réalisé en trois ans", et que "non seulement cela génère une meilleure norme démocratique dans les décisions environnementales, mais cela donne également du pouvoir politique aux citoyens".

À partir de demain, "le processus de mise en œuvre commence tandis que la Cour constitutionnelle procède à la ratification de l'accord", a ajouté Mme Muhammad.

Le portefeuille environnemental prévoit cinq voies pour la mise en œuvre de l'accord, dont une stratégie d'accompagnement des défenseurs de l'environnement et un système d'information sur les conflits socio-environnementaux.

L'approbation a été obtenue avec 121 voix pour et une voix contre au cours d'une séance qui a duré plus de deux heures et demie, et dont plusieurs partis opposés à la décision, principalement du Centre démocratique, étaient absents.

Escazú

L'"Accord régional sur l'accès à l'information, la participation du public et l'accès à la justice en matière d'environnement en Amérique latine et dans les Caraïbes" ou Accord d'Escazu a été ratifié par treize pays.

La Colombie deviendrait le 14e pays à ratifier l'accord, qui est entré en vigueur en avril 2022, lors de la Journée internationale de la Terre, célébrée le 22 avril.

Il s'agit du premier accord signé au niveau mondial visant à protéger les défenseurs de l'environnement, un traité important pour l'Amérique latine, la région la plus meurtrière en matière de défense de l'environnement, selon Global Witness.

Outre la protection des écologistes, l'accord d'Escazú vise à assurer une meilleure mise en œuvre des politiques environnementales, à garantir les droits environnementaux et à préserver la biodiversité en période de crise climatique.

À ce jour, l'accord d'Escazu a été ratifié par Antigua-et-Barbuda, l'Argentine, la Bolivie, l'Équateur, la Guyane, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, l'Uruguay et le Chili.

Pour la Colombie, l'accord d'Escazu est un instrument clé qui lui permettra de surmonter les ambiguïtés actuelles de la législation environnementale et de disposer d'un cadre juridique unifié et normalisé fournissant des règles claires à tous les acteurs nationaux.

Opposants

Les opposants à l'accord affirment que l'accord d'Escazú permet aux organisations internationales de s'immiscer dans les affaires environnementales internes du pays, qui, selon eux, relèvent de la compétence nationale.

Les parlementaires de droite considèrent également que certains risques pourraient être générés pour la souveraineté du pays sur ses territoires.

L'ensemble du Centre démocratique s'est prononcé contre l'accord. La principale critique est qu'elle pourrait affecter le secteur productif à tous les niveaux et la confiance des investisseurs. 

"Après une étude juridique et politique approfondie de l'accord, notre groupe estime qu'Escazú signifie la perte de la souveraineté de la Colombie, car il s'agit d'un accord qui suppose la prévalence du droit international sur l'ordre interne", a déclaré le groupe.

En effet, lors du débat en plénière de la Chambre, les bancs du Centre démocratique et du Cambio Radical se sont retirés.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 11/10/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Accord d'Escazú, #Environnement

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article