Pérou : Loreto : les communautés subissent trois déversements en moins de deux semaines
Publié le 25 Septembre 2022
Image de la dernière des trois marées noires signalées à Loreto au cours des deux dernières semaines. Photo : Cuencas Sagradas
Les autorités autochtones dénoncent l'absence de réponse rapide pour contenir les déversements et fournir une aide humanitaire aux familles qui ont été touchées par la contamination.
Servindi, 23 septembre, 2022 - En moins de deux semaines, entre le 10 et le 22 septembre, trois marées noires ont été signalées à Loreto, affectant la vie des habitants des communautés indigènes.
Malgré les appels répétés des autorités et des chefs indigènes, le confinement de ces déversements et l'acheminement de l'aide humanitaire vers les zones touchées sont lents, voire inexistants.
Premier déversement signalé
Le premier des trois déversements signalés s'est produit le 16 septembre, au kilomètre 42 de la section I de l'oléoduc Norperuano (ONP).
Selon l'Agence d'évaluation et de surveillance de l'environnement (OEFA), cette marée noire a jusqu'à présent contaminé plus de 848 000 mètres carrés de plans d'eau.
Le pétrole brut s'est écoulé du ruisseau Cuninico vers le rio Marañón, ce qui a eu de graves répercussions sur la vie d'au moins 15 communautés indigènes de la région.
Première des trois marées noires signalées à Loreto ces deux dernières semaines. Photo : Bureau du Médiateur
Le 20 septembre, le bureau du médiateur a averti que les barrières de confinement installées par Petroperú S.A. sur le rio Marañón étaient "tardives et insuffisantes pour contenir le déplacement du pétrole".
En outre, en raison du manque d'attention portée aux personnes touchées, l'organisation a dû publier une autre déclaration le 23 septembre, adressée au gouvernement régional de Loreto et à la municipalité d'Urarinas.
Dans ce nouveau message, elle appelle ces institutions à identifier au plus vite les personnes touchées par la marée noire, "afin de canaliser la livraison des biens d'aide humanitaire nécessaires".
Deuxième et troisième déversement
Le deuxième déversement connu est celui qui, en pratique, s'est produit six jours avant celui rapporté ci-dessus. Il a été enregistré le 10 septembre, dans la nation Chapra, au kilomètre 117 de l'oléoduc Norperuano.
La zone initialement touchée était de 100 mètres, mais l'absence de confinement - une fois de plus - a fait qu'elle s'est étendue sur un kilomètre, touchant 5 communautés Chapra habitées par 200 à 250 personnes.
Le risque d'un impact plus important est encore latent car, si elle n'est pas contenue rapidement, l'eau qui a été contaminée dans le lac Pinshacocha pourrait atteindre la rivière Morona, à laquelle ont accès 104 communautés.
Les conséquences du déversement dans la nation Chapra pourraient s'aggraver si elles ne sont pas rapidement maîtrisées. Photo : Aidesep/Cuencas Sagradas
En plus de ces déversements, un autre a été signalé par la communauté Achuar de José Olaya dans la nuit du 22 septembre. La zone exacte de l'incident est la batterie Shiviyacu du bloc 192.
La plateforme Cuatro Cuencas a rapporté que le pétrole brut a déjà atteint le ruisseau Manchari et que les autorités indigènes locales exigent une attention immédiate de la part des représentants de l'OEFA et du bureau de l'Ombudsman.
L'Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne (Aidesep), l'organisation indigène ayant la plus grande représentation nationale, a déploré ces incidents.
"Il y a eu environ 50 ans d'exploitation pétrolière irresponsable à Loreto et les communautés indigènes de la nation Chapra et de Cuninico ne sont que quelques-uns des cas qui se répètent année après année", ont-ils déclaré.
Troisième marée noire signalée à Loreto au cours des deux dernières semaines. Photo : Cuatro Cuencas
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 23/09/2022
Loreto: comunidades sufren tres derrames en menos de dos semanas
Autoridades indígenas denuncian la falta de respuesta rápida para contener derrames y proveer de ayuda humanitaria a familias que se han visto afectadas por contaminación. Servindi, 23 de setiembre