Guatemala : Le gouvernement de Giamattei et les mineurs délégitiment la consultation publique qui a rejeté l'exploitation minière métallique à Asunción Mita

Publié le 22 Septembre 2022


20 septembre 2022
13 h 21
Crédits : Mancomunidad Trinacional Río Lempa
Temps de lecture : 3 minutes

L'industrie minière entamera des procédures pénales, civiles et administratives contre la Commission spécifique qui a coordonné la consultation municipale ayant abouti à un "non" à l'exploitation des mines métalliques.

À la suite des résultats de la consultation municipale des voisins, où 87 % des électeurs ont dit "NON" à l'extraction de métaux dans la municipalité frontalière d'Asunción Mita, au Guatemala, le gouvernement d'Alejandro Giammattei et l'industrie minière ont qualifié la consultation d'illégale.

Le ministère de l'Énergie et des Mines (MEM) fait valoir que "l'installation et l'exploitation d'un projet minier" relèvent uniquement de la responsabilité de l'exécutif, et que la consultation municipale n'avait pas l'aval du ministère, dénonçant ainsi un "excès de fonctions de la part du conseil municipal d'Asunción Mita".

L'article 17 du code municipal d'Asunción Mita permet à la population de demander une consultation publique "dans les affaires de grande importance". La société civile a remis au maire René Francisco Guardado un total de 4 600 signatures pour lancer la consultation des voisins.

Dans cette municipalité, treize projets miniers font l'objet d'une demande de permis environnemental, tous au nom de la société Entre Mares de Guatemala, S.A., devenue Elevar Resources, la société guatémaltèque du canadien Bluestone Resources. Le projet le plus avancé est celui de Cerro Blanco.

La consultation doit être approuvée par les deux tiers du conseil municipal, selon l'article 63 du même code. Et pour être contraignant, il doit obtenir la participation de 20 % de la liste électorale, selon l'article 64.

Un autre des arguments du gouvernement guatémaltèque pour délégitimer la consultation municipale est l'injonction provisoire du Tribunal pluripersonnel de première instance pénale et de narco-activité du département de Jutiapa, qui a émis une "suspension provisoire de la Commission spécifique pour la consultation municipale des voisins". Cependant, jusqu'au jour du vote, la Commission spécifique n'avait pas été informée de cette résolution, et a donc poursuivi le processus démocratique.

Les mêmes arguments ont été avancés dans deux communiqués différents par l'Asociación Pro Industria Minera Mita Avanza et la société canadienne Bluestone Resources.

"Ce référendum est clairement inconstitutionnel et plein d'irrégularités. Nous sommes déçus par les actions de ces groupes qui utilisent ces référendums biaisés pour créer le doute et l'incertitude autour de projets miniers responsables comme Cerro Blanco", a déclaré Jack Lundin, président et PDG de Bluestone Resources.

Entre-temps, Mita Avanza a déclaré qu'elle allait engager des procédures pénales, civiles et administratives contre la mairie d'Asunción Mita et la commission spécifique chargée de la consultation.

"Il n'y a que dans nos pays que des entreprises étrangères alliées à des gouvernements corrompus osent menacer de poursuivre en justice une ville digne comme Asunción Mita et son gouvernement municipal", critique l'Association des femmes environnementalistes de El Salvador, AMAES.

En mars, une fuite de données a révélé comment la mine russe Solway Investment Group a corrompu l'État guatémaltèque pour expulser les communautés indigènes d'El Estor, à Izabal.

Asunción Mita contre l'exploitation minière

Lors de la consultation municipale, 8 503 habitants ont participé, sur une liste électorale de 30 465. Le processus démocratique serait contraignant si 20% de la liste électorale votait, soit environ 6 500 personnes.

" Je ne sais pas ce qui va arriver demain, je ne sais pas... Mais je pense que c'est une indication que Asunción Mita ne veut pas d'une entreprise, ni de deux, ni de trois entreprises minières ici ", a déclaré le maire de Miteco, René Francisco Guardado, lors de la conférence de presse qui a officialisé les résultats du vote.

Lors de la conférence, la Commission spécifique a détaillé que sur un total de 8 503 votes, 87,98% (7 481 votes) étaient pour le "NON" à l'exploitation minière métallique, et 10,63% (904 votes) pour le "OUI".

Publié à l'origine dans Mala Yerba.

traduction caro d'un article paru sur Prensa comunitaria le 20/09/2022

https://www.prensacomunitaria.org/2022/09/gobierno-de-giamattei-y-mineros-deslegitiman-la-consulta-publica-que-rechazo-la-mineria-metalica-en-asuncion-mita/

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