Colombie : Communiqué à l'intention de l'opinion publique nationale et internationale

Publié le 30 Septembre 2022

28 septembre, 2022


L'autorité ancestrale du resguardo indigène de Pioyá et la communauté dénoncent publiquement les actes de discorde que divers acteurs armés ont générés sur notre territoire et qui se sont aggravés depuis le 26 septembre.

Pendant des milliers d'années, les peuples indigènes, en particulier le Peuple Nasa, ont maintenu et gardé en vie la Loi d'Origine et la Loi Majeure, et se sont protégés par diverses formes de contrôle territorial pour défendre la vie, le territoire et l'autonomie en harmonie avec le Plan Stratégique de Vie, établissant un véritable exercice qui nous a permis d'avancer dans la reconnaissance et le renforcement de nos propres structures politiques, juridiques, sociales, culturelles, territoriales, environnementales et économiques.

En tant que peuples indigènes, nous avons mandaté que nous sommes autonomes pour prendre nos propres décisions selon notre loi naturelle, les principes organisationnels de l'unité, de la terre, de la culture et de l'autonomie. Dans le cadre de l'autonomie et de l'autodétermination, la communauté et les Autorités Ancestrales ont activé leurs propres systèmes de justice pour préserver, soigner, protéger nos territoires, nos espaces de vie, nos sites sacrés, en préservant les niveaux de coexistence, d'harmonie et d'équilibre comme fondement de la communauté.

FAITS

Le lundi 26 septembre, lors de l'exercice légitime du contrôle territorial, le groupe armé Colonne mobile Dagoberto Ramos a été surpris en train de camper à quelques mètres du centre éducatif du village de San Juanito. En tant qu'autorités traditionnelles, nous sommes obligés de prendre soin et de protéger le territoire des différents acteurs qui désharmonisent la Terre Mère, comme cela est établi dans les résolutions internes, les mandats et le plan de vie ; c'est pourquoi nous nous sommes rendus sur place pour exiger leur retrait immédiat.

La violence armée et les actions des groupes armés en marge de la loi ne laissent aucun répit. Le 27 septembre 2022, à 14h30, de violents combats ont à nouveau opposé les acteurs armés de la colonne Dagoberto Ramos et l'ELN. Les tirs croisés ont mis en danger la vie et l'intégrité de la population civile du village de Villa Hermosa.

Nous exigeons que tous les groupes armés respectent notre territoire sacré, qui est l'espace de vie dont nous disposons, nous les peuples indigènes. Cette guerre vous oppose en tant que groupes armés et nous ne voulons pas que vous nous impliquiez dans ce scénario violent qui n'apporte que mort, désolation, douleur et larmes, laissant derrière lui une traînée de sang qui souille notre terre mère. En tant qu'acteurs qui tissent la paix, nous vous demandons de respecter notre décision de ne pas participer au conflit armé interne et de ne pas impliquer nos peuples dans la dynamique de la guerre.

LE REJET ET LA DÉNONCIATION PUBLIQUE

Nous rejetons tout acte qui menace la vie, l'intégrité physique et la tranquillité de la population du territoire indigène. La situation que nous vivons à Pioyá constitue une violation systématique et généralisée des droits de l'homme et du DIH, tels que l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève, son protocole additionnel II de 1977, les droits des peuples indigènes protégés par la Constitution politique de 1991 et les traités internationaux sous le bloc de constitutionnalité.

Nous ratifions les effets juridiques des Résolutions de Vitoncó et Jambaló, du Mandat de Vilachi, de la Proclamation du Droit d'Origine, des mandats de la communauté dans le Congrès CAMPO ALEGRE TERRITORIO ANCESTRAL SA'TH TAMA KIWE et de la Résolution N°.002 du 09

9 juillet 2021, des instruments de notre propre droit qui ont historiquement ratifié le droit des Resguardos à l'AUTONOMIE, et le droit des Cabildos et des communautés à contrôler, superviser et organiser leur vie sociale et politique sur le territoire.

En raison de la gravité des faits présentés, nous nous déclarons en Assemblée permanente, nous cessons les activités des différents programmes du cabildo et nous faisons appel au Gouvernement national, aux Organismes nationaux et internationaux qui défendent et garantissent les Droits de l'Homme, au Bureau du médiateur, au MAPP OEA, L'ONU doit activer de manière urgente et prioritaire les protocoles respectifs pour assurer le suivi des actions violentes qui affectent nos communautés et nos territoires, contribuer à l'arrêt des actions systématiques, généralisées et répandues d'extermination physique, culturelle et spirituelle, et prendre des mesures pour garantir la survie des peuples indigènes dans le pays.

EN DATE DU VINGT-HUITIÈME JOUR DE SEPTEMBRE 2022

traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 28/09/2022

https://www.cric-colombia.org/portal/comunicado-a-la-opinion-publica-nacional-e-internacional-23/

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