Plus de 100 sources de pollution nuisent au lac Titicaca
Publié le 2 Août 2022
Photo : Municipalité de Coata
Parmi celles-ci, 32 correspondent aux eaux usées domestiques, 25 aux activités minières, 6 aux déchets miniers et 50 aux déchets solides, selon la dernière étude.
Servindi, 1er août 2022 - Quelque 113 sources de pollution nuisent à la qualité des eaux du lac Titicaca, le plus haut lac navigable du monde partagé par la Bolivie et le Pérou.
Parmi celles-ci, 32 correspondent aux eaux usées domestiques, 25 aux activités minières, six aux déchets miniers et 50 aux déchets solides, selon le dernier inventaire de l'Autorité binationale du lac Titicaca (ATL).
L'étude, publiée fin juin 2022, constitue la mesure la plus récente des polluants affectant le lac Titicaca. Que fait-on pour sauver ce merveilleux écosystème ?
Lac Titicaca
Le lac Titicaca est le plus haut lac navigable du monde, situé dans les Andes centrales, à une altitude moyenne de 3812 mètres au-dessus du niveau de la mer, entre la Bolivie et le Pérou.
Avec un âge estimé à 3 millions d'années, il a une superficie de 8 300 km², dont 56% appartiennent au Pérou et 44% à la Bolivie.
La température de l'eau est en moyenne de 13° Celsius et plus de 25 rivières se jettent dans le lac, qui contient une richesse inégalée de vie culturelle, animale et végétale.
Cependant, cet écosystème n'est pas étranger aux diverses menaces de pollution qui, après des décennies de persistance, ont endommagé plus que la qualité de l'eau du lac.
Facteurs de contamination
Le récent inventaire ATL confirme ce que l'on soupçonne depuis des années, à savoir que la pollution du Titicaca provient de plusieurs acteurs, et fournit une proportion de l'ampleur de chacun.
Par exemple, elle révèle que la contribution de la pollution par les déchets solides s'élève à 44,25 % et celle des eaux usées à 28,23 %.
En outre, les travaux miniers contribuent à 22,12 % de la pollution et les déchets miniers à 5,31 %.
"Le lac Titicaca est le seul destinataire de la totalité de la charge polluante générée par les activités socio-économiques" menées dans ses bassins, tant au Pérou qu'en Bolivie, conclut l'inventaire.
Conséquences
La pollution du lac Titicaca a mis en danger la qualité de ses eaux et les espèces qui y vivent.
En 2014, des recherches menées par l'Université de Barcelone ont révélé la présence de mercure, de zinc, de cadmium et de cuivre dans quatre espèces de poissons du lac, dont les taux sont supérieurs aux niveaux autorisés pour la consommation humaine.
En outre, l'étude a révélé que l'eau du lac contient un niveau élevé de plomb, qui est également impropre à la consommation humaine.
La consommation de résidus de métaux lourds peut provoquer des maladies telles que l'anémie, des problèmes intestinaux, l'ostéoporose, des troubles mentaux et même la mort.
La population ne peut pas non plus utiliser cette eau contaminée pour se laver, car elle provoquerait des boutons sur la peau et des rougeurs aux yeux, comme cela a déjà été constaté chez de nombreux enfants en 2017, selon un article de presse.
En outre, au cours des trois dernières décennies, le Titicaca a perdu 90 % de ses espèces indigènes, principalement en raison de la surpêche et de la pollution, selon un diagnostic récent de l'ATL.
On estime que 20 espèces de poissons Orestias se sont éteintes dans le lac au cours des six dernières décennies, tandis que six autres sont au bord de l'extinction, selon cette étude.
La catastrophe écologique touche également d'autres espèces, comme le grèbe de Titicaca. Quelque 119 oiseaux d'eau de cette espèce ont été retrouvés morts en 2019, sur le territoire péruvien.
Que fait-on pour sauver le Titicaca ?
Bien que les rapports sur la pollution du lac Titicaca remontent à plus de dix ans, la situation dans le plus haut lac navigable du monde ne s'est pas améliorée.
Le manque de planification urbaine, l'absence d'une gestion intégrée du bassin et le manque d'infrastructures adéquates pour traiter les eaux usées sont quelques-uns des facteurs qui entretiennent le problème.
En outre, comme nous l'avons déjà vu, les pratiques d'utilisation non durable des terres et les activités extractives, telles que l'exploitation minière, ont un impact sur les écosystèmes du bassin du Titicaca.
Néanmoins, il existe certaines initiatives qui, bien qu'elles ne s'attaquent pas à la racine du problème, sont précieuses pour leur impact sur la conservation et la sensibilisation du public au problème.
En mai dernier, l'ATL a mis en place un laboratoire en Bolivie pour la reproduction de poissons du bassin du Titicaca qui sont en danger d'extinction en raison de facteurs tels que la surpêche et la pollution.
En outre, depuis 2017, il existe un réseau de Mujeres Unidas en Defensa del Agua (Femmes unies pour la défense de l'eau), qui réunit des défenseuses aymara et quechua qui recyclent le plastique des plages et sensibilisent les jeunes dans les écoles.
Le réseau engage également un dialogue avec les autorités et mesure même la qualité de l'eau du lac. Ils demandent actuellement que le Titicaca soit déclaré sujet de droit au Pérou, comme cela a été le cas en Bolivie, en 2021.
Le gouvernement péruvien, quant à lui, a annoncé à la mi-juillet que des experts péruviens et étrangers travailleraient à la restauration environnementale du lac Titicaca.
Ceci après que le ministre de l'environnement, Modesto Montoya, ait rencontré des chercheurs du Pérou et de Bolivie pour coordonner la mise en œuvre d'actions communes à cette fin.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 01/08/2022
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Más de 100 fuentes contaminantes perjudican el lago Titicaca
De ellas, 32 corresponden a aguas residuales domésticas, 25 a actividades mineras, 6 a residuos mineros y 50 a residuos sólidos, según un último estudio. Servindi, 1 de agosto, 2022.- Unas 113 ...