Mexique : Le peuple Chiapas (Soctón)
Publié le 11 Juillet 2022
Peuple autochtone qui occupait une partie de la région centrale de l’actuel état du Chiapas au Mexique.
Autres noms : chiapaneca, soctones
On sait peu de choses à leur sujet, les chercheurs supposent qu’ils ont peut-être migré d’Amérique centrale vers le nord en raison de la relation linguistique avec les peuples de langue otomangue.
Leur langue était la langue chiapas, actuellement éteinte et peu documentée. Elle est classée dans la famille linguistique oto-mangue, c’est la seule langue de cette famille qui était parlée sur l’actuel territoire du Chiapas.
La principale colonie du peuple était Napiniacá aujourd’hui connue sous le nom de Chiapa de Corzo.
L’état du Chiapas tire sont nom de ce peuple indigène dont la résistance à la conquête espagnole a été relayée dans les histoires héroïques et qui sont actuellement considérées comme n’étant pas entièrement véridiques.
La disparition de la langue chiapas conduit à l’hypothèse que les Chiapas en tant que personnes ont disparu sans laisser de trace.
Les habitants du Chiapas ont été décimés au XVIIIe siècle par une série d’épidémies entrainant la disparition de certaines colonies les plus notables comme Ostula et Pochutla. La population du Chiapas va par la suite se ladiniser, culture survivra dans une hybridation culturelle dont des caractéristiques sont néanmoins conservées dans les peuples de la région où se trouvent Chiapa de Corzo, Chiapilla, Acalo, Suchiapa, Ixtapa.
Chiapa de Corzo l'ancienne Napiniaca
La capitale du peuple Soctón étant Nadalumo ou Napiniaca connue sous le nom de Chiapan. Les terres alluviales des rives du rio Grijalva étaient depuis le début de l’occupation humaine un point d’attraction pour les groupes humains qui colonisent le continent. Les Olmèques habitaient probablement déjà l’antichambre du canyon de Sumidero et plus tard les Zoques et les Mayas s’y installèrent. Pourtant selon le chercheur Carlos Navarette ceux qui gouvernent toute la région à partir du 6e siècle étaient les chiapanecas qui venaient pour certaines sources de l’actuel Nicaragua et qui ont déplacé tous les anciens habitants.
La mythologie Chiapas parle d’une Tishanila (qui est une version de la Siguanaba) considérée comme une divinité maléfique qui apparait sur les routes aux voyageurs qu’elle trouve seuls.
La langue
Fragment d’un poème du XVIIe siècle
Copanombubi ti iporicame
Notre Dieu ne change pas
ambica ipaohme noho panyho.
ni ne devient un autre.
Samoloña ndipahomo ni iporicame
Ce sont seulement les gens qui changent
mongao nyhinomosiho cane nbomohi,
avec leur façon de penser,
moho nyhahacao nyhacumbuimoca.
dans leurs idées et leurs croyances.
Mane Copanombubi moña
Mais notre Dieu est lui-même
moho ni tari naatohmó
à tout moment
ngarolica nbaatihá,
et même au-delà
nitaneca ni ndishé icopangohome, camei tique...
et où qu'il soit, il est un....
Tiré du Confessionnal en langue chiapanèque de Fray Luis Barrientos.
Le chiapanèque est une langue proche du mangue-chorotega au Nicaraua jusqu’au XIXe siècle.
Le premier auteur connu qui reconnaît la parenté entre le chiapanèque et le mangue fut Brasseur de Bourbourg qui a collecté des documents en langues américaines.
Plus tard, Berendt a eu l’occasion de copier un manuscrit sur le mangue qu’a préparé Juan Eligia de la Roche en 1842 et qui lui a servi pour former un vocabulaire comparé du chiapanèque et du mangue, travail qu’il n’a pas réussi à publier.
Ouvrages anciens qui font référence à la langue chiapas
- 1776 : Colección de documentos inéditos relativos a la iglesia de Chiapas de Orozco y Jiménez
- Arte de la lengua chiapaneca de Fray Juan de Alborroz, sans date. Publié par Alphonse L.Pinart en 1875
- Doctrina cristiana en lengua chiapaneca de Fray Luis Barrientos 1690
- Algunas cosas curiosas en lengua chiapaneca de Fray Juan Nuñez 1633
- Sermones de doctrina en lengua chiapaneca de Fray Juan Nuñez 1633
Sources : wikipedia en espagnol
Mexique : Zone archéologique de Chiapa de Corzo
De Nacasma - Panoramio, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30431498 Chiapas, Mexique Au sud-est de la ville de Tuxtla Gutiérrez Napiniacá (de napijua = ville et yaka =
https://peuplesautochtones.wordpress.com/2022/07/03/mexique-zone-archeologique-de-chiapa-de-corzo/
Légende du suicide collectif des Chiapanecas suite à la conquête
Canyon du Sumidero Par Jan Harenburg — Travail personnel, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11431613
Des documents révèlent qu'il y a eu deux rébellions successives des Chiapanecas en 1532-1534. Les Espagnols commandés par le capitaine Diego de Mazariegos ont été avertis de la bravoure des Chiapanecas, ils les ont donc combattus avec de l'artillerie, des chevaux et des renforts Tlaxcalans. En raison de leur plus grande force, les Chiapanecas se sont retirés, selon la légende, dans leur ville près du Peñon de Tepetchía, dans le Canyon de Sumidero. La bataille finale aurait eu lieu à l'intérieur des énormes murs de pierre de ce magnifique canyon. Assiégées, des familles entières se sont jetées dans le vide, sautant du canyon, plutôt que d'être maîtrisées par les Espagnols.
On raconte que Diego de Mazariegos lui-même fut ému par cette scène et cessa le feu pour sauver les quelques survivants. Les derniers Chiapanèques ont ensuite été emmenés sur les rives du rio Grijalva où ils auraient fondé une nouvelle ville, Chiapa de los Indios, l'actuelle Chiapa de Corzo ; leurs descendants auraient été les Chiapacorceños. Finalement, cette bataille a été reprise dans les armoiries qui représentent le Chiapas jusqu'à ce jour.
Par Heraldry — Cette image vectorielle non W3C-spécifiée a été créée avec Inkscape., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7548344
Les historiens
L'un des chercheurs qui s'est penché sur ce sujet est le Belge Jan de Vos, lauréat du prix scientifique du Chiapas en 1986. Selon ses études, la ville mentionnée près du canyon du Sumidero n'a pas existé, mais plusieurs batailles s'y sont déroulées, et certains rebelles ont décidé de tomber de la falaise plutôt que d'être soumis.
Il est vrai que les batailles mentionnées ci-dessus ont été le résultat de révoltes des Chiapanecas et que la mort a été la voie choisie par certains d'entre eux - une attitude qui fait de l'histoire de ce peuple une histoire courageuse. (source de cette traduction)