Guatemala : Huehuetenango : la population maya Chuj commémore les 40 ans du massacre de la finca San Francisco
Publié le 28 Juillet 2022
Prensa Comunitaria
25 juillet 2022
13h00
Crédits : Juan Rosales. L'autel, les fleurs et les bougies pour les massacrés.
Temps de lecture : 5 minutes
Ce 17 juillet 2022 a marqué le 40e anniversaire du massacre de la finca San Francisco, où l'armée guatémaltèque a assassiné 375 personnes de la population Maya Chuj. Maintenant, cet endroit est un pâturage.
Nous avons l'espoir que le génocide, le génocide est un grand mot, le génocide peut être vaincu par les êtres humains et ici il a été vaincu par ceux qui sont sortis vivants, ils l'ont vaincu. Père Ricardo Falla.
Par Juan Rosales
Le 17 juillet marquait le 40e anniversaire du massacre de la finca San Francisco ; les travaux ont commencé tôt. Le trépied et les appareils photo attendant de capturer le lever du soleil. La population était en mouvement, dans l'église catholique dès le matin on se préparait à apporter le lutrin, le matériel pour l'autel, le matériel de sonorisation, les instruments de musique et ceux qui seraient chargés de la musique pour la commémoration du massacre.
Nous sommes arrivés à l'endroit où se trouvait la finca San Francisco il y a 40 ans, aujourd'hui finca Nueva Escocia. À l'entrée, il y avait une pelleteuse qui ouvrait un chemin pour accéder à la montagne et une équipe de bûcherons au travail ; les proches et les survivants étaient déjà là, un autel improvisé était dressé avec des fleurs et des bougies pour les massacrés. Elle se trouvait à l'endroit même où, 40 ans plus tôt, se dressait l'église catholique. Le père Fermín, curé de San Mateo Ixtatán, et le père Ricardo Falla, anthropologue, qui accompagne la communauté depuis son exil, y ont célébré la messe. L'homélie du père Falla a été fortement dédiée à la mémoire des massacrés et des survivants. "Les martyrs nous donnent de l'espoir avec les survivants... car s'il n'y avait pas de survivants, il n'y aurait personne pour nous raconter ce qui s'est passé", a déclaré le père Ricardo Falla.
Le 17 juillet 1982, aux premières heures du matin, des membres de l'armée guatémaltèque ont massacré la communauté maya Chuj installée sur la finca San Francisco. 375 des 400 habitants de la communauté ont été tués, l'armée est entrée dans la communauté et les a tous appelés dans la partie centrale de l'endroit. Les hommes ont été conduits à la mairie auxiliaire, les enfants et les femmes à l'église catholique, et les femmes ont été abattues à la carabine. Certaines ont été violées et tuées dans leurs maisons, puis c'était le tour des garçons et des filles, les hommes ne pouvaient que regarder, attendant leur tour d'être tués. Les soldats ont arrêté l'orgie de sang pour manger un taureau des membres de la communauté qu'ils étaient en train de tuer. Puis ce fut le tour des hommes, les éclats d'obus, les machettes et les grenades étaient les outils utilisés par les soldats pour les tuer. Seul un tout petit groupe a réussi à survivre et à raconter ce qui s'est passé.
Quarante ans plus tard, l'arbre noirci par les vautours et la "pyramide", une structure de la période post-classique maya, sont les seuls témoins muets de ce qui s'est passé le 17 juillet 1982. Chaque année, à cette date, les proches et les survivants du massacre de la finca San Francisco se réunissent pour se souvenir de ceux qui ont été massacrés et poursuivre leur quête de justice.
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La mémoire et la religion Mujer maya Chuj. Foto: Juan Rosales.
traduction caro d'un article paru sur Prensa comunitaria le 25/07/2022, voir le reportage photo grâce au lien ci-dessous
https://www.prensacomunitaria.org/2022/07/huehuetenango-poblacion-maya-chuj-conmemora-40-anos-de-la-masacre-en-la-finca-san-francisco/