Colombie : Une autochtone Arhuaco sera ambassadrice auprès de l'ONU

Publié le 20 Juillet 2022

La dirigeante sociale Arhuaco, Leonor Zalabata Torres, a souligné que sa nomination est une reconnaissance à la fois de la communauté indigène et des mouvements sociaux "qui n'ont pas participé aux administrations publiques de haut niveau du pays". 

Servindi, 19 juillet, 2022. Le mardi 19, le président élu de la Colombie, Gustavo Petro, a annoncé que la dirigeante sociale du peuple Arhuaco, Leonor Zalabata Torres, serait l'ambassadrice de la Colombie auprès des Nations unies à New York.

Zalabata Torres est une femme politique, une écrivaine, un médecin, une chroniqueuse et une défenseure des droits de l'homme renommée qui a œuvré toute sa vie pour améliorer la représentation politique des peuples indigènes et pour développer et protéger leur culture.

La trajectoire d'une leader

Zalabata Torres était commissaire aux droits de l'homme de la Confédération autochtone Tayrona et représentante de la Commission nationale des peuples autochtones de Colombie.

Elle a travaillé en tant qu'activiste et défenseure des droits des femmes et des droits de la nature, et a été déléguée aux groupes de travail nationaux pour les droits indigènes de l'Assemblée constituante de 1991.

Elle a également participé à l'élaboration des normes nationales pour l'éducation bilingue interculturelle et du programme d'éducation propre au peuple Arhuaco.

Zalabata Torres a également participé à l'élaboration des premiers programmes et plans de santé pour la défense de l'autonomie des autorités traditionnelles et organisationnelles du peuple Arhuaco.

Elle a également représenté les peuples autochtones à la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, entre autres actions notables.

Elle a reçu une formation sur les droits de l'homme des peuples autochtones et sur la Convention sur la diversité biologique dans le cadre de divers cours et séminaires diplômants organisés par des universités nationales et internationales.

Elle a participé au groupe de travail des Nations unies sur les populations autochtones et à l'Instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones.

Reconnaissances


Leonor Zalabata a reçu plusieurs prix au cours de sa carrière, comme le prix international des droits de l'homme Anna Linndh décerné par le gouvernement suédois (2007).

Egalement, la reconnaissance dans les Profils des grandes femmes de la diplomatie indigène décernée par l'Université de Rosario à Bogotá (2009). 

Plusieurs secteurs du pays ont qualifié la nomination de Leonor Zalabata de "sage décision". S'adressant à El Heraldo, elle a déclaré que l'équipe que Petro a constituée pour son gouvernement "reconnaît les mouvements sociaux et les peuples indigènes du pays".

Elle a également souligné que cette nomination est liée "à la reconnaissance de la justice sociale et à la Constitution politique du pays de 1991, qui reconnaît que la Colombie est un pays diversifié, multiculturel et multilingue. 

"Cela signifie que le monde sait que nous, les autochtones et les autres secteurs de la société colombienne, existons", a ajouté Mme Zalabata. 

Elle a également souligné qu'il s'agit d'une reconnaissance de la communauté indigène et des mouvements sociaux "qui n'ont pas participé aux administrations publiques de haut niveau du pays". 

Pour Zalabata, les Nations unies "sont l'organe où se réunissent la plupart des États du monde et c'est un organe qui a ouvert ses portes pour traiter les questions non seulement des États, mais aussi des peuples autochtones".

Les peuples indigènes "ont un esprit pour la nature, c'est-à-dire la conservation de la terre, et aussi la question des droits de l'homme, qui sont des droits fondamentaux pour toute l'humanité". 

Feuille de route

L'ambassadrice désignée a déclaré que l'une des initiatives du président élu "est la paix dans ce pays, et je crois que ce programme doit être développé et mis en œuvre". 

"Il y a une base fondamentale, qui est les accords de la Havane qui ont à voir avec la fin du conflit armé et la construction de la paix, et c'est un agenda que nous n'allons pas inventer maintenant, c'est une question qui remonte à loin et nous devons continuer à construire la paix dont nous avons besoin en Colombie autant que possible".

La communauté internationale "joue un rôle important, mais c'est vraiment une décision pour nous, Colombiens, de vivre en paix, c'est vraiment une décision interne à la Colombie".

Elle a souligné que l'objectif est "de rechercher la paix et de mettre un terme aux conflits armés". Je crois qu'il y a eu de nombreuses décennies de souffrance pour les victimes de situations qui ne mettent pas vraiment le pays en valeur". 

Autres faits importants

Par le biais de son compte Twitter officiel, le président élu a également annoncé la nomination de l'avocate Embera et commissaire à la vérité Patricia Tobón, qui sera la nouvelle directrice de l'Unité des victimes. 

De même, le sociologue Giovani Yule (peuple Nasa) dirigera l'unité de restitution des terres.

Traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 19/07/2022

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