Pérou : Le peuple Shawi rejette un projet routier qui empiète sur son territoire

Publié le 14 Juin 2022

Photo : Aidesep

La fédération du peuple Shawi avertit qu'une initiative législative promouvant la construction d'une route entre Loreto et San Martin encouragerait les invasions, la déforestation et la pollution des rivières.

Servindi, 10 juin, 2022 - Le peuple Shawi a publié une déclaration pour rejeter un projet de loi qui encourage la construction de routes qui faciliteraient l'invasion de leurs territoires à Loreto et San Martin.

Dans leur demande, ils exigent une consultation préalable sur cette initiative législative qui favoriserait également la déforestation et menacerait les sources des bassins versants et les affluents des rivières vitales pour ce peuple autochtone.

"Depuis des centaines d'années, nous avons protégé [le territoire] selon nos propres coutumes ancestrales et nous irons manifester pour défendre notre droit collectif légitime", souligne la déclaration.

"Nous avertissons les responsables de prendre en compte nos préoccupations et notre position ferme et énergique, afin de rechercher la tranquillité et la paix sociale", ajoute-t-il.

Déclaration

La déclaration de la Fédération des communautés shawi d'Armanayacu (Fecosharma) précise les menaces que représente le projet de loi n° 7147/2020.

Cette initiative, connue sous le nom de "Loi qui déclare la construction de l'autoroute Yurimaguas - Balsapuerto - Moyobamba comme étant de nécessité publique et nationale", a été présentée par l'ancien membre du Congrès Eduardo Acate Coronel, de l'Alianza para el Progreso (APP).

Comme le souligne le peuple Shawi, le projet de loi n'a pas pris en compte des conséquences telles que l'augmentation de l'empiètement, de la surpopulation et de la déforestation en amont d'importants bassins fluviaux.

À Loreto, les rivières Parapura (Balsapuerto, Alto Amazonas) et Cahuapanas (Cahuapanas, Datem del Marañón) seraient en danger. À San Martin, la rivière Shanusi et ses affluents (Pongo del Caynarachi, Lamas) seraient touchés.

Sachant que ces rivières alimentent en eau la ville de Yurimaguas et les districts voisins, la déclaration avertit que les menaces d'un projet routier affecteraient plus de 23 000 habitants du territoire.

Dans ce sens, la Fecosharma exprime son indignation face aux actes qui violent les droits collectifs et demande que la défense et la protection des peuples autochtones soient prises en compte.

Ils exigent une consultation

Comme la promotion de cette route a un impact direct sur les droits territoriaux et les sources d'eau de la nation Shawi, ce peuple autochtone rejette le projet de loi N° 7147/2020.

Avant la construction de tout projet routier, un processus de consultation préalable est requis, conformément aux réglementations nationales et internationales sur les droits des autochtones.

Ils rappellent ainsi la protection de la Constitution, de la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Dans ces processus, ils soulignent également la participation nécessaire de l'équipe technique de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep), une organisation indigène nationale qui représente la fédération du peuple Shawi.

 

Vous pouvez accéder à la déclaration en cliquant sur le lien suivant Pronunciamiento de la Federación de la Nación Shawi

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 10/06/2022

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