Les peuples autochtones peuvent changer le cours de l'Équateur : Josefina Tunki, présidente du peuple Shuar Arutam
Publié le 28 Juin 2022
Gloria Muñoz Ramírez
21 juin 2022
Ville de Mexico| Desinformémonos. "Les engagements pris par le gouvernement actuel de Guillermo Lasso comprennent une meilleure éducation, la qualité de vie, l'égalité, la baisse du prix de l'essence et la création d'universités, pour le bien vivre de tous les Équatoriens. Mais il ne les remplit pas. Il est en poste depuis plus de deux ans et nous avons attendu", déclare Josefina Tunki, présidente du peuple Shuar Arutam de l'Amazonie équatorienne.
Au huitième jour de la grève nationale menée par divers peuples indigènes d'Équateur, Josefina Tunki a déclaré dans une interview accordée à Desinformémonos que la résistance est due aux "engagements non tenus du gouvernement de Guillermo Lasso". L'Équateur, prévient-elle, "ne sera plus considéré comme un pays sans développement". L'Équateur devrait être reconnu dans le monde entier comme un pays super riche en raison de toutes les ressources que nous possédons sur notre territoire, et c'est pour cela que nous nous battons.
Au Mexique, Tunki explique que la lutte et la résistance actuelles "ne consistent pas à se battre entre Équatoriens. Pas de confrontation", dit-elle, mais "nos droits en tant que peuples ne peuvent continuer à être violés. Nous subissons cette crise depuis de nombreux gouvernements et nous sommes unanimes à dire que ça suffit".
La présidente du peuple Shuar est catégorique : "Guillermo Lasso ne changera jamais ni ne décidera de notre proposition. Il est préférable qu'il démissionne et nous laisse en paix". Et elle affirme que parmi le peuple "nous devons choisir qui va diriger", car "nous ne voulons plus continuer à être considérés comme des pays pauvres d'Amérique latine". L'Équateur a toutes les richesses pour pouvoir offrir une bonne vie à ses citoyens, et non le moment de crise actuel, où nous n'avons même pas les moyens de nous déplacer à cause du prix élevé du carburant et des autres produits de première nécessité".
Face à la disqualification de sa manifestation dans les grands médias, Josefina prévient qu'ils déforment l'information et fait appel aux "autres médias" pour faire connaître la réalité du mouvement.
Le gouvernement Lasso, dénonce-t-elle, "persécute les leaders, ceux d'entre nous qui parlent en faveur des droits de l'homme. Leonidas Iza a été emprisonné. Il y a d'autres leaders emprisonnés et d'autres blessés. Certains sont déjà handicapés. Nous devons tous être unis, ensemble nous obtiendrons la liberté dans notre pays. Ce n'est pas facile, mais nous sommes sur ces chemins pour le bien collectif.
Josefina Tunki n'en doute pas : "Le mouvement indigène peut changer le cours de l'Équateur....", car c'est un pays "riche en minéraux, en ressources hydriques, en forêts, en toutes ressources, et si nous élisons un gouvernement véritablement équatorien, nous pouvons tout faire différemment et ne pas être soumis à quelques-uns qui se croient d'une classe supérieure". L'Équateur, souligne-t-elle, "peut prendre la voie du développement et du bien vivre avec son gouvernement pour son peuple".
traduction caro d'un article paru sur Desinformémonos le 21/06/2022