Grève en Équateur : la répression s'aggrave et un indigène est mort
Publié le 23 Juin 2022
La mobilisation indigène a atteint Quito. Photo : Confeniae
Byron Guatatoca est mort après avoir été frappé à la tête par une grenade lacrymogène, ont dénoncé les organisations indigènes qui demandent l'intervention de la CIDH.
Servindi, 22 juin, 2022 - Les organisations autochtones de l'Équateur ont dénoncé la mort du leader autochtone kichwa Byron Guatatoca en pleine répression de l'État lors de la grève nationale qui secoue l'Équateur depuis dix jours.
Ils dénoncent le fait que la mort de l'indigène est survenue le mardi 21 juin, alors que la répression policière et militaire s'est intensifiée lors des manifestations contre le gouvernement de Guillermo Lasso.
Un indigène tué
Selon la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie), Guatatoca est mort après avoir été touché à la tête par une bombe lacrymogène alors qu'il manifestait dans la ville de Puyo, dans la province de Pastaza.
Pastaza est l'une des six provinces qui ont été déclarées en état d'urgence par le gouvernement pour contenir les protestations qui durent depuis 10 jours consécutifs aujourd'hui, mercredi 22 juin.
Guatatoca est le deuxième manifestant à mourir au milieu des protestations. Le premier est un jeune homme qui est mort lundi soir après être tombé dans un ravin alors qu'il manifestait.
En plus de ces deux décès, l'Alliance des organisations de défense des droits de l'homme a fait état de 74 blessés, 87 arrestations et 44 violations en pleine grève, à la date de mercredi matin.
À la suite de ces événements, la coalition, qui regroupe 15 organisations en Équateur, a demandé l'intervention urgente de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).
Revendications des autochtones
Les autochtones, qui sont sortis pour protester après une année de mandat de Lasso sans aucun résultat des tentatives de dialogue avec le gouvernement, ont 10 demandes spécifiques.
Il s'agit notamment du gel et de la réduction des prix de tous les carburants, du contrôle des prix des produits essentiels, d'une meilleure rémunération des producteurs agricoles et de l'arrêt de l'expansion des activités minières.
La non-satisfaction de leurs revendications les a conduits à se mobiliser depuis les provinces du nord, du centre et du sud du pays jusqu'à la capitale Quito, où ils sont arrivés dans la nuit du lundi 20 juin.
Depuis lors, malgré le fait que le président Lasso ait annoncé son intention d'organiser un dialogue public, des rapports font état d'une intensification de la répression policière et militaire dans les rues.
La Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie), qui a appelé à la grève, a annoncé mercredi matin que les protestations se poursuivront jusqu'à ce que le gouvernement réponde à leurs demandes.
Le président de la Conaie, Leonidas Iza, des dirigeants et des membres d'autres organisations indigènes mènent une "marche pour les résultats" dans la ville de Quito mercredi.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 22/06/2022
Paro en Ecuador: represión se agudiza y reportan un indígena muerto
Byron Guatatoca murió tras recibir el impacto de una bomba lacrimógena en la cabeza, denunciaron organizaciones indígenas que piden intervención de la CIDH. Servindi, 22 de junio, 2022.- ...