Équateur : le gouvernement arrête le principal leader indigène et la CONAIE appelle à une radicalisation de la protestation.
Publié le 15 Juin 2022
ANRed 14/06/2022
Tôt ce matin, des membres d'élite de la police et des forces armées ont arrêté le principal dirigeant de la CONAIE, Leonídas Iza, alors que le premier jour de la grève nationale touchait à sa fin. Cette réponse répressive s'est accompagnée d'un message du président Guillermo Lasso demandant de "faire respecter la loi face aux incidents". L'organisation indigène a appelé à une radicalisation de la manifestation. "Dès le début, le gouvernement a créé l'idée de l'ennemi intérieur". Par ANRed.
Après le premier jour de la grève nationale, avec plus de vingt barrages routiers dans tout le pays, la CONAIE a mis en garde contre un plan répressif qui se préparait, dirigé directement par le président Guillermo Lasso. Aux premières heures du mardi matin, alors que Leonídas Iza se rendait à une réunion, il a été arrêté par 60 membres des forces d'élite combinées des forces armées et de la police.
Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on peut voir qu'Iza est extrait de force d'un véhicule et réduit par des agents en uniforme qui l'emmènent vers une camionnette blanche. Cela s'est produit dans le secteur de Lasso, près de Pastocalle, dans la province de Cotopaxi.
Sur les réseaux sociaux, Guillermo Lasso a expliqué avant l'arrestation d'Iza qu'"ils procédaient à des arrestations des auteurs intellectuels et matériels des incidents survenus pendant la grève nationale". L'argument était qu'il y avait eu "l'incendie d'une voiture de patrouille, l'invasion de producteurs, le bris de pare-brise, l'attaque d'une installation de pompage de pétrole, la coupure de l'eau dans les communautés et la fermeture et l'endommagement de routes nationales".
Et le président d'ajouter : "C'est maintenant au bureau du procureur général et au pouvoir judiciaire d'agir, car personne n'est au-dessus des lois, les Équatoriens ne peuvent pas être victimes de vandales qui ne cherchent qu'à semer le chaos".
ANRed s'est entretenu avec l'avocat de la CONAIE, Lenin Sarzosa, qui a expliqué qu'Iza a été détenu pendant six heures sans que l'on sache où il se trouve et que le dirigeant est depuis longtemps la cible de diffamations de la part du gouvernement. "Le gouvernement ne cesse de proférer des menaces à l'encontre des leaders sociaux et notamment de Leonídas Iza, en essayant de créer l'idée d'un ennemi intérieur qui met en danger la démocratie du pays, tout cela pour créer l'atmosphère nécessaire à sa détention".
L'organisation avait déjà dénoncé la possibilité d'une manœuvre répressive du gouvernement national pour contenir la grève, "le ministre de l'Intérieur, Patricio Carrillo, avait déjà annoncé des arrestations et que des actes terroristes seraient réalisés, ce qui est totalement faux et nous pensons que cela a été coordonné par le gouvernement, même en raison de son immédiateté". Iza a été détenu illégalement et arbitrairement vers 12 h ou 12 h 30. Au moment de son arrestation, il se rendait à une réunion dans sa communauté et il convient de noter qu'il a été détenu pendant six heures, où nous avons appris qu'il avait été transféré à Quito. Jusqu'à présent, aucun juge n'a présenté de mandat et nous ne savons pas de quoi il est accusé".
Et il a conclu : "Le gouvernement, au lieu d'écouter les demandes et de donner une solution à ces protestations légitimes, décide d'arrêter le leader important du mouvement indigène de l'Équateur et c'est un délit qui met sérieusement en danger la sécurité du résultat de la grève nationale. La base du mouvement indigène a demandé des mesures radicales pour défendre son leader".
Alors que l'organisation indigène a appelé à un "soulèvement" et a communiqué sur ses réseaux sociaux : "S'organiser est nécessaire, résister est juste, lutter est un droit. Nous appelons notre structure organisationnelle à un GRAND SOULÈVEMENT INDIGÈNE ET POPULAIRE. Ceci après la détention violente, illégale et arbitraire de notre leader maximal Leonidas Iza Salazar. Les peuples et les nationalités exigent sa liberté et nous nous levons en ratifiant l'agenda de lutte contre un gouvernement répressif et menteur, vive la lutte sociale !
traduction caro d'un article paru sur ANRed le 14/06/2022