Pérou : Loreto : la demande incite à la création de la réserve indigène de Napo Tigre
Publié le 14 Avril 2022
Photo (référentielle) : Andina
Les organisations autochtones de Loreto ont pris la parole pour demander la création rapide de la réserve autochtone de Napo Tigre, demandée depuis 2003 et entravée par les compagnies pétrolières et les communautés liées aux exploitants forestiers.
Servindi, 12 avril, 2022 - L'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) et l'Organisation régionale des peuples indigènes de l'Est (Orpio) ont publié une déclaration appelant à la création de la réserve indigène Napo Tigre.
Le document indique que plus de 20 communautés autochtones situées autour de la zone sont favorables à la création de la réserve, demandée depuis 2003, pour assurer la survie des peuples autochtones isolés (PIA).
Depuis son approbation en 2013 par le ministère de la Culture (Mincul), les communautés alliées aux entreprises extractives sont intervenues pour empêcher son implantation, affirmant qu'elle menaçait leurs droits traditionnels, un argument rejeté par Aidesep.
Progrès interrompus
La création de la réserve indigène de Napo Tigre a été demandée à l'État péruvien en 2003. Depuis lors, dix études complémentaires ont été réalisées pour prouver la présence des EIP dans la région.
La demande a été approuvée en 2013 par le Mincul, en tenant compte du fait que la création de réserves indigènes pour protéger les droits des peuples en situation d'isolement est protégée par la loi n° 28736.
Cependant, la société Perúpetro a fait appel de la décision du Mincul, déclarant que la création de la réserve indigène affecterait les intérêts de la société, et l'approbation a donc été révoquée.
De plus, en 2014, la compagnie pétrolière française Perenco a acquis un contrat pour le lot 39, qui faisait partie de la zone en question.
Malgré cela, avec l'intervention d'organisations indigènes, d'autres études ont été réalisées pour prouver la présence du PIA dans le Napo Tigre, et le Mincul a émis une deuxième qualification favorable en 2015.
Le verdict a exigé que la première étude soit lancée pour créer la réserve en 2021 ; cependant, à ce jour, aucun progrès n'a été signalé concernant la création de la réserve.
Contre
La Fédération des communautés indigènes de Curaray et Arabela (Feconaca) et le coordinateur du développement durable de Loreto se sont prononcés contre la création de la réserve.
C'est ce qu'indique la déclaration de l'Aidesep, confirmée par l'Apu Nestor Murayari, leader d'Orpio, interrogé par le portail d'information Vigilante Amazónico.
"Ce sont les exploitants forestiers qui exploitent les populations et la faune, et trois ou quatre communautés qui s'opposent à la création de la réserve indigène, en justifiant qu'il n'y a pas de peuples indigènes isolés", a-t-il expliqué au portail.
Selon Aidesep, le président de Feconaca et un autre président de l'une des communautés opposées sont en fuite et sont accusés par le ministère public d'être des membres présumés du réseau criminel de trafic de bois, "Los Duros del Amazonas".
Afin d'accélérer le processus de création de la réserve indigène, les organisations indigènes vont envoyer un nouveau document à la présidence et au ministère de la culture, qui comprend plus de 1000 témoignages de personnes indigènes, a déclaré M. Murayari.
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 12/04/2022
Loreto: exigen pronta creación de la Reserva Indígena Napo Tigre
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