Des langues et des hommes : Les langues záparoanes
Publié le 8 Avril 2022
Enfants zápara Photo Anne-Gaël Bilhaut
Les langues záparoanes (en français), záparo ou zápara constituent un groupe de langues autochtones presque éteintes d’Amérique du sud parlées en Amazonie péruvienne et équatorienne.
Selon Morris Swadesh (1959) le degré de différenciation interne impliquerait 4100 ans de divergence linguistique. Le groupe se compose de 5 langues actives, dont toutes sont en voie de disparition ou déjà éteintes.
Par Davius — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8839385
Classification
ikitu
- Iquito (amacarora, quiturano, jakenomi) parlée par le peuple Ikitu province de Maynas, Loreto Pérou, 35 locuteurs (2002), population ethnique 500 personnes (2002), langue menacée
- Cahuarano (cahuarana, maracana) province de Maynas, Loreto, Pérou, 5 locuteurs (1976)
- Arabela (tapweyokwaka, chiripuna), province de Maynas, Loreto, Pérou, 501 locuteurs (2002)
Andoa-shimigae (andoa, shimigae, gae, gay, siaviri), province de Maynas, Loreto, Pérou, peut-être éteint, groupe ethnique 150 personnes. Le dernier locuteur est décédé en 1993.
Záparo (zápara, sápara, kayapwé, Pastaza, Equateur, 1 locuteur (2000). Langue éteinte au Pérou. Langue très menacée.
Conombo – province de Maynas, Loreto, Pérou, éteint
Non classé :
- Omurano (humurano, roamaino, mumurania, umurao, mayna) province de Maynas, Loreto, Pérou, éteint en 1958
- Aushiri (auxira) province de Maynas, Loreto Pérou, éteint.
andoa shimigae
Peuple zapara De Yandainayuk – Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=75982169
Famille Záparo |
I | II |
1. Iquito | 1. Arabela |
2. Cahuarana | 2. Andoa-shimigae |
3. Záparo |
Classification de Fabre
Selon Fabre, une autre langue, l’aushiri ou auxira de la région d’Escuelacocha, qui n’est plus parlée était proche de l’arabela. Elle ne doit pas être confondue avec une autre langue appelée awshiri.
Certains auteurs considèrent que l’omurano (une langue qui comptait plusieurs locuteurs âgés selon O'Hagan (2011) appartient à la famille záparo.
Sur la base d’une comparaison des rares donnés sur l’omurano avec les langues záparo, Carvalho (2013) ne considère pas que l’inclusion de l’omurano dans cette famille de langues soit justifiée.
Beuchat et Rivet (1909) le considéraient comme un membre de la famille kawapan.
La dispersion des proto-záparo se serait concentrée dans la région de l’actuelle ville d’Iiquitos (Payne 1984 ;Stark 1985). Dans cette région des groupes proto-záparo auraient remonté le fleuve Tigre jusqu’à sa source où la branche arabela-andoa se serait installée.
Du groupe proto-andoa, le groupe originel des locuteurs de záparo se serait séparé qui à son tour se serait divisé en deux sous-groupes en conflit : ceux des rios Bobonaza et Conombo et ceux des rios naissants du Curaray – Lliquino, affluent occidentalt de la rive sud du Curaray, Nushiño, affluent occidental de la rive nord du Curaray), Nugano et Supino (= ? Tzapino un affluent du Curaray au sud-est de Tena).
L’andoa et le shimigae/siaviri sont considérés comme des synonymes pour Tessmann (1930).
Pour Stewart et Métraux (1948 :631-632) ils sont classés séparément bien qu’étroitement apparentés.
La langue zápara est classée au patrimoine culturel et immatériel de l'humanité sous le nom Le patrimoine oral et les manifestations culturelles du peuple zapara
Lectures en français
- La famille linguistique zaparo de H.Beuchat et P.Rivet
- Bilhaut, Anne-Gaël, « Le réveil de l’immatériel. La production du patrimoine onirique des Indiens Zápara (Haute Amazonie) ». Thèse de doctorat en ethnologie (Université Paris X-Nanterre), 2007.
Sources : wikipedia, Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos de fabre