Des langues et des hommes : Les langues arawá ou arawanes

Publié le 3 Avril 2022

peuple Jamamadi image

Famille de langues amérindiennes d’Amérique du sud parlées en Amazonie, au Brésil et au Pérou, dans les bassins des rios Purus et Juruá.

L’existence de cette famille de langues est établie la première fois par Brinton en 1891 sur la base d’une comparaison entre l’arawá et le paumari.

Selon quelques auteurs (Greenberg 1987 ; Noble 1965 ; Mason 1950 ; Matteson 1972 ; Rivet et Tastevin 1938/40 ; Tovac 1961) ce groupe de langues formerait un ensemble avec le tronc arawak. C’est à partir de Loukotka (1965), Tovar (1984) et Payne (1991) qu’il y a une tendance à considérer ce groupe comme non apparenté à l’arawak car aucune comparaison ne le démontre.

Dixon rejette le lien qui a été fait des langues arawá avec les langues arawak pour les mêmes raisons. Pour Dixon, il s’agit bien d’une famille indépendante sans aucun lien avec d’autres familles linguistiques voisines.

Il y aurait 4300 locuteurs en tout en 2009

Le nom de la famille provient du nom d’une langue, l’arawá qui est éteinte.

 

répartition géographique By Davius - Own work, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14657068

 

Schéma de la classification des langues selon Dixon (1995b)

 

I .

  • Madiha (Kulina, Culina), 2900 locuteurs, Amazonas, Acre au Brésil  Ucayali au Pérou
  • Deni, 740 locuteurs (2006), Amazonas Brésil

II.

Ces trois langues identiques sont appelées Madi par Dixon

III.

  • Paumari, 870 locuteurs (1984), Amazonas Brésil

IV.

  • Zuruhá (Sorowahá, Suruarahá, Suruaha), 140 locuteurs, Amazonas Brésil (un groupe isolé)

V.

  • Kanamanti (vivent dans la même réserve que les Jarawará et les Jamamadi) en Aamazonie brésilienne

VI.

  • Arawá (éteint vers 1880, cause épidémie de rougeole)

 

Fillettes Jarawara 

 

Femme Paumari et son petit-fils

 

Zuruha image © Adriana Huber/Survival

 

Madija

 

Deni Foto: Egon Heck, 1985. https://pib.socioambiental.org/pt/Povo:Deni

 

A propos des langues madi

 

Madi (= peuple) a 3 dialectes existants correspondant à 3 groupes tribaux distincts. Bien que les 3 dialectes soient mutuellement intelligibles, les locuteurs de madi les appellent des langues distinctes.

Le jamamadi avec 250 locuteurs est le dialecte le plus parlé, parfois il est utilisé pour désigner l’ensemble de la population de langue madi pour des étrangers et les Paumari voisins.

Le jarawara a 170 locuteurs (7 villages dans le sud). Ce terme qui est aujourd’hui utilisé en référence à soi-même s’adresse à des non-madi. Il est composé de jara de la Lingua Geral « personne blanche » et de wara= manger. Les jarawara s’autodésignent comme Ee jokana = nous les vrais gens.

Le banawá a 207 locuteurs, situés dans le nord-est. Le terme banawá est le nom brésilien-portugais de la rivière sur laquelle vit à présent la tribu. Ils se réfèrent pour parler d’eux-mêmes à la rivière Kitia et pour désigner la tribu à kitia-ka-nee = ceux qui appartiennent à kitia. Les Banawá ont migré vers la région vers 1950, ils étaient connus sous le nom de Munia.

Ces 3 dialectes partagent 95% de leur vocabulaire et une grammaire presque identique. Les trois tribus ont relativement peu d’interactions à long terme les unes avec les autres. Les relations étroites, les évènements sociaux et les mariages ne se produisent généralement qu’au sein d’une tribu donnée. Donc, il n’y a pas de dialectes de prestige particulier du madi.

Sources : wikipedia, diccionario etnolinguistico y guia bibliografica de los pueblos indigenas  sudamericanos de Fabre

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