Colombie : Communiqué : Féminicide dans la graine de la vie, disharmonie dans le territoire de Jambaló
Publié le 7 Avril 2022
6 avril, 2022
Les Autorités Ancestrales Nejwe'sx du Territoire Indigène de Jambaló, expriment notre douleur et notre indignation face au féminicide commis contre FLOR NOHEMY QUIGUANAS YULE, Kiwe Thegna, 14 ans, membre de la communauté du village de La Marqueza, poignardée et torturée avec un couteau dans différentes parties de son corps par M. José Oliverio Tenorio Chocue, membre de la communauté du Resguardo Indigène de San Francisco, jusqu'à sa mort. Événements survenus dans le territoire indigène de Playón Naya le 4 avril 2022.
Couper court au cycle de vie d'une femme indigène et de plus d'une adolescente constitue un acte violent de violation extrême des droits des femmes, des adolescentes et des peuples indigènes, car ÊTRE FEMME représente pour notre culture la source de la vie et de la survie, et par conséquent, tout acte contre elle qui affecte son humanité est une disharmonie qui porte atteinte à la terre mère et à la nature, puisque ce sont également des êtres féminins qui sont étroitement liés à l'être spirituel et physique des femmes. C'est une affectation à la communauté, au plan de vie et à notre processus organisationnel.
Cet acte de violence dans l'ÊTRE d'une adolescente est encore plus grave, car couper la vie de nos graines de vie, c'est mettre en danger la survie physique et culturelle des peuples, en tant que tel, il constitue un génocide culturel et de genre, conséquence de l'indifférence, de la naturalisation que les communautés et la société ont de la violence contre les femmes et de la complicité de l'État qui ne garantit pas les droits fondamentaux des femmes et des peuples, nous obligeant à migrer des territoires et nous exposant au risque de la violence de genre, jusqu'à perdre la vie.
Les féminicides, ainsi que toute forme de violence à l'encontre de nos filles, jeunes femmes, femmes et aînés, sont de graves dysharmonies de violation des droits humains et culturels et une violation du droit à une vie sans violence.
Nous regrettons, rejetons et condamnons le féminicide contre FLOR NOHEMY QUIGUANAS YULE, en demandant à l'État colombien de garantir les droits des enfants, des adolescents, des jeunes et des peuples en général selon nos coutumes et traditions ; nous demandons à nos communautés, aux hommes et aux femmes de prendre soin de la vie, de dénoncer la violence, de ne pas tolérer, consentir ou justifier tout acte violent contre l'ÊTRE des FEMMES. Ainsi que de rejeter et d'agir contre ces actes afin de garantir la justice pour les femmes, leurs familles et le territoire et d'empêcher que ces actes atroces ne se reproduisent.
AUTORITÉS ANCESTRALES NEJWE'SX, TERRITOIRE AUTOCHTONE DE JAMBALÓ
traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 06/04/2022
https://www.cric-colombia.org/portal/comunicado-feminicidio-en-semilla-de-vida-desarmoniza-el-territorio-de-jambalo/?fbclid=IwAR0uT_xlhZqIQp4kRy3Gcx7kaCKQ-f3Zd1goWUKzcNdveQqXdoclRQe0OxI