Pérou : "Yaku Tinkay" à Pichirhua pour la Journée mondiale de l'eau

Publié le 25 Mars 2022

Photo : Wilman Caichihua Robles

Après deux ans de pandémie, lors de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, la communauté de Pichirhua a fait revivre le traditionnel "Yaku Tinkay".

Par Wilman Caichihua Robles*.

C'est le XI "Yaku Tinkay" qui a été institutionnalisé grâce à l'impulsion d'un groupe d'enseignants et de responsables de l'eau, qui au fil des années s'est enraciné dans le cœur des gens, car il rappelle une des coutumes ancestrales de nos grands-parents et permet la participation des élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire.

La présence des autorités de la communauté et du district, des dirigeants des conseils d'usagers de l'eau et des membres de la communauté paysanne de Pichirhua a été notée.

Les spécialistes de l'école primaire de l'UGEL Abancay, le sous-préfet de la province d'Abancay et le représentant des organisations de l'eau de la province d'Aymaraes ont également rendu visite.

Cette année, le "Yaku Tinkay" a coïncidé avec la reprise des cours, de sorte que les élèves et les enseignants de Pichirhua et d'Ocrabamba ont participé avec enthousiasme et joie.

Ils se sont d'abord rassemblés sur la place principale de la ville, puis se sont dirigés avec des banderoles faisant allusion au soin de l'eau vers le secteur de "Peras Puqyu" où se déroulait la cérémonie rituelle.

Après les mots de bienvenue et les salutations des principales autorités, le Yachaq Gilbert Bravo, avec le soutien des sœurs de la communauté, a commencé par la cérémonie rituelle du "Yaku Tinkay".

Cela consiste à offrir un "Alcanzu", de la chicha de jora, des feuilles de coca et divers fruits à la Yaku Mama, à la Pachamama et aux Apus tutélaires, comme un acte de gratitude et de réciprocité pour la vie que l'eau nous donne.

Le "Awki" ou Yachaq, fait l'appel un par un afin que les autorités et les responsables de l'eau, les représentants des institutions et des organisations sociales, les directeurs et les enseignants, s'approchent avec leurs partenaires avec beaucoup de révérence et de respect pour effectuer le "Tinka" respectif.

Les mots appropriés d'une cérémonie rituelle sont exprimés, exprimant des demandes et de bonnes intentions pour une bonne vie et une eau abondante pour améliorer la production agricole et développer des projets productifs.

Ensuite, les "Alcanzu" et les "Kintus", qui sont des feuilles de coca entières portant nos intentions à l'égard du Mamapacha et de l'Apus, sont brûlés dans du charbon de bois ou du bois de chauffage allumé avec beaucoup de soin et de révérence par le Yachaq qui a officié toute la cérémonie rituelle.

Enfin, comme c'est le cas chez les peuples andins, toutes les activités collectives doivent se conclure par la joie, la danse et le chant ; ainsi, la cérémonie du "Yaku Tinkay" s'est terminée par une Yunzada pour dire adieu aux carnavals au son des chants et des danses caractéristiques des Pichirhuinos, sous l'accompagnement musical de l'ensemble Pichirhua qui a animé toute la cérémonie rituelle et la Yunzada.

Les Pichirhuinos sont conscients qu'il est important de prendre soin de l'eau pour l'avenir et pour cela, il est nécessaire de transmettre ces coutumes de respect de l'eau aux générations futures.

Il est également nécessaire de gérer des projets de conservation de la biodiversité et des ressources en eau dans les eaux d'amont du sous-bassin de la rivière Pichirhua, de protéger les sources et de reboiser les zones humides avec des plantes indigènes.
 

Photo : Wilman Caichihua Robles
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* Wilman Caichihua Robles est enseignant et spécialiste de l'éducation bilingue interculturelle.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 24/03/2022

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