Pérou : Les collectivités du Lot 192 protestent contre les accords non respectés de l'Etat

Publié le 11 Mars 2022

Photo : Puinamudt

En raison d'accords non respectés concernant la contamination par le pétrole, les communautés Achuar et Quechua se déclarent en protestation et exigent la présence des autorités.

Servindi, 9 mars, 2022 - Onze communautés achuar et quechua affectées par les activités pétrolières dans le bloc 192, à Loreto, se sont déclarées pour protester contre le non-respect par l'État des accords sur la consultation préalable.

Dans une déclaration, les communautés ont annoncé qu'elles intenteront une action en justice pour ce manque d'attention à la contamination de leurs territoires. Ils ont également exigé la présence des autorités dans la zone le 15 mars.

"Nous voulons simplement qu'ils remédient à la contamination et nous laissent en paix. La situation est préoccupante pour l'avenir de nos fils et de nos filles. [D'abord la vie, ensuite le pétrole", disent-ils.

En raison de cette grave situation, ils préviennent que si les accords prévus dans l'acte d'accords de consultation préalable signé avec l'État ne sont pas respectés, ils ne permettront à aucune compagnie pétrolière d'entrer sur leur territoire.

Comme ils le rappellent, rien que l'année dernière, ces communautés ont subi 16 déversements de pétrole. À ce jour, le ministère de l'Énergie et des Mines (Minem), Petroperu et d'autres autorités n'ont pas répondu à leurs demandes.

Le communiqué est signé par les communautés Nuevo Andoas, TItiyacu, Los Vencedores del Pastaza, Alianza Topal, Capahuari Urko, Nuevo Nazareth, Nuevo Jerusalén, José Olaya, Antioquía, Pampa Hermosa et Sauki.

Il bénéficie également du soutien de la Fédération des communautés indigènes du bassin de Corrientes (Feconacor) et de la Fédération indigène quechua de Pastaza (Fediquep).


Des promesses vides

En août 2021, les communautés indigènes des bassins des rios Pastaza, Corrientes et Tigre ont signé l'acte de consultation préalable avec les représentants de Minem et Petroperu.

Parmi les mesures convenues figurait un engagement à traiter de manière exhaustive les impacts environnementaux du bloc 192, ainsi que les soins de santé et les services de base pour les communautés affectées par 50 ans d'activité pétrolière.

Toutefois, comme le soulignent les communautés, les progrès accomplis à ce jour en ce qui concerne les accords envisagés dans la loi sont minimes.

Comme l'indique la déclaration, sur les 67 accords, seuls trois sont en cours d'exécution, tandis que le délai pour les 27 autres a déjà expiré.

Les points restants correspondent à la signature d'un nouveau contrat ou au début des opérations dans la zone.

"Nous pensions que l'État allait se conformer, mais tout a été le contraire, cela a été six mois de mensonges. Quel chemin nous avons parcouru, quelle lutte nous avons menée pour signer ces accords", disent les communautés.

Les demandes sont également adressées à Perupetro, responsable du bloc 192, pour le manque de confinement des déversements, l'inaction dans le nettoyage et l'entretien des routes.

Enfin, ils soulignent que le non-respect des accords et des délais établis constitue également une violation des droits des communautés.

"L'État abuse de notre volonté de dialogue et de notre bonne foi", s'interrogent-ils.

Dernier déversement

Comme alerté par la plateforme Cuatro Cuencas, un nouveau déversement de pétrole a été détecté le week-end dernier dans le bloc 192, qui est administré par Petroperu.

L'événement a été alerté par les contrôleurs environnementaux de l'Organisation des peuples indigènes kichwa et amazoniens frontaliers du Pérou et de l'Équateur (Opikafpe), des acteurs qui veillent sur les installations afin que les déversements ne nuisent pas aux communautés.

Ce qui serait la "plus grosse fuite de pétrole de ces derniers mois" est sur le point d'atteindre le rioTigre, ce qui finirait par affecter les communautés Kichwa de la région.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 09/03/2022

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