Pérou : Lettre ouverte au Président Castillo : Arrêtez le racisme du premier ministre Valer ! L'Amazonie indigène se mobilise !
Publié le 5 Février 2022
Aidesep s'élève contre la situation actuelle en exigeant le respect des droits et le non-retour de la violence raciste contre les peuples autochtones.
04/02/2022
Au vu de la situation actuelle, l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep), qui représente plus de 1800 communautés, 109 fédérations et 9 régions, déclare ce qui suit :
Il y a trois semaines, dans une émission de radio, l'actuel premier ministre a accusé les peuples indigènes d'être des "propriétaires terriens", de "paralyser l'économie nationale", a proposé de convertir les terres communales en propriétés individuelles, ainsi que d'accuser les communautés indigènes de percer l'oléoduc et d'attaquer ceux qui protestent sur les routes (https://www.youtube.com/watch?v=0yEYme9OK8Qm entre les minutes 6'00" et 7'28").
Valer ignore les études sur l'oléoduc (rapport du Congrès du 2.11.2017 et autres) qui montrent ses 474 ruptures dues à la corrosion et aux défaillances uniquement entre 2000-2019 ; des documents qui disculpent les communautés et soupçonnent l'affaire des 434 millions de dollars de la " réparation " avec des hommes d'affaires liés à Petroperu. De même, en 2009, en tant que fonctionnaire d'Alan García, il a tenté de diviser l'AIDESEP et d'autres organisations indigènes pour justifier la répression du Baguazo (https://n9.cl/13ys3).
Cela s'ajoute aux précédents et aux positions d'autres ministres qui ont provoqué l'alarme et le scandale. Cela ravive les préjugés racistes et l'agressivité du "chien dans la crèche", qui sont largement rejetés au niveau national et international, et qui sont inacceptables sous un gouvernement qui s'est engagé à respecter les droits collectifs des peuples et communautés autochtones. Cette menace raciste doit être prévenue, rectifiée, ralentie et stoppée net.
L'Amazonie indigène ne convergera jamais avec l'autre visage du même racisme, qui opère au Congrès et qui manœuvre pour la vacance ou la paralysie présidentielle, et qui comprend le même parti raciste qui a amené le premier ministre au Congrès. Mais elle ne permettra pas non plus au gouvernement de nier et de détruire nos droits et nos organisations. Depuis notre autonomie politique et notre autodétermination, nous réitérons nos demandes de titres de propriété et de sécurité territoriale, d'autonomie et d'autogestion territoriale en tant que peuples, de défense des défenseurs de l'environnement, de bioéconomie indigène pour sortir de l'extractivisme, de santé et d'éducation interculturelle bilingue, de Redd+ Indígena et d'alternatives climatiques. Et nous exigeons les définitions du gouvernement à cet égard.
AIDESEP ne permettra pas la destruction de nos peuples et la criminalisation de la contestation et de ses leaders. Les peuples indigènes sont indignés et en alerte générale, et prendront des décisions en fonction des actions prises par le gouvernement et surtout par vous concernant vos engagements envers les peuples indigènes.
Non au racisme sous toutes ses formes et respect des droits des indigènes !
Non au retour de la violence raciste du "chien dans la crèche" !
traduction caro d'un communiqué paru sur le site de l'AIDESEP le 04/02/2022