La langue Wichí

Publié le 14 Février 2022

De Administración Nacional de la Seguridad Social from Argentina - 09.08.2012 Día Internacional de las Poblaciones Indígenas del Mundo (Salta, Morillo), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45485725

De Administración Nacional de la Seguridad Social from Argentina - 09.08.2012 Día Internacional de las Poblaciones Indígenas del Mundo (Salta, Morillo), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45485725

La vérité est que nous faisons partie de cette terre. Nous avons vécu ici depuis toujours, depuis le début. Lorsque Dieu a créé le monde, il nous a placés pour vivre sur cette terre. Il nous a appris à vivre ici. Nous sommes nés de la terre comme les arbres. La terre nous appartient parce que nous appartenons à la terre. Nous avons besoin du rio [Pilcomayo] et de la terre, ils sont comme nos parents. Nous ne pouvons pas les abandonner ou les donner à d'autres, tout comme les enfants ne peuvent pas être séparés de leurs parents. (Association Lhaka Honhat, 1991)

Nous avons notre propre langue

Les Wichis sont profondément attachés à leur langue et l'apprécient, ce qui les fait plaindre les peuples autochtones qui l'ont perdue. L'enquête complémentaire sur les peuples indigènes (ECPI), réalisée en 2004 et 2005, a enregistré que 90,7 % des Wichis interrogés parlent habituellement leur propre langue. Ainsi, la langue wichí est l'une des langues indigènes du pays qui montre les plus grands signes de vitalité et continue à être transmise par les pères et les mères à leurs enfants. L'une des caractéristiques de cette vitalité de la langue est la capacité à créer de nouveaux mots pour des objets auparavant inconnus, au lieu d'importer des termes de l'espagnol.

Voici quelques exemples du dialecte Pilcomayo Wichí :

  • Fwiy'et hi = glacière (littéralement "boîte froide")
  • ataj chinaj = bicyclette (littéralement "cheval de fer")
  • N'opak n'äyij = téléphone portable (littéralement "la voie de la voix")
  • Chäyiluntaj = hélicoptère (littéralement "le gros dos qui tourne")

source Iguales pero diferentes. Uniendo lo propio con lo ajeno: el pueblo wichí en la actualidad

 

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Langue parlée en Argentine dans les provinces du Chaco, de Formosa et de Salta et en Bolivie dans le département de La Tarija.

Locuteurs :

Argentine : 51.000

Bolivie : 1929

Famille linguistique : mataco-guaicurú (ou langue matacoanes)

Autres noms : weenhayek, ‘weenhayek, mataco.

Langue du peuple originaire Wichí ou Weenhayek en Bolivie, ancien peuple de chasseurs/cueilleurs des forêts tropicales sèches du sud de la Bolivie et du nord de l’Argentine.

La mataco est la langue officielle de la province du Chaco en Argentine depuis la promulgation du décret suprême n° 25894 du 11 septembre 2000.

Le weenhayek est l’une des langues indigènes officielles de la Bolivie, elle est inscrite dans la constitution politique lors de la promulgation du 7 février 2009.

Sa situation

Selon les données fournies par Crevels et Muysken (2009 :15) et Crevels (2012 :171) le weenhayek compte 1929 locuteurs ce qui en fait une langue en danger. Elle est en danger face à la domination politique et sociale de la langue espagnole.

Etudes

Les dialectes de la langue wichí n’ont pas été étudiés de façon approfondie et les chercheurs ne sont pas d’accord sur le nombre de ces dialectes.

Variétés dialectales

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Selon la zone géographique, on distingue les pilcomayeños ou ceux du Pilcomayo et les bermejeños ou ceux du Bermejo. A l’intérieur de ces deux groupes on distingue deux sous-groupes linguistiques, les phomlleler « arribeños », du rio supérieur et les chollheley, abajeños, du rio inférieur, ceci se référant bien sûr aux cours des rios Pilcomayo et Bermejo.

Les 2 groupes pilcomayo identifiés sont :

  • Ceux qui vivent actuellement dans le nord-est de Salta, sur les rives du rio et dans les zones adjacentes, dans certains quartiers de la ville d’Ingeniero G.N Juarez sur la route 81 et dans le nord-ouest de la province de Formosa, dans le département de Ramón Lista.
  • Ceux qui vivent sur la rive du rio Pilcomayo ou en amont dans le département de la Tarija en Bolivie. Ce groupe est connu sous le nom de Weenhayek.

Les 2 groupes bermejo sont ceux qui vivent actuellement en amont de la rivière à Embarcación, Misión Chaqueña et les environs, dans la zone de Rivadavia banda dans la province de Salta, dans certains quartiers de la ville d’Ingeniero G.N Juarez, dans la province de Formosa.

Quelques locuteurs à Sauzalito, Chaco.

Le second groupe des Abajeños du Bermejo vivent dans la province de Formosa près des villes le long de la route nationale 81 et dans les zones proches du rio Bermejo. Dans la province du Chaco sur les rives du rio Bermejo, Teuco à Sauzalito, Nueva Ppompeya, Pozo del Sapo.

Nombres en weehayek

  • ’iwehyáalhah (o hààtejwaji’) : un
  • nitàk (o nitààkjwas) : deux
  • laajtumjwáya’ : trois
  • tumwek' : quatre
  • ’nookey ’iwehyáalhah' : cinq (une main)
  • ’nookey ’iwehyáalha ’ii’pe ’iwehyáalhah' : six (une main plus un)
  • ’nookey ’iwehyáalha ’ii’pe nitàk‘ : sept
  • ’nookey ’iwehyáalha ’ii’pe laajtumjwáya’ : huit
  • ’nookey ’iwehyáalha ’ii’pe tumwek‘: neuf
  • tijwek‘ : dix

source : wikipedia

Rio Pilcomayo, les mots coulent comme les rivières Par Pertile — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51101196

Rio Pilcomayo, les mots coulent comme les rivières Par Pertile — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51101196

Le Río Bermejo à la frontière entre la Bolivie (à gauche) et l'Argentine (à droite). Les rivières déterminent les zones populations .Par Sean Mulry — originally posted to Flickr as [1], CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7768371

Le Río Bermejo à la frontière entre la Bolivie (à gauche) et l'Argentine (à droite). Les rivières déterminent les zones populations .Par Sean Mulry — originally posted to Flickr as [1], CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7768371

  • La langue est fondamentale pour nous ; elle est la base de notre identité en tant que culture et peuple différents. (Elio Fernández, Embarcación, Salta).
  • Nous pensons tous que notre langue maternelle est un élément fondamental pour la vie de nos communautés. (Jorge Bazán, Formosa) (CE.CA.ZO 2003 : 65).
  • Nous, les jeunes, parlons notre langue, c'est un symbole qui nous représente. Si nous perdons notre langue, nous perdons tout. (Ervis Díaz, La Puntana, Salta).
  • Je pense que s'il n'y a personne parmi nous qui écrit dans notre langue, c'est comme si nous n'existions pas, car notre langue est ce qui nous identifie en tant qu'indigène wichí. Je pense qu'il est très important pour nous de pouvoir écrire notre langue, même si nous parlons notre langue tout le temps, mais nous avons aussi besoin d'écrire de nos jours. (Eduardo Pérez, Santa María, Salta) (Fundación Asociana 2012 : 162).
  • Notre langue est quelque chose de précieux, quelque chose qui vient de l'intérieur de l'un de nous et qui s'en va. Et quand vous parlez, c'est comme la rivière qui coule et s'arrête de temps en temps avec son beau son, notre langue sonne comme une chanson. Et ça va, ça va, comme le rio Bermejo, comme le courant d'un fleuve est notre langue. Personne ne peut l'arrêter et si de temps en temps elle s'arrête, c'est pour que tu puisses ordonner tes mots et puis elle continue et là tu t'aperçois que tes mots ne sont plus là. (Yolanda Alfaro, Misión Chaqueña, Salta) traduction caro

source Iguales pero diferentes. Uniendo lo propio con lo ajeno: el pueblo wichí en la actualidad

Les toponymes

Les toponymes wichí sont divisés en deux classes : les toponymes de bon augure et les toponymes lugubres. Les premiers mettent en avant ce que les Wichí perçoivent comme des caractéristiques positives de l'environnement naturel et social, et véhiculent une image du monde en ordre. Les seconds, les toponymes lugubres, détaillent les caractéristiques négatives d'où émerge une vision du monde en crise. Sur les 952 noms de lieux répertoriés, 37 % sont des toponymes de bon augure et 56 % sont lugubres. Les 7 % restants constituent un groupe neutre qui identifie les phénomènes naturels dont l'intérêt réside dans le caractère exceptionnel ou atypique de leur apparence ou de leur comportement. La tendance à utiliser des toponymes lugubres peut être interprétée comme une plus grande préoccupation pour les signes de crise naturelle et culturelle reflétés dans la cartographie orale. traduction caro

(https://lenguawichi.com.ar/cultura/toponimos-wichi/)

 

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Sur le site lenguawichi.com.ar (en lien ci-dessous) en plus d'un dictionnaire en ligne wichí/espagnol, nous trouvons de nombreux articles détaillés sur le plurilinguisme, les langues indigènes en Argentine, le wichí et la zone chaqueña, les droits linguistiques, penser la diversité, on y trouve aussi des radios wichís en direct, des articles sur la langue et tout ce qui y a trait (grammaire, variétés dialectales, écriture...), sur l'éducation bilingue également, puis une bibliothèque digitale, une vidéothèque et les archives de l'histoire orale.

Voilà, donc, si vous maîtrisez un peu l'espagnol, où il faut se rendre pour connaître en détails la langue wichí.

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