Pérou : Cerro de Pasco : avertissement d'une possible catastrophe environnementale           

Publié le 14 Janvier 2022

Le risque de débordement de la lagune de déchets miniers augmente de manière inquiétante pendant la saison des pluies. Photo : Cerro de Pasco Resources
 

Motivée par un accord économique avec une société minière canadienne, l'opposition de la communauté de Quiualacocha à la fermeture du barrage de résidus pourrait conduire à une catastrophe environnementale.

Servindi, 13 janvier 2021 - Plus d'un demi-million de mètres cubes d'eau acide risque de déborder du dépôt de résidus Quiualacocha, dans le district de Simón Bolivar, à Pasco.

Comme indiqué, une résistance s'est formée au sein de la population, qui serait motivée par un accord économique avec la société minière canadienne Cerro de Pasco Resources, qui souhaite développer des opérations sur le site.

L'alerte a été communiquée par Activos Mineros (Amsac), l'entreprise publique chargée de remédier au passif environnemental de cette activité extractive. Des mesures immédiates sont désormais attendues pour éviter des tragédies humaines et environnementales.


Menace latente

Par le biais de ses réseaux, Amsac a mis en garde contre la situation préoccupante qui s'est créée autour du barrage de résidus de Quiulacocha, où la communauté agricole locale empêche la poursuite des travaux de contrôle environnemental et de fermeture.

Cette position a été maintenue, malgré les espaces de dialogue multisectoriels qui ont été organisés, comme le rappelle l'Amsac.

Si les travaux de nivellement du bord de la digue de résidus ne sont pas effectués, ils pourraient générer un débordement d'eau acide qui dépasserait 600 000 mètres cubes.

Accrue par la saison des pluies, cette menace, si elle se réalise, causera d'énormes dommages à l'environnement et aux communautés de Yurajhuanca, Rancas et celles adjacentes à Pasco.

D'une superficie de 115 hectares, le gisement de Quiulacocha contient environ 70 millions de tonnes de résidus composés de sulfures, d'arsenic, d'oxydes de fer, de plomb et d'autres substances.

Intérêts en jeu

"Cette opposition sociale n'est pas gratuite, mais répond à un accord avec des bénéfices économiques conclu entre la communauté paysanne de Quiulacocha et l'entreprise Cerro de Pasco Resources", dénonce Amsac.

La société canadienne "a l'intention de mener des activités d'exploration et de réutiliser les résidus existants dans la concession El Metalurgista, qui est superposée au barrage de résidus de Quiulacocha", ajoute-t-elle dans son communiqué.

Chargée des travaux de fermeture et de contrôle des résidus, Amsac a résilié les contrats relatifs aux travaux de nivellement et aux études du plan de fermeture en raison d'un refus persistant.

Pour ces raisons, Amsac tient les dirigeants de la communauté rurale de Quiulacocha et la société Cerro de Pasco Resources pour responsables de la catastrophe environnementale qui s'est produite.

En outre, elle a déposé les plaintes correspondantes auprès de la police nationale et du ministère public.

"L'AMSAC continuera à développer des efforts techniques opérationnels pour tenter d'éviter un débordement, par le pompage permanent et continu des eaux acides pour leur neutralisation et leur traitement, ainsi que des activités d'urgence au profit de la population", conclut-il.


Dernières actions

Comme indiqué en décembre 2021, Cerro de Pasco Resources était intéressé par la prise de contrôle de l'ensemble du complexe minier de Volcan (Glencore) dans la région.

Les négociations pour cette opération auraient été suspendues, en attendant l'exploration des résidus de Quiulacocha, une activité pour laquelle ils ont obtenu l'autorisation du ministère de l'Énergie et des Mines (Minem) en juillet 2021.

La société minière canadienne n'opère pas seulement dans la région de Pasco. En décembre 2021, elle a annoncé l'achat de la mine de zinc souterraine " Santander ", située au nord-est de Lima.

Fondée en 2012, la société minière canadienne Cerro de Pasco Resources indique sur son site internet qu'elle "cherche à rétablir la durabilité de l'activité minière dans la région" et à "créer des opportunités dans une économie circulaire".

Cependant, les mauvaises pratiques dénoncées pour assurer sa pérennité extractive sont loin du discours proposé par l'entreprise.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 13/01/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #pilleurs et pollueurs, #Déchets miniers

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