Pérou : Catastrophe écologique : les responsabilités que d'autres dissimulent

Publié le 22 Janvier 2022

Le groupe Repsol, la marine et les institutions environnementales du pays, affaiblies ces dernières années, doivent répondre de la récente catastrophe écologique que connaît le pays.

Servindi, 20 janvier 2022 - Le déversement de 6 000 barils de pétrole dans la mer péruvienne, considéré comme une catastrophe écologique, a des responsables qui ont tenté de se cacher.

La responsabilité principale incombe à la raffinerie La Pampilla S.A., gérée par le groupe Repsol del Peru S.A.C., qui a fourni des informations inexactes sur cette tragédie.

Le rôle de la marine péruvienne et des institutions environnementales du pays, qui ont été opportunément affaiblies ces dernières années, est tout aussi important.

Ce sont des responsabilités qu'il ne faut pas ignorer pour commencer à s'attaquer au vrai problème, celui qui affecte la région amazonienne en particulier depuis des décennies et qui n'a pas reçu beaucoup d'attention.

Responsabilités

Le principal coupable est la raffinerie La Pampilla S.A., gérée par le groupe Repsol del Peru S.A.C., qui a continué à déverser des barils de pétrole dans les eaux péruviennes malgré l'alerte internationale.

Elle est également responsable d'avoir fourni des informations inexactes, en déclarant initialement que le déversement ne concernait que 7 gallons de pétrole et que l'incident avait été surmonté.

À ce jour, l'entreprise n'a pas accepté d'être responsable de cette catastrophe écologique et n'a pas été en mesure de réagir à cette tragédie. 

Une autre institution qui devrait être tenue responsable de cette situation est la marine, qui a émis un avertissement tardif de "houle anormale" après l'éruption du volcan Tonga.

Le volcan est entré en éruption à 23 h 30 le vendredi 14 janvier, mais la marine n'a émis son alerte que samedi soir, quelques heures avant le décès de deux femmes.

Cette alerte est intervenue bien plus tard que les mises en garde et les évacuations déjà effectuées au Chili et en Équateur, pays qui bordent le Pérou au sud et au nord, respectivement.

C'est-à-dire que même le système de détection des ondes anormales qu'ils ont acquis en 2018 pour plus de S/ 7 millions, ne leur a pas permis d'agir avec plus de diligence pour éviter la catastrophe actuelle.

Une institutionnalité affaiblie

La responsabilité de nos institutions environnementales ne peut pas non plus être passée sous silence : l'Agence d'évaluation et de surveillance de l'environnement (OEFA) et le Service national des forêts et de la faune (SERFOR).

Ces deux institutions ont été affaiblies ces dernières années, ce qui pourrait bien avoir conduit à l'absence d'une réponse institutionnelle commune, rapide et énergique à cette tragédie.

L'OEFA n'a actuellement pas de président et la personne qui assume cette fonction depuis septembre 2021 - alors qu'elle aurait dû être temporaire - est la directrice générale de l'institution, Miriam Alegría Zevallos.

Une situation similaire se produit au Serfor, dont le directeur général, Jorge Amaya Castillo, assume depuis 2020 les fonctions, à son tour, de directeur exécutif de l'institution.

Ceci après que l'institution ait été honteusement dissoute par l'administration de Martín Vizcarra, qui a licencié sans raison son directeur exécutif de l'époque, Luis Gonzáles-Zúñiga.

Un vieux problème

Comme Servindi nous l'a rappelé, les marées noires sont une réalité quotidienne subie par les peuples autochtones, principalement dans le nord de l'Amazonie, depuis des décennies.

Selon l'étude " L'ombre du pétrole ", rien qu'entre 2000 et 2019, 474 déversements de pétrole ont été enregistrés dans les champs pétroliers de l'Amazonie du Nord.

L'étude indique que 65% des déversements sont dus à des défaillances opérationnelles et à la corrosion des pipelines et 28% à l'intervention de tiers, c'est-à-dire à la responsabilité des exploitants.

Par ailleurs, comme le rapporte l'Observatoire du pétrole de Puinamudt, depuis fin 2021, quatre déversements ont eu lieu dans les lots 8, 192 et l'oléoduc de Norperuvian.

Une telle situation devrait nous amener à traiter ce problème endémique à la racine, en commençant par la mise en place d'une commission de vérité sur les mines et les hydrocarbures au-delà du Congrès.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 20/01/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #REPSOL, #Marée noire, #pilleurs et pollueurs, #Pétrole

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article