Canada : La Première Nation K’ómoks
Publié le 1 Février 2022
Première Nation K’ómoks ou KFN
Peuple autochtone de Colombie britannique parlant une langue salish de la côte, cette première nation KFN est composée de plusieurs tribus qui étaient autrefois séparées culturellement comme les K’ómoks et les Pentlatch.
Les Sathloot (‘sath-loot), Sasitla (sa-seet –la), Laeksen (eye-‘ick-sun) et Xa’xe (‘ha-hey) sont tous culturellement K’ómoks et ont leur propre histoire et leur propre origine.
Les Pentlatch ont une culture similaire, des noms et une langue distincte, une histoire d’origine unique. Ces histoires, malgré tout lient les premiers ancêtres des tribus à leurs territoires tribaux respectifs.
Population : 850 personnes
Langues
Langues de la famille des langues salish de la côte
Langue comox de l’île Comox, éteint en cours de revitalisation
Langue pentlatch, éteinte, en cours de revitalisation
La première nation K’ómoks fait partie de deux cultures dominantes Salish de la côte nord et Kwakwakwak’wakw. Les ancêtres parlaient le pentlatch et l’ayajusem (dialecte de l’île Comox), ils étaient familiers avec certaines langues voisines cpmme le kwakwala (en raison des mariages et du commerce).
La langue profite d’un effort de revitalisation par le biais de cours offerts par l’ajajutem et le kwakwala et pour le pentlatch d’un travail en étroite collaboration avec un linguiste professionnel pour reconstruire la langue et l’utiliser dans le cadre du travail culturel.
By User:Nikater - Own work by Nikater, submitted to the public domain. Background map courtesy of Demis, www.demis.nl, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3022216
Histoire
Cette histoire commence à l’arrivée des ancêtres sur ce territoire à la fin de la dernière glaciation. Pendant des milliers d’années les ancêtres occupent l’étendue de leurs territoires et récoltent, gèrent les ressources naturelles s’y trouvant. A l’arrivée des européens à la fin du 18e siècle surgissent les maladies et les guerres qui déciment les ancêtres des KFN avant l’assaut des colons sur leurs territoires. Depuis cette époque la première nation lutte contre les politiques coloniales tentant de les déposséder de leurs territoires, de leurs ressources et de leur culture.
denman island By Guinness323, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27935164
- -10. 000 : les premiers ancêtres arrivent. C’est la fin de l’ère glaciaire quand les premiers ancêtres arrivent, le frère et la sœur Cia’Hk’am (‘shal-kum) et Te’sitla (te-‘seet-la) pour le peuple Sathloot – maintenant connu comme K’ómoks- à Quisam. Les frères Koai’min (‘ko-yuh-min) et He’k’ten (‘heck-oo-tin) pour les Pentlatch de la vallée de Comox. Les membres de la Première Nation ancestrale des K’ómoks KFN commencent à occuper le territoire allant de la rivière Salmon au nord à la rivière Englishman au sud y compris les îles Quadra, Denman et Hornby.
glacier Comox By paulhami - originally posted to Flickr as Comox Glacier on a February Morning, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7797640
- -10.000 à -3000 : c’est une période de transformation. Les animaux, les gens et le paysage prennent leurs formes modernes. Deux histoires racontent le mythe du Grand Déluge aussi bien chez les K’ómoks que chez les Pentlatch, cette histoire a pour origine le glacier Comox comparé à une baleine blanche.
- -10.000 à -3000 : le peuple Sathloot, est le nom qui regroupe l’ensemble des peuples de langue ayajusem (Sathloot, Leeksum, Säsitla, Xave, Komokwe, Yayaquilla). Plus tard ils deviendront les K’ómoks.
- -3000 à 1 après JC : les K’ómoks et les Pentlatch établissent des colonies permanentes sur leurs riches terres, récoltant des coquillages, pêchant intensément ; ils construisent leurs premiers jardins de palourdes et les pièges à poissons dans et autour de l’île Quadra.
- 1 à 1700 : élaboration des cultures K’ómoks et Pentlatch autour de la formalisation des pratiques uniques liées aux potlatchs, sociétés de danses et de privilèges, hérités comme les masques, les chants, les armoiries. Par le biais du mariage avec des voisins du nord et du sud, ils partagent ces droits et ces privilèges. Certaines tribus K’ómoks sont intégrées dans une alliance connue sous le nom de Kwanis’awt’xw (Que-‘neesh-ack-tow) ou Whala house (Sathloot, Säsitla, Komokwe, Yayaquilla et Katkadut) à cette époque il y avait 6000 Pentlatch et 8000 K’ómoks sur les territoires respectifs.
- 1700 : adoption du nom K’ómoks. Un jeune membre de l’une des tribus K’ómoks vole une boîte ay trésor contenant des cuivres (objet des plus précieux au monde) à un grizzli surnaturel nommé « Komokwe ». il organise alors un potlatch et le nom de sa tribu devient les Komokwe (ou K’ómoks en kak’wala).
- 1763 : proclamation royale. Pour la première fois en droit, les britanniques déclarent que le titre aborigène existe sur les terres britanniques de l’Amérique du nord qu’ils ont colonisées, avec une proclamation royale.
- 1782 : première épidémie de variole, une épidémie de pré-contact qui décime les Salish de la côte et éradique entre 50 et 90% des tribus, certaines tribus K’ómoks et Pentlatch disparaissent. Les survivants fusionnent en un plus petit nombre.
- 1792 : le capitaine George Vancouver visite la colonie K’ómoks de Ch’kwu’wtn (chook-wu’wuu-tun) à Cape Mudge à Discovery passage.
- Le 30 juin 1792 une équipe de George Vancouver visite un village abandonné à l’est du territoire des KFN à Desolation sound. Ce site fortifié, bien construit suscite l’étonnement de l’équipe de Vancouver quand aux raisons de son abandon.
- 1800/1852 : guerres Salish/Lekwiltok .Suite aux affrontements entre les Salish de la côte et les Lekwiltok, les tribus K’omoks et Pentlach sont prises entre deux feux et les survivants déménagent dans la région de Comox Valley/Baynes sound pour u vivre avec leurs parents Pentlatch. A la fin de ces guerres la population est tombée à 2000 personnes.
- 1833 : champs houillers de Cumberland. De vastes gisements de charbon se développent dans le Cumberland et la rivière Tsble modifiant à jamais le territoire tribal traditionnel des K’ómoks. La pollution est importante ainsi que les débris de charbon tuant la vie marine et nuisant à l’écosystème.
- 1846 : traité de l’Oregon. Britanniques et américains signent ce traité affirmant le territoire britannique sur les terres autochtones non cédées en Colombie britannique. Cette date marque le début du droit britannique en Colombie britannique et sert de base pour le territoire indigène. Pour autant cette affirmation de titre de la Couronne Britannique sur les terres autochtones n’a jamais été cédé ni reconnu de quelque façon que ce soit par les peuples des Premières Nations.
- 1849 : traités Douglas. Le gouverneur de la colonie de l’île de Vancouver signe plusieurs traités avec les Premières Nations de l’île de Vancouver. Ces traités tentent ni plus ni moins d’éteindre le titre indigène pour ouvrir les terres à la colonisation.
- 1862 : seconde épidémie de variole qui déferle sur le Colombie britannique tuant la moitié des K’ómoks et peut-être 90% des Pentlatch réduisant la population des deux tribus à moins de 200 personnes.
- 1862 : arrivée des colons. Ils arrivent par bateaux depuis Victoria. Les autorités ont alloué une seule réserve indienne pour les K’ómoks et les Pentlatch à l’embouchure de la rivière Courtenay : Comox IR. Le reste du territoire est libre pour la colonisation et les colons occupent les anciens sites des villages autochtones occupant les meilleures terres agricoles de la vallée Comox.
- 1871 : la Colombie britannique rejoint le Canada. La condition pour rejoindre la confédération canadienne est que la Colombie britannique exige de pouvoir continuer ses politiques existantes concernant les peuples et les terres autochtones prétendant que le titre autochtone sur ces terres n’existe pas.
réseau exploité par le canadien-pacifique Par en:User:Al guy — Created by en:User:Al guy on December 9, 2004 and released under the GFDL. Map drawn in GIMP. Underlying data is public domain courtesy of United States Bureau of Transportation Statistics [1]. Mainline railway location based primarily from Canadian Pacific Railway 2004 Corporate Profile and Fact Book at page 11 (Assets) [2] [lien mort]., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=84245
- 1875 : chemin de fer. La loi sur les chemins de fer transfère d’immenses étendues de la Couronne à des propriétés privées en échange de la construction par EetN du chemin de fer sur l’île de Vancouver.
- 1876 : commission mixte de réserve indépendante. La commission fusionne administrativement les tribus K’ómoks et Pentlatch pour créer la bande indienne de Comox, maintenant connue sous le nom de Première Nation K’ómoks (KFN). La commission établit des réserves à Comox, Pintledge, Goose Spit.
- 1876 : loi sur les indiens. Le gouvernement du Canada solidifie toutes les lois autochtones antérieures en une seule loi assimilationniste. John A.Mc Donald est celui qui élabore la loi sur les indiens cherchant à régler le « problème des indiens ». Ces derniers sont considérés comme des « pupilles de l’état » dépourvus de droits de propriété individuelle et de droit de vote.
Exemple de masques de potlatch Kwakwaka'wakw qui ont été saisis sous interdiction de potlatch source
- 1885/1951 : interdiction du potlatch. Le Canada interdit la pratique du potlatch qui est le fondement de la cérémonie et de l’autonomie gouvernementale autochtones, ceci pour éradiquer les cultures autochtones et les assimiler au reste de la population.
- 1880 à 1940 : La Comox Logging and Railway company est la plus grande entreprise forestière de l’empire britannique. Cette société a abattu toute la forêt primaire de la région créant un impact écologique massif sur la faune surtout sur le saumon. Presque tous les habitats régionaux de frai du saumon sont endommagés ou détruits.
- 1901 : recensement canadien. Celui-ci n’identifie que 67 membres KFN et bizarrement peu d’enfants.
- 1914 : barrage du lac Comox. Il est barré à la sortie de la rivière Puntledge pour former de l’hydroélectricité. Ce barrage qui coupe le frai à eu de graves conséquences sur les saumons migrateurs (surtout sur les saumons rouges ayant besoin de frayer dans les lacs).
Brochure du médecin Peter Bryce dénonçant les mauvaises conditions sanitaires et le traitement des enfants dans les pensionnats pour autochtones.Par Peter Bryce — https://archive.org/details/storyofnationalc00brycuoft/page/n3/mode/2up, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=107662409
- 1920/1960 : pensionnats autochtones. De jeunes KFN sont envoyés à Alert bay, Kuper Island, Sechelt, Port Alberti ou ailleurs dans des pensionnats. Ces écoles sont à présent connues pour les horribles abus qui y ont été commis envers les enfants laissant des générations d’autochtones marqués.
- 1940 : Joe Nim Nim, chef héréditaire Pentlatch et dernier locuteur de la langue pentlatch est décédé.
- 1940 : la bande de Salmon river (Hahamatsees) vote pour fusionner avec KFN.
View of Strathcona Dam (center) and Upper Campbell Lake By Kiwibirdman, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=53285892
- 1955/1958 : Barrage Strathcona à Campbell river. Il modifie l’écologie en amont créant le lac Upper Campbell ce qui réduit l’habitat des wapitis et des castors et inonde peut-être certains sites patrimoniaux des KFN.
- 1950/1980 : effondrement de la pêche locale. Le poisson est la source la plus abondante de nourriture traditionnelle des K’ómoks et devient dans les années 1930 une pêche économique et une source majeure de revenus pour la nation. Hélas, la combinaison de la surpêche, de l’industrialisation, du développement des terres et des mauvaises pratiques forestières provoquent l’effondrement des pêcheries qui étaient autrefois riches. Les stocks de saumons et les montaisons de harengs diminuent causant des ravages sur l’économie autochtone.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Lewis-Park-Courtenay-BC.JPG
- 1956 : des totems à Lewis park. Le chef Andy Frank organise une cérémonie traditionnelle pour élever 2 mâts totémiques à Lewis park.
- 1958 : la grande maison des K’ómoks (Kumungwe) est construite sur le champ de foire par l’école secondaire GT Vanier et financée par la ville de Courtenay et des dons individuels dans le cadre du projet du Centenaire dans un esprit de réconciliation.
- 1960 : droit de vote. Pour un membre des Premières Nations, avant 1960, voter équivalait à renoncer à son statut (émancipation volontaire). En 1960 le gouvernement fédéral adopte la loi électorale du Canada étendant le droit de vote à tous les autochtones inscrits.
- 1970 : KFN perd des bancs de coquillages car la Colombie britannique loue presque tous les bancs de coquillages dans la vallée de Comox et de Baynes sound à titre privé excluant KFN à l’accès à l’une de ses ressources traditionnelles les plus importantes, éliminant une source de revenus. Trop de plages de coquillages de toute façon sont contaminées et polluées et ne peuvent plus être récoltées.
- 1974 : déménagement de la grande maison (Kumungwe) à l’emplacement actuel dans la réserve Comox pour honorer le souhait du regretté chef Andy Frank.
- 1985 : modification de la loi sur les indiens. Elle se fait par un projet de loi C.31 mettant fin à la discrimination comme femmes autochtones ayant épousé des non autochtones. Cela ajoute de nouveaux membres aux bandes indiennes de Colombie britannique.
- 1987 : avec ces nouveaux membres, il faut plus de logements. De nouveaux lotissements commencent à être construits dans la réserve le long du chemin Back.
- 1994 : canoë I-Hos. Il est sculpté par Calvin Hunt, Mervyn Child et d’autres. Les membres de KFN utilisent le canoë I-Hos lors du Tribal Journeys où les familles des Premières Nations viennent de tout le nord-ouest du Pacifique pour voyager ensemble. Les I-Hos sont lancés le 21 juillet 1994. image
- 1995/2000 : les deux dernières locutrices du dialecte de l’île Comox décèdent.
- 2001 : les K’ómoks obtiennent un centre de santé sur la réserve.
- 2004 : pentlatch Seafoods Ltd est constituée en société par la K’ómoks Economic Development Corporation KEDC, propriété exclusive de la première nation K’ómoks. C’est une entreprise de conchyliculture qui détient les baux intertribaux pour les huitres et les palourdes dans le port de Comox et Baynes sound avec des ventes mondiales de plus de 2 millions d’huitres par an.
- 2012 : accord de principe sur le traité K’ómoks (AIP). Cet accord est approuvé et signé par le KFN, le Canada et la Colombie britannique. L’AIP décrit la future autonomie gouvernementale des KFN, identifie les terres visées dans le traité et les transferts monétaires ainsi que la protection des activités culturelles de KFN.
- 2013 : les K’ómoks achètent Aquatee Seafoods qui devient Salish Sea Foods, détaillant en fruits de mer et grossiste de restaurants à Comox.
- 2015 : Les K’ómoks lancent le programme Guardian Watchmen, un groupe impliqué dans la restauration écologique, la pêche, les travaux d’archéologie et la gestion de la faune dans les territoires traditionnels, employant 3 et 8 membres de KFN.
- 2016 : ratification du code foncier permettant à KFN de gérer de façon indépendante les terres et les ressources des réserves avec le pouvoir législatif.
- 2016 : Les premières nations K’ómoks et Qualicum, le ministre des forêts, des terres et de l’exploitation des ressources naturelles, le ministre des relations avec les autochtones signent une entente sur la possibilité de tenures forestières, une entente d’aliénation et un permis de terres boisées des premières nations.
Source : site de la 1ère nation komoks.ca
Canada : Les peuples Salish de la côte nord - coco Magnanville
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